Lettre ouverte à ma sœur Angela Davis

par James Bald­win (1970)

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col­lec­tif James Baldwin

Je gran­dis­sais en voyant chaque same­di soir des Noirs s’entretuer sur Lenox Ave­nue. Per­sonne ne leur expli­quait — ou ne m’expliquait à moi — que cela était déli­bé­ré­ment étudié…

 

C’est à Saint-Paul de Vence, dans le sud de la France (où il venait de s’ins­tal­ler quelques mois aupa­ra­vant et dont il fera sa rési­dence jus­qu’à son décès le 1er décembre 1987) que James Bald­win rédi­gea cette légen­daire « Lettre ouverte à ma sœur Ange­la Davis » qui ébran­le­ra la conscience de l’Amérique. Cette prise de posi­tion ferme et sans nuance, véri­table réqui­si­toire contre l’intolérance, faci­li­te­ra la libé­ra­tion d’Angela Davis et celle de nom­breux pri­son­niers poli­tiques américains. 

Par deux fois, Ange­la Davis aura l’op­por­tu­ni­té de saluer son illustre défen­seur : d’a­bord en choi­sis­sant la cita­tion finale de la lettre de Bald­win comme titre de son auto­bio­gra­phie de 1971 “S’il vienne te cher­cher à l’aube…” Puis, en 1979, lors­qu’à l’in­vi­ta­tion de l’u­ni­ver­si­té de Ber­ke­ley, elle accepte d’in­tro­duire la confé­rence de James Bald­win devant les étu­diants. Ange­la se sai­si­ra de l’oc­ca­sion pour remer­cier publi­que­ment et cha­leu­reu­se­ment son “héros lit­té­raire” pour son sou­tien si précieux.

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Chère sœur,

On aurait pu espé­rer qu’à notre époque, la seule vue de chaînes sur une peau noire, ou la seule vue de chaîne sim­ple­ment, serait pour le peuple amé­ri­cain une vision tel­le­ment into­lé­rable, un sou­ve­nir tel­le­ment insup­por­table que spon­ta­né­ment, il se serait sou­le­vé et aurait arra­ché ces fers.

Mais non, il semble au contraire qu’ils se fassent une gloire de celles-ci. Aujourd’hui, plus que jamais, on dirait que chaînes et cadavres sont les uni­tés qu’ils ont choi­si pour mesu­rer leur sécurité.

Ain­si, le maga­zine News­week — défen­seur civi­li­sé de l’indéfendable ! — essaie de te noyer dans un océan de larmes de cro­co­diles et te montre, sur sa cou­ver­ture, enchaînée.

Tu sembles exces­si­ve­ment seule. Aus­si seule, en véri­té, que la mal­heu­reuse mère de famille juive que le four­gon blin­dé emporte pour Dachau, ou que n’importe lequel de nos ancêtres qui, enchaî­nés les uns aux autres au nom de Jésus, fai­saient route vers une terre chrétienne.

Bien ! Puisque nous vivons à un âge où le silence est non seule­ment cri­mi­nel mais sui­ci­daire, j’ai fait ici, en Europe, autant de bruit qu’il m’a été pos­sible d’en faire, à la radio, à la télévision…

Je reviens pré­ci­sé­ment d’un pays, l’Allemagne, qui a été ren­du célèbre par une majo­ri­té silen­cieuse il n’y a pas si long­temps que cela. On m’a deman­dé de par­ler de Miss Ange­la Davis, et je l’ai fait. Très pro­ba­ble­ment un coup d’épée dans l’eau, mais on ne doit jamais lais­ser une occa­sion vous glis­ser entre les doigt.

J’ai quelque chose comme vingt ans de plus que toi. J’appartiens à cette géné­ra­tion dont George Jack­son s’est hasar­dé à dire « qu’elle ne com­pre­nait aucun frère sain, abso­lu­ment aucun ! ». Je ne suis en aucune façon armé pour dis­cu­ter cette conjonc­ture — pas, en tout cas, sans en venir à des consi­dé­ra­tions qui, en cette occur­rence, seraient d’une sub­ti­li­té dépla­cée — car je sais trop bien ce qu’il veut dire. (Mon état de san­té per­son­nel est cer­tai­ne­ment suf­fi­sam­ment précaire.)

En vous consi­dé­rant, toi, Huey, Georges et — sur­tout ! — Jona­than Jack­son, je com­mence à entre­voir ce que vous pou­vez avoir en tête lorsque vous par­lez du par­ti que l’on peut tirer de l’expérience de l’esclavage.

Ce qui s’est pro­duit, à ce qu’il me semble — et pour l’exprimer d’une façon beau­coup trop simple — c’est que la jeu­nesse d’une géné­ra­tion entière s’est pen­chés sur son his­toire, l’a assi­mi­lée et cette action sublime lui a per­mis de s’en libé­rer. Plus jamais ces jeunes ne seront des victimes.

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Dire cela à une sœur empri­son­née qui lutte pour sa vie — pour nos vies à tous — peut sem­bler une extra­va­gance, une impar­don­nable imper­ti­nence, un manque total de sen­si­bi­li­té. Pour­tant, j’ose le dire, car je pense que, peut-être, tu ne t’y mépren­dras pas et, après tout, je ne le dis pas en posi­tion de spectateur.
J’essaie de faire com­prendre que toi — par exemple — tu n’apparais pas être la fille de ton père de la même façon dont je suis moi, le fils du mien. Au fond, les aspi­ra­tions de mon père et les miennes étaient les mêmes, les aspi­ra­tions de sa géné­ra­tion et de la mienne étaient les mêmes.

En fait, et pour uti­li­ser le par­ler bru­tal de ce temps — le lan­gage inté­rieur de ce déses­poir — il n’était qu’un nègre, un manœuvre d’usine, un pré­di­ca­teur nègre, et c’est ce que j’étais moi aussi.

J’ai réus­si à me déga­ger de cette situa­tion, mais, aujourd’hui, ça n’a pas plus d’importance en soi que le fait que quelques Espa­gnols pauvres, par exemple, aient pu deve­nir de riches tore­ros ou que quelques jeunes Noirs pauvres aient pu deve­nir de riches boxeurs. Le fait est rare, et lorsque l’effet porte sur le peuple, cela ne pro­cure chez lui qu’un grand pur­ga­tif émo­tion­nel. Je ne vou­drais pas, cepen­dant, trai­ter ce fait avec condes­cen­dance. Mais lorsque Cas­sius Clay est deve­nu Moham­med Ali et a refu­sé de jouer le jeu — et a sacri­fié tout cet argent ! — l’impact sur les gens a été tout dif­fé­rent. Un type d’enseignement nou­veau venait de voir le jour.

Le triomphe amé­ri­cain — sous lequel a tou­jours trans­pa­ru le drame amé­ri­cain — a été d’amener les Noirs à se mépri­ser eux-mêmes. Quand j’étais petit, je me mépri­sais, je n’avais pas d’autre choix. Et cela vou­lait dire que, quoique incons­ciem­ment ou contre mon gré — et au prix d’une grande souf­france — je mépri­sais éga­le­ment mon père. Ma mère. Mes frères. Mes sœurs.

Je gran­dis­sais en voyant chaque same­di soir des Noirs s’entretuer sur Lenox Ave­nue. Per­sonne ne leur expli­quait — ou ne m’expliquait à moi — que cela était déli­bé­ré­ment étu­dié ; Que là où ils se trou­vaient, on les par­quait comme des ani­maux de façon à ce qu’ils ne se consi­dèrent pas mieux que des ani­maux. Tout étayait cette réa­li­té, rien ne venait la mettre en cause, et, arri­vés à l’âge de tra­vailler, nous étions déjà pré­pa­rés à être trai­tés en esclaves. Ain­si, étions-nous prêts, à l’heure des grandes ter­reurs humaines, à nous incli­ner devant un Dieu Blanc et à implo­rer une Rédemp­tion devant Jésus — ce même Dieu blanc qui était inca­pable de lever le plus petit doigt pour vous aider ne serait-ce qu’à payer votre loyer, qui était inca­pable de s’éveiller à temps pour vous aider à sau­ver votre enfant !

Bien-sûr, il y a tou­jours dans chaque image plus que l’on ne peut en per­ce­voir à pre­mière vue, et dans tout cela — rogne et grogne, espion­nage, cal­culs, sin­ge­rie, sur­vie et malice — une force fan­tas­tique se for­geait, qui fait, aujourd’hui, par­ti de notre héri­tage. Mais, cet aspect par­ti­cu­lier de notre voyage se trouve à pré­sent der­rière nous. Le secret est levé : nous sommes des hommes !

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Or, l’énoncé clair et sans détour de ce secret a effrayé la nation « à mort ». J’aimerais pou­voir dire « à vie », mais ce serait trop deman­der à une col­lec­tion dis­pa­rate de gens expa­triés, encore ter­rés dans leurs convois de cha­riots à chan­ter « En avant sol­dats du Christ ! ». La nation, si l’Amérique en est une, n’est pas le moins du monde pré­pa­rée pour ce jour. C’est un jour que les amé­ri­cains n’ont jamais atten­du, un jour qu’ils n’ont jamais espé­ré voir arri­ver, aus­si pieu­se­ment puissent-il pro­fes­ser leur foi dans le « pro­grès et la démo­cra­tie ». Ces mots, main­te­nant, sur des lèvres amé­ri­caines sont deve­nus une sorte d’obscénité uni­ver­selle. Car ces gens, mal­heu­reux s’il en est, ces fer­vents apôtres de l’arithmétique, ne se sont jamais atten­dus à être confron­tés avec l’algèbre de leur histoire.

Une moyen de mesu­rer l’état de san­té d’une nation, ou de dis­cer­ner ce qu’elle consi­dère comme étant ses inté­rêts ou dans quelle mesure on peut la consi­dé­rer comme une nation — et non comme une coa­li­tion d’intérêts par­ti­cu­liers — consiste à exa­mi­ner les gens qu’elle élit pour la repré­sen­ter ou la pro­té­ger. Un simple coup d’œil sur les lea­ders poli­tiques ou les per­son­nages de pre­mier plan de ce pays laisse à pen­ser que l’Amérique est au bord du chaos abso­lu, et porte à croire que le futur des inté­rêts amé­ri­cains, sinon du peuple amé­ri­cain, appa­raît comme une volon­té de mettre les Noirs à l’écart. (Du reste, un simple coup d’œil sur notre pas­sé nous le confirme éga­le­ment.) Il est clair que pour la plu­part de nos com­pa­triotes (par le nom), nous sommes tous sacri­fiables. Et Mes­sieurs Nixon, Agnew, Mit­chell et Hoo­ver, pour ne rien dire de l’éclatant gou­ver­neur Ronald Rea­gan, n’hésiteraient pas un ins­tant à mener à bien ce qu’ils per­sistent à pré­sen­ter comme la volon­té du peuple.
Or, en Amé­rique, quelle est la volon­té du peuple ? Et qui, pour les sus­nom­més, est le peuple ? Le peuple, quel qu’il soit, en connaît tout autant sur les forces qui ont ins­tal­lés au pou­voir les gent­le­men sus­nom­més que sur celles qui sont res­pon­sables du mas­sacre vietnamien.

En Amé­rique, la volon­té du peuple a tou­jours été à la mer­ci d’une igno­rance pas sim­ple­ment abys­sale, mais sacrée et reli­gieu­se­ment entre­te­nue : la meilleure arme que puisse uti­li­ser une éco­no­mie car­nas­sière qui, démo­cra­ti­que­ment, assas­sine et moleste indif­fé­rem­ment Noirs et Blancs. Mais la plu­part des Blancs amé­ri­cains n’osent pas l’admettre (quoiqu’ils s’en doutent) et ce fait implique un dan­ger mor­tel pour les Noirs et un drame pour la Nation entière.

Ou, pour l’exprimer autre­ment, aus­si long­temps que les Blancs amé­ri­cains se réfu­gie­ront der­rière la cou­leur de leur peau — aus­si long­temps qu’ils seront inca­pables de s’extirper de ce piège mons­trueux entre tous — ils tolé­re­ront le mas­sacre de mil­liers de per­sonnes en leur nom, ils seront mani­pu­lés et se ral­lie­ront à ce qu’ils consi­dèrent — et jus­ti­fient — comme une guerre raciale. Aus­si long­temps qu’ils lais­se­ront leur cou­leur de peau poser cette effa­rante dis­tance entre eux-mêmes, leur propre expé­rience et l’expérience des autres, jamais ils ne sen­ti­ront suf­fi­sam­ment humains, suf­fi­sam­ment esti­mables, pour se sen­tir res­pon­sables d’eux-mêmes, de leurs lea­ders, de leur pays, de leurs enfants ou de leur des­ti­née. Ils péri­ront — comme nous le disions autre­fois dans notre église noire — avec leurs pêchés, c’est à dire avec leurs illu­sions. Et cela se pro­duit déjà, inutile de le dire, tout autour de nous.

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Seule une poi­gnée par­mi les mil­lions de gens qui peuplent ce vaste pays sont conscients que le sort qui t’est réser­vé, sœur Ange­la, ain­si qu’à George Jack­son et aux innom­brables pri­son­niers qui emplissent nos camps de concen­tra­tion — car c’est ce qu’ils sont — est un sort qui est sur le point de les sub­mer­ger, eux aus­si. Pour les puis­sances qui régissent le pays, la vie d’un Blanc n’est pas plus sacrée que celle d’un Noir, comme de plus en plus d’étudiants le découvrent, comme le prouve, au Viet­nam, les cadavres d’américains blancs. Si les Amé­ri­cains blancs se sentent inca­pables de dis­pu­ter à leurs diri­geants la Rédemp­tion de leur propre hon­neur et la vie de leurs propres enfants, nous les Noirs, les plus reje­tés des enfants de l’Occident, ne pou­vons plus nous attendre à un grand secours de leur part, ce qui, après tout, n’est pas nou­veau. Ce que les Amé­ri­cains ne réa­lisent pas, c’est qu’une guerre entre frères, au sein des mêmes villes, sur le même sol, n’est pas une guerre raciale, mais une guerre civile. En fait, l’illusion amé­ri­caine n’est pas seule­ment que leurs frères sont tous blancs, mais que tous les Blancs sont leurs frères.

Ain­si soit-il. Nous sommes impuis­sants à éveiller l’homme endor­mi, et Dieu sait que nous avons essayé. Nous devons faire ce que nous pou­vons, nous épau­ler et nous sau­ver les uns les autres ; nous ne nous noie­ront pas dans un mépris apa­thique de nous-mêmes ; nous nous sen­tons suf­fi­sam­ment esti­mables pour lut­ter, même contre des forces inexo­rables en vue de chan­ger notre sort, le sort de nos enfants et celui du monde ! Nous savons qu’un homme n’est pas une chose et qu’il ne doit pas être pla­cé à la mer­ci des choses. Nous savons que l’air et l’eau appar­tiennent à l’humanité entière et pas seule­ment aux indus­triels. Nous savons qu’un bébé ne vient pas au monde uni­que­ment dans le but de ser­vir au pro­fit des autres. Nous savons que la démo­cra­tie ne signi­fie pas le main­tien de tous par la coer­ci­tion dans une médio­cri­té abo­mi­nable — et fina­le­ment mor­telle — mais la liber­té pour cha­cun d’aspirer au meilleur qui puisse exis­ter ou qu’il pos­sède à l’intérieur de lui.

Nous savons que nous, les Noirs — et pas seule­ment nous, les Noirs — avons été et sommes encore les vic­times d’un sys­tème dont le seul car­bu­rant est l’avidité, dont le seul dieu est le profit.

Nous savons que les fruits de ce sys­tème sont l’ignorance, le déses­poir et la mort. Et nous savons que le sys­tème est condam­né car le monde ne peut plus en faire les frais — si tou­te­fois il a jamais pu.
Nous savons que, pour la per­pé­tua­tion de ce sys­tème, nous avons été bru­ta­li­sés sans pitié, qu’on nous a tou­jours abreu­vés de men­songes, men­songes sur nous-mêmes, sur nos sem­blables, sur notre pas­sé ; men­songes sur l’amour, la vie et la mort, si bien que nous avons été corps et âmes voués à l’enfer.

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La for­mi­dable révo­lu­tion de la conscience noire qui a tou­ché ta géné­ra­tion, ma chère sœur, signi­fie le com­men­ce­ment ou la fin de l’Amérique. Cer­tains d’entre nous, Noirs et Blancs, savent quel prix a déjà été payé pour faire éclore une nou­velle conscience, un nou­veau peuple, une nation sans pré­cé­dent. Si nous savons et ne fai­sons rien, nous sommes pires que les mer­ce­naires meur­triers (J’en ai déjà nom­mé cer­tains) enga­gés en notre nom.

Si nous savons, alors nous devons nous battre pour ta vie comme si c’était la nôtre — ce qu’elle est — et nous ferons de nos corps un mur obs­truant le cor­ri­dor qui mène à la chambre à gaz. Car s’ils viennent te cher­cher à l’aube, ce soir, c’est pour nous qu’ils viendront.

Pour cela : Paix.

Frère James

19 novembre 1970

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Née en Ala­ba­ma le 26 jan­vier 1944, Ange­la Yvonne Davis était en 1969, pro­fes­seur assis­tante de phi­lo­so­phie à L’u­ni­ver­si­té de Cali­for­nie — Los Angeles.
Elle se consi­dé­rait comme une acti­viste une fémi­niste radi­cale, était membre du par­ti com­mu­niste et tra­vaillait avec le Black Pan­ther Par­ty. Ronald Rea­gan qui, à l’é­poque, était gou­ver­neur de Cali­for­nie, mena l’ap­pel pour sa révo­ca­tion du sys­tème uni­ver­si­taire, mais Ange­la Davis fut bien­tôt réintégrée.

En 1970 un nombre de mili­tants noirs armés, conduits par Jona­than Jack­son, le frère de George Jack­son, déte­nu dans la pri­son de Sole­dad, s’empara du tri­bu­nal de Marin Coun­ty dans l’es­poir de libé­rer trois déte­nus en cours de pro­cès. Des armes furent bran­dis. Un juge fut tenu en joue à bout de fusil. Au bout du compte, deux des pri­son­niers furent abat­tus, de même que Jona­than Jack­son. Le pro­cu­reur fut para­ly­sé par une balle d’un poli­cier et le juge, Harold Haley fut tué.

Ange­la Davis, qui, d’a­près cer­taines sources, aurait ache­té les armes uti­li­sées par Jack­son et ses hommes, s’é­chap­pa et se réfu­gia en Californie.
Elle devint la troi­sième femme jamais réper­to­riée sur la liste des per­sonnes les plus recher­chées du FBI, accu­sée de conspi­ra­tion, de kid­nap­ping et d’homicide.

Elle fut cap­tu­rée deux mois plus tard à New York et, en 1972, son pro­cès devint un des pro­cès cri­mi­nels des années 70 les plus cou­verts par la presse. Son affaire connaît un reten­tis­se­ment inter­na­tio­nal. En France, Jean-Paul Sartre, Ger­ty Archi­mède, Pierre Per­ret et des mil­liers de mani­fes­tants la sou­tiennent. Au bout de seize semaines elle finit par être acquit­tée de toutes les charges qui pesaient contre elle.

Et aujourd’­hui, Ange­la Davis est un pro­fes­seur émé­rite, une écri­vaine et une acti­viste hau­te­ment res­pec­tée. L’a­bo­li­tion de la peine de mort et deve­nu un de ses combats-phare.

Source : col­lec­tif James Baldwin