Projection film : La Chambre vide de Jasna Krajonovic

28.04 2017 /
12h30 Maison de la francité, 18 rue Joseph II à 1000 Bruxelles

La Chambre vide de Jas­na Kra­jo­no­vic, 2016, 60′. 

Fenêtre sur doc : le 28/04 à 12h30 à la Mai­son de la fran­ci­té, 18 rue Joseph II à 1000 Bruxelles.

P.A.F. : 2€ — 6€ avec sand­wich (uni­que­ment sur réser­va­tion : info@cinergie.be)

Une écharpe des Chi­ca­go Bulls décore un des murs de la chambre de Sabri, ses jeux-vidéos et son Ipod l’at­tendent. Par­fai­te­ment ran­gée, elle lui per­met­tra à son retour de se recons­truire tant bien que mal. Mais Sabri ne se recons­trui­ra jamais. Agé de 19 ans en août 2013, à la stu­pé­fac­tion géné­rale, il s’en­vole pour la Syrie. L’ap­pren­ti dji­ha­diste décé­de­ra en décembre de la même année. 

La réa­li­sa­trice, Jas­na Kra­ji­no­vic, suit Sali­ha, la mère de Sabri. Du par­le­ment fla­mand à un athé­née, en France comme en Bel­gique, elle par­court des kilo­mètres afin de témoi­gner et d’empêcher que d’autres souffrent. Des deux côtés de la fron­tière les pro­blèmes sont simi­laires alors les familles se ras­semblent et s’é­paulent. Qu’elles s’ap­pellent Domi­nique, Sami­ra ou Valé­rie, toutes les mères semblent racon­ter la même his­toire : après la stu­peur pro­vo­quée par ce départ impen­sable, vinrent les contacts via la pla­te­forme Face­book aux mul­tiples visages. Le contraste est sai­sis­sant entre les conver­sa­tions dif­fi­ciles qu’elles entre­tiennent avec un être qu’elle ne recon­naissent plus et qui récite la pro­pa­gande locale tel un robot, et les pho­tos qu’ils postent d’eux, hâlés et sou­riants comme s’ils étaient en vacances à Ibiza. 

Puis vient un silence qui ne sera bri­sé que par un mes­sage leur annon­çant leur mort. Rares sont les parents qui s’a­per­çoivent des inten­tions des jeunes de par­tir en Syrie. Comme cette mère, qui découvre le pot-aux-roses et pré­vient les auto­ri­tés com­pé­tentes du futur départ de son fils, leur com­mu­nique la date et l’heure du départ. Son fils s’en­vo­le­ra sans pro­blème pour la Tur­quie. Des séquences publiques alternent avec celles tour­nées avec pudeur par Jas­na Kra­ji­no­vic dans la sphère pri­vée. Il faut conti­nuer à vivre mal­gré tout et la petite der­nière de neuf ans apporte une joie salu­taire. Une insou­ciance qui rouvre des plaies encore béantes dans une émou­vante séquence où elle pré­sente à sa famille l’ex­po­sé qu’elle a réa­li­sé à l’é­cole sur son grand frère décédé.

LA CHAMBRE VIDE — Bande annonce VF from Dérives asbl on Vimeo.

Ren­contre avec la réalisatrice