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Accueil > FR > Documents FormationChris Marker : un regard sur le ChiliCe témoignage de Chris Marker a été envoyé à Carolina Amaral de Aguiar en octobre 2011, lors de l’élaboration d’une thèse de doctorat en histoire sociale. Le réalisateur évoque son intérêt pour le Chili pendant le gouvernement de l’Unité populaire, ainsi que les films sur ce pays auxquels il a participé après le coup d’État de Pinochet.
Toutes les études sur Chris Marker mettent en évidence la difficulté de rendre compte de sa vraie identité, à cause de sa personnalité réservée qui a fait de lui “le plus connu des réalisateurs inconnus” de France. Cette définition, courante parmi les chercheurs, est le résultat de son refus de devenir un personnage public – c’est pour cela que les interviews de Marker sont aussi rares. De plus, il avait l’habitude de faire des affirmations pas toujours vraies sur lui-même, c’est-à-dire qu’il s’amusait à donner des faux indices sur sa vie. Ainsi, il faut dire que, au-delà d’être rares, ses propos extra-filmiques peuvent être des pièges pour les “aventuriers” qui analysent ses œuvres. Ce témoignage n’est pas une réponse à un questionnaire, mais à une série de requêtes et de consultations générales adressées à Marker par l’auteur dans le cadre de son travail de thèse, dont le sujet est : Le Chili dans l’œuvre de Chris Marker : un regard sur l’expérience chilienne. Les propos de Marker sont dignes d’intérêt, car ils aident à comprendre l’attention portée à l’Amérique latine – notamment au Chili – par le cinéaste, ainsi que les connexions interpersonnelles et les circulations d’idées politiques et culturelles entre deux continents. Après ces considérations, il est nécessaire de préciser certaines questions posées dans les courriels antérieurs. Ce qui intéressait l’auteur en particulier était l’analyse des films sur le Chili en soulignant les échanges entre la gauche française et chilienne dans les années 1970. Chris Marker a été un médiateur important qui a valorisé “l’expérience chilienne” (c’est-à-dire, le gouvernement de Salvador Allende) au cours des tentatives d’union entre les partis communiste et socialiste français. Ainsi, son séjour au Chili – pour accompagner, en 1972, l’équipe de Costa-Gavras – a fait de lui un témoin privilégié des changements et conflits pendant l’Unité Populaire (UP). Dans les courriels échangés avec l’auteur, certains films pour lesquels Chris Marker a participé au processus de production sont évoqués : On vous parle du Chili (1973) ; Septembre chilien (1973, de Bruno Muel et Théo Robichet, qui a été produit par la SLON – après ISKRA –, collectif de Chris Marker) ; L’Ambassade (1974), La Spirale (1976) et Le fond de l’air est rouge (1977, où la dernière partie analyse l’UP). Il faut dire que la valorisation de la réalisation collective, une pratique courante à cette époque-là, rend difficile l’attribution d’une seule paternité à certains de ces films, comme le montrent les déclarations du réalisateur, dans lesquelles il minimise généreusement sa participation à certaines œuvres – par exemple La Spirale – alors qu’il en a été le principal responsable. Ce témoignage doit être vu comme une source importante, surtout en raison de la rareté de l’information extra-filmique sur Chris Marker. Il faut aussi l’analyser comme un produit de la mémoire, dont les imprécisions sont inévitables. Par ailleurs, il est important de remarquer que ce réalisateur “mystérieux” aimait bien amener les chercheurs à prendre des sentiers incertains ou les faire revenir à leur point de départ. Ainsi, ces propos aident avant tout à reconstituer le rôle fondamental que Marker a joué dans les relations politiques et culturelles entre le Chili et la France dans les années 1970. Par Carolina Amaral de Aguiar
Carolina Amaral de Aguiar Carolina Amaral de Aguiar est doctorante en histoire sociale de l’Université de São Paulo (USP), titulaire d’une licence d’histoire et d’un Master d’histoire de l’art de la même université. Elle a été doctorante stagiaire à l’Institut des hautes études de l’Amérique latine (Paris III) en 2011. Elle fait partie de l’équipe de recherche du programme international USP-Cofecub, intitulé “Exercices d’histoire culturelle connectée : chemins croisés entre le Brésil, l’Amérique latine et la France”, parmi les groupes d’études d’histoire et d’audiovisuel de la USP. Fichier en PDF pour impression : Notes [1] L’expérience Kulechov, créée par le réalisateur soviétique Lev Kulechov, est un effet de montage résultant de la juxtaposition de l’image d’un visage et d’autres images ; le spectateur attribue au visage des émotions différentes à partir des autres images juxtaposées. Kulechov a intercalé le même gros plan d’un acteur et les images d’une assiette de soupe, d’un garçon dans un cercueil, et d’une jeune femme appuyée sur un divan. Les spectateurs ont vu dans le visage de l’homme, successivement, faim, tristesse et désir. [2] Le “cuoteo partidista” était le partage de postes politiques, l’attribution de responsabilités administratives et culturelles entre les militants des partis de l’UP, suivant la représentation électorale de chacun des partis [3] Georges Marchais (1920-1997), secrétaire général du Parti communiste français entre 1972 et 1994, a défendu l’Union de la Gauche française, ce qui l’a conduit à soutenir la candidature de Mitterrand en 1974. Luis Corvalán (1916-2010), secrétaire général du Parti communiste chilien pendant les gouvernements de Jorge Alessandri, Eduardo Frei, Salvador Allende et pendant la dictature d’Augusto Pinochet. [4] Il s’agit d’État de siège, film tourné à Santiago par Costa-Gavras en 1972. Missing, du même réalisateur, est de 1982. Mis en ligne le 11 septembre 2018 |