Le devoir de mémoire. Éloi Machoro & Marcel Nonnaro assassinés le 12 janvier 1985 par le GIGN

Macho­ro est d’a­bord un homme de ter­rain. Sou­vent torse nu, cas­quette de brous­sard sur la tête, c’est lui qui a orga­ni­sé le blo­cus de Thio, deve­nant ain­si un véri­table épou­van­tail pour la com­mu­nau­té européenne

-169.jpg Bio­gra­phie express de Léo­pold Jorédié

Léo­pold Joré­dié est un homme poli­tique indé­pen­dan­tiste kanak, né à la tri­bu de Géli­ma en 1947, mort le 8 sep­tembre 2013 à Nou­méa. Il fut pré­sident de la pro­vince Nord de la Nou­velle-Calé­do­nie de 1989 à 1999, maire de Cana­la de 1989 à 1995 et vice-pré­sident du Gou­ver­ne­ment col­lé­gial de 1999 à 2001. Après la mort d’Eloi Macho­ro le 12 jan­vier 1985, il est choi­si lors du congrès de Naké­ty de février comme « ministre de la Sécu­ri­té » dans le Gou­ver­ne­ment pro­vi­soire de Kana­ky pré­si­dé depuis le 1er décembre 1984 par Jean-Marie Tjibaou.

« Macho­ro est d’a­bord un homme de ter­rain. Sou­vent torse nu, cas­quette de brous­sard sur la tête, c’est lui qui a orga­ni­sé le blo­cus de Thio, deve­nant ain­si un véri­table épou­van­tail pour la com­mu­nau­té euro­péenne », une des­crip­tion que l’on retrou­ve­ra impri­mer sur les tee-shirts blancs por­tés par les habi­tants de la région de Xârâcùù (Cana­la), de Cöö mè Kumôô (Thio), les invi­tés, les per­sonnes venues avec les délé­ga­tions issues de tout le pays.

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Bio­gra­phie express d’Eloi Machoro

Eloi Macho­ro, né en 1945 dans la tri­bu de Naké­ty (Cana­la) et mort le 12 jan­vier 1985 près de La Foa, est un homme poli­tique indé­pen­dan­tiste kanak de l’UC (Union Calé­do­nienne), un des par­tis poli­tiques com­po­sants le FLNKS. For­mé au sémi­naire de Paï­ta, il devient ins­ti­tu­teur en 1974 jusqu’en 1983. Il a suc­cé­dé à Pierre Declercq au poste de secré­taire géné­ral de l’U­nion calé­do­nienne, lorsque ce der­nier a été assas­si­né en 1981. Enga­gé au sein de l’UC qui se posi­tionne offi­ciel­le­ment pour l’indépendance au congrès de Bou­rail en 1977 sous la conduite de Jean-Marie Tji­baou. Le 18 novembre 1984, le FLNKS en rem­pla­ce­ment du Front Indé­pen­dan­tiste appelle au boy­cott des ins­ti­tu­tions et des élec­tions. Eloi Macho­ro fra­casse une urne d’un coup de hache dans la mai­rie de Cana­la et il dénonce ain­si le sys­tème élec­to­ral qui selon lui avan­ta­ge­rait les anti-indé­pen­dan­tistes. Sous le Gou­ver­ne­ment pro­vi­soire de la Répu­blique socia­liste de Kana­ky pro­cla­mé le 1er décembre 1984, Eloi Macho­ro devient le « ministre de la Sécu­ri­té ». Le 12 jan­vier 1985, Eloi Macho­ro et Mar­cel Non­na­ro sont tués par deux tireurs du GIGN à Dogny près de La Foa. (source : http://fr.wikipedia.org/)

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Bio­gra­phie express de Mar­cel Nonnaro

Mar­cel Non­na­ro, né le18 novembre 1940 à la tri­bu de Mia (Cana­la), mort le 12 jan­vier 1985 à La Foa. Il fut notam­ment pré­sident du conseil des anciens de la tri­bu de Mia, pré­sident du comi­té local de Cana­la, délé­gué Union Calé­do­nienne de la région de Xârâcùù, membre fon­da­teur de la Mai­son Fami­liale Rurale de Cana­la. (source : http : //unioncaledonienne.com/)


Eloi Macho­ro avec son com­pa­gnon de route, Mar­cel Non­na­ro auront tout juste vou­lu mettre un terme au colo­nia­lisme d’antan, c’est ain­si qu’ils par­cou­raient les envi­rons, les che­mins de Cana­la vers Thio ou de Cana­la vers La Foa. Par­tout, où ils pas­saient avec les leurs, la route leur était ouverte mais cette fois-là aux aurores, ils n’auront pas eu le bon­heur de connaître le len­de­main. Ils tom­bèrent sous les balles du GIGN 30 ans plu­tôt le 12 jan­vier 1985.

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Les délé­ga­tions sur le site d’ac­cueil de la tri­bu de Mia à Cana­la, la tri­bu de Mar­cel Nonnaro

C’est là-haut per­chée à près de 300 mètres d’altitude que toute la petite tri­bu de Mia et les chef­fe­ries des val­lées envi­ron­nantes accueillirent le 12 jan­vier 2015, les délé­ga­tions du Sud, celles venant du Nord par­ti­cu­liè­re­ment les habi­tants de Wa Wi Lù à Koh­né, la délé­ga­tion du Bureau Poli­tique du F.L.N.K.S., éga­le­ment la DUS et nos orga­ni­sa­tions dont l’Ustke menée par Méla­nie Ata­po, 2ème vice-pré­si­dente et celle du P.T avec son chef de file, Louis Kotra Ure­gei. Le temps de s’échanger des mots, les portes paroles des délé­ga­tions accom­pa­gnèrent leurs gestes à leurs paroles, les étoffes sont ain­si dis­po­sées au côté des gerbes qui seront dépo­sées plus tard au cime­tière des deux « vieux » Mar­cel et Eloi.

Ras­sem­blées devant le grand faré sur le site même domi­nant la baie de Cana­la, toutes les délé­ga­tions se diri­gèrent vers les digni­taires de la tri­bu de Mia et de ses repré­sen­tants. Un silence de cathé­drale a accom­pa­gné les gestes, les pas comme si le temps s’était arrê­té. Le porte-parole des délé­ga­tions, Eloi Boe­wa ancien maire de Wa Wi Lù don­na le ton devant les vieux de la région de Cana­la. Il mon­tra le geste du « bon­jour » et dési­gna les piles des bouts de tis­sus appor­tés pour l’occasion, une offrande pour deman­der la per­mis­sion de fou­ler les lieux, une oppor­tu­ni­té aus­si pour sou­hai­ter la « bonne année ». Marque de res­pect, d’humilité les paroles se joi­gnirent aux gestes, ain­si la foule amas­sé devant cette céré­mo­nie d’échanges se ren­dit jusqu’au cime­tière situé en contre­bas du site d’accueil de la tri­bu, et sur­plom­bant la cas­cade de Ciù. Là, où le vieux Mar­cel dort à pré­sent depuis 30 ans maintenant.

Après une minute de silence, les remer­cie­ments et les témoi­gnages vinrent des repré­sen­tants de l’UC et du RDO. On retien­dra ceux de Gérard Régnier : « Mer­ci Mar­cel, tu nous a mon­tré le che­min. Mer­ci de nous accueillir… Nous avons à pré­pa­rer notre jeu­nesse. Nous devons pas­ser nos égos pour aller plus loin. La lutte doit conti­nuer pour 2018… », et ceux d’Aloïsio Sako : « Oui, nous avons mis un pied dans l’indépendance pour la lutte et la conscience du peuple…Sur le champ social, il y a beau­coup à faire… Mer­ci pour ton sacri­fice ». Quand à Rock Wamy­tan a rap­pe­lé le sens du sacri­fice dans l’esprit de la chré­tien­té don­né par les deux com­bat­tants de 84. « Mer­ci de rendre grâce au sacri­fice d’Eloi, de Mar­cel, de tous les anciens qui ont don­né leur vie pour le salut du peuple kanak ». Basile Péré­nyou, membre de la chef­fe­rie de la tri­bu de Mia tout comme un des ses com­pa­gnons de route d’Eloi, Simon Naaout­choué, alors ministre de l’Education à l’époque du Gou­ver­ne­ment pro­vi­soire de Kana­ky ont aus­si appor­té leurs témoignages.

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Géli­ma, la tri­bu de Léo­pold Jorédié

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Dans un ton moins solen­nel mais tout aus­si cha­leu­reux, c’est la halte faite autour de la tombe de Léo­pold Joré­dié dans sa tri­bu à Géli­ma, située en contre­bas de la tri­bu de Mia. Sa tombe avec son appa­rence ori­gi­nale, sculp­tée avec du bois pre­nant la forme d’une grande pirogue a été recou­verte de gerbe, de fleurs tro­pi­cales lui don­nant un ton très colo­ré et à la fois sym­bo­lique. « C’est sa mai­son. Ça peut l’aider lors de son voyage dans le monde des esprits. Il peut se repo­ser quand il est fati­gué », a indi­qué Ted­dy Dia­ké, sculp­teur et connu pour ces œuvres ori­gi­nales. Deux danses guer­rières rela­tant la généa­lo­gie des clans de l’endroit, chants et dis­cours ont mar­qué cette deuxième étape avant que toutes les délé­ga­tions ne se ren­dirent en début d’après midi à la Mis­sion de Naké­ty. C’est à la demande des cou­tu­miers de Cana­la que cet arrêt fut orga­ni­sé en concer­ta­tion avec les membres et les clans de la tri­bu de Géli­ma. « Il faut qu’on vive cette uni­té indé­pen­dan­tiste. C’est bien d’avoir hono­ré la mémoire de papa Léo *. Il a aus­si mar­qué de son emprunte dans la lutte du peuple kanak. Il a eu son par­cours au sein de l’U.C même si à un moment don­né il a eu une démarche avant-gar­diste en menant une alliance avec le RPCR », a expri­mé la 2ème vice-pré­si­dente de notre Orga­ni­sa­tion, ori­gi­naire de Cana­la de part sa mère, issue de la famille Kénon qui est éga­le­ment appa­ren­tée avec la famille Joré­dié. Elle a éga­le­ment salué le tra­vail, les efforts faits par les habi­tants de la tri­bu. « C’est une manière de lui rendre hom­mage », a‑t-elle sou­li­gné. Après cette halte bien rafraî­chis­sante, un cock­tail de fruits frais a été offert aux per­son­na­li­tés et aux nom­breuses per­sonnes ayant sui­vies le cor­tège car le soleil de plomb ne se voi­lait guère. Cha­peaux, cas­quettes, manous et bois­sons fraîches étaient bien utiles ce jour-là.

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La Mis­sion de Naké­ty, la demeure d’Eloi Machoro

Une fois que toutes les délé­ga­tions prirent part à leur place autour de la stèle d’Eloi Macho­ro, les dis­cours furent brefs tant le soleil cognait et les nuages gris au loin indi­quaient de fortes pluies à une dizaine de kilo­mètres de là. « Il y a une belle parole qui a été dite à Mia. On n’oublie un peu nos éti­quettes, on les laisse de côté. On parle de Peuple Kanak. C’est la der­nière ligne droite. J’appelle un peu tout le monde à avoir cette idée, cette pen­sée. De mettre un peu de côté le Pali­ka, l’UC, l’UPM et tout ça…Et de par­ler de l’objectif qui est là ! Ces frères qui sont morts, ils ne sont pas morts pour rien ! », a cla­mé Eloi Boé­wa en dési­gnant la pile des bouts d’étoffes pour adres­ser « le bon­jour » et sou­hai­ter la « bonne année » à tous les gens de Naké­ty. Une offrande venant de toutes les délé­ga­tions du pays. Après cette allo­cu­tion, le remer­cie­ment d’usage est fait par le repré­sen­tant du Comi­té Elmar. Louis Kotra Ure­gei a pré­ci­sé que c’est un moment char­gé d’émotion, et que le sou­ve­nir n’avait pas sa place par contre cette com­mé­mo­ra­tion repré­sen­tait davan­tage un devoir de mémoire : « Eloi, c’est notre héros. Je me sou­viens en 1985 quand on est arri­vé ici, il y avait des jeunes qui étaient là avec les fusils. Ils pleu­raient sur sa tombe. Ce sont des moments que l’on n’a pas oublié. Des moments qui ont tou­jours été pré­sents dans nos esprits. Lui, il a tou­jours été pré­sent dans nos cœurs… J’ai un fils que j’ai appe­lé Eloi. C’est pour qu’à côté de moi, il y ait tou­jours la mémoire de mon frère….».

Rock Wamy­tan a rap­pe­lé le sacri­fice d’Eloi tout comme il avait fait le matin même à Mia en ren­dant hom­mage à son com­pa­gnon. « Nous com­mé­mo­rons ces 30 ans de son assas­si­nat et de celui de Mar­cel. D’abord et avant tout nous ren­dons grâce à Dieu pour les bien­faits qu’il nous donne parce qu’il nous a don­né Eloi. Il a don­né Eloi à son peuple. Mar­cel et les autres à la Nou­velle-Calé­do­nie, à la Kana­ky, à cette terre. Il convient demain de libé­rer du joug colo­nial. Voi­là le cha­risme qu’il a eu et dont il a béné­fi­cié depuis sa nais­sance. Il est par­ti en remet­tant cela entre les mains de Dieu …» Invi­tant ain­si l’assemblée à faire son devoir de mémoire : dépo­ser les gerbes et les nom­breux bou­quets de fleurs poser à même le sol devant la stèle d’Eloi Macho­ro et les mettre sur sa tombe.

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Ren­contres avec Jean-Pierre, Myriam, Cora­lie et Félix. Impressions.

-162.jpg Jean-Pierre Iéwi, 48 ans, ori­gi­naire de Maré. C’est la 1ère fois qu’il se rend à Cana­la pour cette commémoration.

A la suite du dépôt des gerbes au cime­tière de la tri­bu Mia, quel est votre impression ?

Jean-Pierre Iéwi : « Là nous sommes sur le site de la mis­sion de Naké­ty, c’est la 1ère fois que je viens ici. Ça me fait chaud au cœur et ça me fait rap­pe­ler le com­bat qu’ils ont mené. A cette période là, je ne m’intéressais pas à ça. C’est ce matin (NDLR : lun­di 12/01/15) à Mia que j’ai vu l’importance de ces deux grands lea­ders avec les dis­cours des poli­tiques. Ils ont lut­té pour qu’on accède à notre indé­pen­dance ici en Kana­ky. »

-163.jpg Myriam Koin­dre­di, 49 ans, ori­gi­naire de Paï­ta. Elle s’était ren­due pour les obsèques des deux lea­ders en jan­vier 1985. Elle nous raconte.

Myriam Koin­dre­di : « Je suis venue ici pour les obsèques d’Eloi et Mar­cel en jan­vier 85. On était venu avec toute une délé­ga­tion de Paï­ta. On avait très peur car les cou­tumes se sont faites en pleine soi­rée. Et là, je reviens 30 ans après. Le calme est reve­nu mais c’est comme si c’était hier. »

Vous rap­pe­lez des moments pré­cis quand vous êtes arri­vés ici, il y a 30 ans ?

M. K. : « On était arri­vé en pleine nuit comme je vous le disais. Ce n’était pas évident. Il y avait toute la popu­la­tion de la Calé­do­nie qui était venue avec leurs cou­tumes. Donc, c’était très émou­vant. Pour moi per­son­nel­le­ment, j’avais très peur. Je ne suis plus reve­nue depuis cette date. Et là, je reviens 30 ans après, on voit que la paix est reve­nue. »

Au cime­tière de la tri­bu de Mia, quel a été votre ressenti ?

M.K. : « On voit qu’il y a un apai­se­ment par rap­port à 85. On voit que les gens sont sou­dés et forts. »

-164.jpg Cora­lie Kona, 24 ans, ori­gi­naire de Cana­la, étu­diante en 3ème année de LCO (Langue, Culture, Océa­nienne) à l’UNC (Uni­ver­si­té de la Nou­velle-Calé­do­nie). Elle vient tous les ans avec ses parents et sa famille mettre des fleurs sur les tombes des deux lea­ders indépendantistes.

Etant ori­gi­naire de la région, ce n’est pas la 1ère fois que vous venez ici ?

Cora­lie Kona : « Je viens tous les ans avec mes parents, ma famille. Ça fait chaud au cœur de voir du monde sur le site de la mis­sion de Naké­ty, sur­tout des jeunes. Ils sont moti­vés. Pour nous, Eloi et Mar­cel sont des lea­ders. Ce sont des gens impor­tants. Ça nous motive en tant que jeunes. Eloi, c’est quand même quelqu’un qui s’est bat­tu pour l’indépendance, pour la liber­té. C’est impor­tant d’être là aujourd’hui pour l’avenir de notre pays. »

-165.jpg Félix Mid­ja, membre du Comi­té Elmar (Eloi Macho­ro), 2ème adjoint du maire de Canala.

Com­ment vous vous êtes organisés ?

Félix Mid­ja : « C’est depuis ven­dre­di (NDLR : ven­dre­di 09/01/15) qu’on a mit en place les choses notam­ment au niveau de la logis­tique pour que ces trois jours soient une réus­site. Ça a com­men­cé ven­dre­di où toute la région de Cana­la s’est retrou­vée pour ras­sem­bler le man­ger. Same­di (NDLR : same­di 10/01/15), on a débu­té avec un tour­noi de sport. Un tour­noi de foot­ball, de vol­ley, cri­cket et la pétanque. Donc, c’était plus consa­cré à la jeu­nesse. Dimanche, on a fini les matchs qui ont débu­té la veille et c’était plus une jour­née cultu­relle avec les groupes de musique. Aujourd’hui, (NDLR : lun­di 12/01/15) c’est plus une jour­née poli­tique avec les inter­ven­tions de cha­cun et le dépôt des gerbes sur les tombes. »

Quel est vote bilan à la der­nière journée ? 

F.M. : « Je constate qu’il y a une mobi­li­sa­tion de tout le pays. On voit les gens du nord, des îles, du sud. C’est sur­tout que Eloi était quelqu’un de très actif sur le ter­rain. Je suis satis­fait de cette orga­ni­sa­tion. La jeu­nesse a répon­du pré­sent notam­ment à tra­vers le sport et au niveau du tra­vail en cui­sine. C’est eux qui ont por­té les acti­vi­tés à la cui­sine. C’est très posi­tif. »

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Le gâteau d’anniversaire

Pour fêter ce tren­tième anni­ver­saire, un grand gâteau aux cou­leurs du pays a été par­ta­gé et appré­cié de tous. Éga­le­ment très appré­ciés, les bois­sons fraîches et les fruits de saison.

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Une manière d’in­ter­pel­ler les habi­tants de l’aire Xârâcùù sur la pré­ser­va­tion de la langue mater­nelle, Marie-Adèle Joré­dié (au centre) avec son ate­lier ” Bébé Lec­ture “. Ici ce sont les enfants de Naké­ty inter­prè­tant une comp­tine de la région.

Publié par USTKE