L’emblème du rock Mexicain, Rita Guerrero est décédée

Par Ronnie Ramirez

L’emblème du rock Mexi­cain, Rita Guer­re­ro est décé­dée

Par Ron­nie Ramirez

Image_3-15.png Sa car­rière musi­cale a com­men­cé à se déve­lop­per en 1989, lorsqu’elle for­ma le groupe de rock « San­ta Sabi­na », nom en hom­mage à María Sabi­na, une icône du Sud du Mexique dont sa pra­tique de gué­ri­son était basé sur les cham­pi­gnons hal­lu­ci­no­gènes… Le groupe com­po­sé his­to­ri­que­ment par Rita Guer­re­ro (voix), Alfon­so “Pon­cho” Figue­roa (basse), Pablo Vale­ro (gui­tarre) y Jaco­bo Lei­ber­man (pia­no) mais le groupe s’est constam­ment renou­ve­lé créant un réseau “d’a­mis musi­caux” autour d’eux… En 2001, sous un tor­rent de pluie, ils ont don­né le pre­mier concert rock de l’histoire du vil­lage Huaut­la, au sud de Mexique, lieu d’où est ori­gi­naire María Sabi­na et sur place, ils en ont pro­fi­ter pour bap­ti­ser le groupe par María Apo­lo­nia, la fille de María Sabina. 

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« San­ta Sabi­na » pris une pause indé­fi­nie fin 2004, après 15 ans, ce qui a per­mis à Rita Guer­re­ro de déve­lop­per des pro­jets musi­caux qui s’aventurent dans la musique baroque. « San­ta Sabi­na » se dif­fé­ren­cie d’autres groupes de rock par ses pro­po­si­tions musi­cales assez éclec­tiques, sou­vent cata­lo­guées de rock gothique à cause des images sombres qu’elle évoque dans ses paroles. Alfon­so “Pon­cho” Figue­roa (basse), qui inté­gra le groupe durant quinze ans et qui fût le com­pa­gnon de Rita Guer­re­ro décla­ra : « nous avons réus­si à ‘rocki­fier’ le vio­lon­celle, le saxo­phone (…) le groupe pos­sède une cou­leur d’orchestre et une saveur boi­sée ». Disons qu’il s’agit plu­tôt d’un rock pro­gres­sif aux influences du jazz et du rock gothique sur­tout com­bi­né au talent d’interprétation de Rita Guer­re­ro. En effet, cette his­toire com­men­ça lorsque Rita Guer­re­ro, ori­gi­naire de Gua­da­la­ja­ra est par­tie à la capi­tale pour étu­dier le théâtre à l’UNAM (Uni­ver­si­té Natio­nale Auto­nome du Mexique) et c’est au cours d’une créa­tion musi­cale pour une pièce de théâtre basé sur le roman « l’Amérique » de Kaf­ka ou l’amitié s’est scel­lée et que par la suite le futur « San­ta Sabi­na » s’est crée. 

Sans l’aide d’aucune radio, ni télé­vi­sion le groupe pro­duit ses pre­miers disques : San­ta Sabi­na (1992), Sím­bo­los (1994) et Babel (1996) avec le label Cule­bra Records. Les albums sui­vants : Mar Aden­tro en la Sangre (2001), Espi­ral (2003), XV Años (2005) sont des pro­duc­tions indé­pen­dantes. En 1998, ils ont enre­gis­tré un disque pour la chaîne com­mer­ciale MTV. Lors de la pré­sen­ta­tion de « Sím­bo­los » en 1994, Alex Otao­la, le gui­ta­riste déclare : « c’est comme concré­ti­ser l’indépendance, car tu te rends compte que tu fais des tas de choses qui ne sont pas que des­ti­nés au musi­cien : la pro­duc­tion, la dis­tri­bu­tion, tout ce qui va avec l’édition d’un disque, les aspects légaux et tous les autres pro­blèmes dans les­quelles tu te mets… »

À titre d’essai, le groupe fit un bref et der­nier retour en 2008 au Fes­ti­val « Vive Lati­no ». Le groupe se dis­loque défi­ni­ti­ve­ment et cha­cun pour­suit des aven­tures musi­cales assez pro­li­fiques : Alfon­so Figue­roa a crée le groupe « Los Jigüey, Aldo Max est le saxo­fo­niste du groupe « Los Músi­cos » ayant sor­ti le disque “Chi­co­ti­to Groove” en 2008, Julio Díaz est le bat­teur dans plu­sieurs groupes (Ben­ny Ibar­ra, Frat­ta et La Mal­di­ta Vecin­dad), Ale­jan­dro Otao­la lanzó Frac­tales réa­lise un disque qui musi­ca­lise « L’homme à la camé­ra » de Dzi­ga Ver­tov et Rita Guer­re­ro dirige le chœur du « Claus­tro de Sor Jua­na » et chante dans « l’Ensamble Gali­leo », avec Leo­nel Per­ez, le vio­len­celle de « San­ta Sabina ».

Sur le site offi­ciel du groupe (http://www.santasabina.com.mx/capitulo30.html#), Rita Guer­re­ro y raconte en plu­sieurs cha­pitres l’histoire du groupe “San­ta Sabi­na”, en guise de conclu­sion elle écrit : Je me suis don­né la tâche d’écrire cette espèce de bio­gra­phie de mon groupe, comme fai­sant par­tie d’une célé­bra­tion de ces quinze années de tra­vail en conti­nue, je ne suis pas et je ne pré­tends pas être écri­vain, j’ai juste ten­té de m’approcher de vous, ten­ter de redon­ner toute la ten­dresse que nous avons reçu. C’est pour cela que le lan­gage que j’utilise ici, est comme-ci nous buvions une tasse de café. Mon récit arrive jusqu’ici, dans quinze ans, je vous en racon­te­rais une autre histoire.

Rita Guer­re­ro, est décé­dée le 11 mars 2011 à l’age de 47 ans, suite d’un can­cer du sein.

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Le rock mexi­cain a été un sou­tien impor­tant au mou­ve­ment du EZLN du sous-com­man­dant Mar­cos : concerts mas­sifs dans le but de finan­cer les com­mu­nau­tés, mani­fes­ta­tions publiques de sou­tien, etc. Mais, contrai­re­ment à d’autres groupes qui sou­tiennent la cause, San­ta Sabi­na ne s’est pas limi­té à des appa­ri­tions gra­tuites lors de concerts de soli­da­ri­té, ils se sont regrou­pé avec d’autres groupes de rock comme “Mal­di­ta Vecin­dad” et “los Hijos del Quin­to Patio” ou même “Café Tacu­ba” pour finan­cer les com­mu­nau­tés. De cette expé­rience de nou­veaux groupes musi­caux ont sur­gi : “Ser­piente Sobre Rue­das”, “La Bola”, “Cara­va­na Ricar­do Pozas”, “12 ser­piente”, “Cara­va­na Ricar­do Flores Magón”, etc.
Les chan­sons fleurtent entre le pam­phlet ou la poé­sie, le groupe “San­ta Rita” pré­fé­ra la poé­sie, elle dédia une chan­son à la lutte du EZLN, « Olvido »…

OLVIDO (oubli) San­ta Sabina

Ils sont sous terre

mais ils ne dorment pas

C’est notre cœur fragile

enli­sés par le sang

n’ont pas de réponses

pour la peur et la stupéfaction

mais ils écoutent cha­cun de nos pas

par des mil­liers d’années

Ils ont enten­du nos pas

sous terre, leur regard illu­mine le sang versé

du poids que porte la conscience

Cher­chant, cher­chant la lumière

du côté de la nuit

du côté de l’oubli

tant de siècles sont passées

tant de dou­leur oubliée

Qu’importe la mort

Si la vie n’est pas vie

Qu’importe la vie

Si la mort est la vie

Je vois une lumière qui trans­cende ma mort

Je vois l’amour qui m’invite à être forte

Je vois une lumière qui trans­cende ma mort

Je sens l’amour qui m’invite à être forte

Et depuis l’espoir

Je veux regar­der l’autre côté de la nuit

De l’arbre de rage

Je veux hur­ler de l’autre côté de la nuit

Je vois une lumière qui trans­cende ma mort

Je vois l’amour qui m’invite à être forte

Je vois une lumière qui trans­cende ma mort

Je sens l’amour qui m’invite à être forte

Et depuis l’espoir

Je veux regar­der l’autre côté de la nuit

De l’arbre de rage

Je veux hur­ler de l’autre côté de la nuit

Cher­cher, cher­chant la lumière

Der­rière cette mâchoire

Et d’un nom inventé

Com­bien d’années sont passées

Com­bien de dou­leur imbriqué

Qu’importe être loin

S’ils nous ont oublié

Qu’importe mes pas

dans ce monde oublié

Plus d’in­fo :
http://www.myspace.com/ritaguerrerofans