Comprendre la dette grecque

Outils vidéo et livret pédagogique

Un outil réa­li­sé par le CADTM et ZIN TV

Outil com­pi­lant vidéos et ana­lyses autour du cas de la dette grecque.

Cet outil com­pile des sup­ports vidéo qui présentent des approches, for­mats et objec­tifs différents mais portent tous sur le cas grec. Nous y détaillons leurs conte­nus et nous appor­tons des éléments complémentaires qui peuvent être utiles dans la compréhension de la situa­tion grecque, certes, mais sur­tout si vous vou­lez uti­li­ser ces vidéos comme des outils dans vos cours, vos ate­liers, vos projections-débats et vos dîners de famille.

Déjà avant le début de ce qui devien­dra la « crise grecque » en 2010, le CADTM – Comité pour l’abolition des dettesillégitimes – s’intéressait de près à la dette grecque et aux conséquences de son rem­bour­se­ment sur la popu­la­tion. Depuis plu­sieurs années, il s’efforce de pro­po­ser des ana­lyses émancipatrices et des alter­na­tives en lien avec les mobi­li­sa­tions grecques contre la dette illégitime. En 2015, le tra­vail du CADTM concer­nant la Grèce s’intensie, lorsque Syri­za, un par­ti anti-austérité, gagne les élections et que la présidente du par­le­ment grec met en place une com­mis­sion d’audit, dont le porte-parole de notre réseau assure la coor­di­na­tion scientique.

Depuis lors, plu­sieurs vidéos ont été réalisées en col­la­bo­ra­tion avec le CADTM par ZIN TV, les Pro­duc­tions du Pavé et les Films du Mou­ve­ment. Ces outils vidéo ont per­mis de vul­ga­ri­ser les ana­lyses, déconstruire des idées reçues et expli­quer des mécanismes par­fois com­plexes. Réalisées pen­dant ou peu de temps après l’expérience « Syri­za », cer­taines de ces vidéos per­mettent également de docu­men­ter et de poser un regard cri­tique sur cette séquence poli- tique en tant que ten­ta­tive avortée d’un pays de l’Union européenne de rompre avec l’austérité.

Public :

16 ans et plus

Objectifs :

  •  découvrir la Com­mis­sion d’audit de la dette grecque (ses résultats et son contexte de création)
  •  mieux com­prendre les mécanismes d’endettement de la Grèce
  •  mieux com­prendre l’expérience poli­tique avortée de « Syriza »

SOMMAIRE :

1. Quelques repères utiles – p. 5

2. L’audit de la dette grecque : contex­tua­li­sa­tion – p. 19

3. Les résultats de l’audit – p. 35

4. Bras de fer avec les créanciers – p. 81

5. Glos­saire – p. 101

6. Conclu­sion – p. 106

Ressources à télécharger :

  • le livret péda­go­gique de 108 pages.
  • La série de 4 cap­sules d’a­ni­ma­tion A qui pro­fite la dette
  • L’au­dit, enquête sur la dette grecque, docu­men­taire de 26 minutes
  • Inter­ven­tion d’Éric Tous­saint à Athènes le 17 juin 2015, 33 minutes

A qui profite la dette

On nous parle d’une dette grecque insou­te­nable, impayable… mais au fait : à qui cette dette pro­fite ? Qui sont les créan­ciers de la Grèce ? Pour­quoi ont-ils prê­té de l’argent à la Grèce et à quelles condi­tions ? Pour­quoi la Grèce n’a pas été ‘sau­vée’ ?

épisode 1 — Les prêts bilatéraux

Les prêts bilatéraux

Cette cap­sule réca­pi­tule les dif­fé­rents plans de « sau­ve­tages » mis en place depuis 2010 en pré­ci­sant les mon­tants, l’identité des créan­ciers et les condi­tions impo­sées en contre­par­tie. Elle montre éga­le­ment en quoi cet argent n’a pas du tout per­mis de sau­ver la Grèce et son éco­no­mie, mal­gré ce que l’on a pu en dire, mais à rem­bour­ser la dette grecque aux banques euro­péennes et reca­pi­ta­li­ser les banques grecques.

Définitions :

Prêt bila­té­ral : Prêt réa­li­sé entre États. Un État prête de l’argent à un autre.

Mémo­ran­dum : Mémo­ran­dum c’est le rac­cour­ci de « Memo­ran­dum of unders­tan­ding », lit­té­ra­le­ment « mémo­ran­dum d’entente ». Il s’agit d’un docu­ment qui enté­rine un accord entre deux ou plu­sieurs par­ties. Dans le cas de la Grèce, les mémo­ran­da sont les docu­ments signés par la Troï­ka et la Grèce, qui sti­pulent que la pre­mière octroie des prêts de X mil­liards d’euros à la seconde en contre­par­tie de la mise en appli­ca­tion de mesures d’austérité détaillées dans le docu­ment. Au plu­riel, on trouve mémo­ran­dums ou mémoranda.

Les personnages présents dans la vidéo

  • Nico­las Sar­ko­zy a été pré­sident de la Répu­blique fran­çaise de 2007 à 2012. Il était membre d’un par­ti de droite : l’UMP, l’Union pour un mou­ve­ment populaire.
  • Ange­la Mer­kel est chan­ce­lière de l’Allemagne depuis 2005. Elle est membre du par­ti conser­va­teur chré­tien : la CDU, l’Union chré­tienne démocrate.
  • Didier Reyn­ders est un homme poli­tique belge, membre du MR, Mou­ve­ment réfor­ma­teur, par­ti de droite fran­co­phone. En 2010, durant les négo­cia­tions du pre­mier plan d’aide à la Grèce, il était ministre des finances du gou­ver­ne­ment fédé­ral belge. Aujourd’hui, il est le ministre des affaires étrangères.

Ressources supplémentaires sur le sujet : 

Séquence 1 : 00 :00 :00 : // MAI 2010 : 1er mémorandum

  • Prêts bila­té­raux = 52,9 mil­liards d’euros.
  • Avec cet argent le gou­ver­ne­ment grec rem­bourse sa dette aux banques pri­vées européennes. 


Quels pays ont prê­té à la Grèce et quelles sommes ? 

En mai 2010, 15 pays de la zone euro (la Slo­va­quie s’est reti­rée par la suite) octroient de l’argent à la Grèce sous forme de prêts bila­té­raux : d’État à État.

L’accord de prêt ini­tial, géré par la Com­mis­sion euro­péenne, concerne 80 mil­liards d’euros mais seule­ment 52,9 mil­liards seront ver­sés jusqu’en mars 2012, date à laquelle le 2e mémo­ran­dum pren­dra le « relais ». Le mon­tant des prêts bila­té­raux est pro­por­tion­nel, pour chaque pays, à sa contri­bu­tion au capi­tal de la BCE, elle-même défi­nie en fonc­tion du poids éco­no­mique et démo­gra­phique de chaque pays. C’est ain­si que le mon­tant du prêt bila­té­ral de l’Allemagne (15,2 mil­liards d’euros) est supé­rieur à celui accor­dé par la Bel­gique (1,9 mil­liard d’euros).


Com­bien de béné­fices ont réa­li­sé les pays euro­péens grâce à ces prêts bilatéraux ?

Bonne ques­tion ! Car les pays ne com­mu­niquent pas vrai­ment sur ces chiffres…

En 2017, le minis­tère des finances alle­mand a révé­lé que le prêt bila­té­ral octroyé à la Grèce par l’Allemagne avait rap­por­té 393 mil­lions d’euros en inté­rêts au pays.

Concer­nant la France, selon la Cour des comptes du pays, le mon­tant des inté­rêts payés par la Grèce s’élève à 695 mil­lions d’euros entre 2010 et 2013.

Concer­nant la Bel­gique, selon la Cour des comptes du pays, entre 2010 et 2016 ces inté­rêts s’élèvent à 137,3 mil­lions d’euros.


Séquence 2 : 00:01:21 // Février 2012 : 2e mémorandum

  • 130,9 mil­liards d’euros accor­dés par le FESF.
  • Le FESF = Fonds euro­péen de sta­bi­li­té finan­cière, une socié­té ano­nyme luxem­bour­geoise dont les emprunts sur les mar­chés finan­ciers sont garan­tis par les États de la zone euro.


Séquence 3 : 00:02:42 // Juillet 2015 : 3e mémo­ran­dum

  • Prêt de 86 mil­liards d’euros par le MES = Méca­nisme euro­péen de sta­bi­li­té qui vient rem­pla­cer le FESF.

L’argent prê­té par le FESF et le MES a ser­vi au rem­bour­se­ment de la dette publique grecque (64 %) et au ren­floue­ment des banques grecques (21%).


Pour­quoi la vidéo dit-elle que ces mémo­ran­dums n’ont pas per­mis de sau­ver la Grèce et sont illégitimes ?

L’argent des mémo­ran­dums n’a pas sau­vé la Grèce car celui-ci a été uti­li­sé pour :

  1. Le rem­bour­se­ment de la dette publique grecque (aux banques pri­vées euro­péennes dans un pre­mier temps) ;
  2. Le ren­floue­ment des banques pri­vées grecques. Il n’a ain­si pas pu être inves­ti dans une relance éco­no­mique du pays.

D’ailleurs cet argent n’a jamais été ver­sé à la Grèce, mais sur un compte spé­cial à la BCE. La Grèce n’a lit­té­ra­le­ment pas vu la cou­leur de cet argent.
De plus, les créan­ciers ont réa­li­sé, et conti­nuent de réa­li­ser, des béné­fices grâce à ces prêts, sur le dos d’un pays en crise et d’une popu­la­tion agonisante.

Episode 2 — Les banques privées


Dans cette cap­sule un diri­geant d’une grosse banque pri­vée euro­péenne explique à son fils com­ment sa banque s’en est tirée à très bon compte dans la crise grecque. Il com­mence par lui expli­quer les ori­gines de la crise grecque et la res­pon­sa­bi­li­té des banques qui ont inves­ti énor­mé­ment dans le pays dès 2001. Il pour­suit son expli­ca­tion en disant qu’après l’éclatement de cette bulle spé­cu­la­tive, il a fal­lu une inter­ven­tion des pou­voirs publics, d’abord grecs puis euro­péens, pour les sau­ver. Le ban­quier recon­naît fina­le­ment que l’argent des prêts faits à la Grèce a fini dans ses poches (via le rem­bour­se­ment de la dette et les reca­pi­ta­li­sa­tions) et que les plans de sau­ve­tages ont per­mis aux banques de se déga­ger du risque grec.

Définition :

Reca­pi­ta­li­sa­tion : Recons­ti­tu­tion ou aug­men­ta­tion du capi­tal social d’une banque pour ren­for­cer ses fonds propres, mis à mal par des pertes. Dans le cadre du sau­ve­tage des banques par les États euro­péens, le plus sou­vent, ces der­niers ont reca­pi­ta­li­sé sans condi­tions et sans exer­cer le pou­voir de déci­sion que leur confère la par­ti­ci­pa­tion au capi­tal des banques.

Socia­li­sa­tion des banques : C’est le trans­fert des banques au sec­teur public sous contrôle citoyen. Le terme « socia­li­sa­tion » est uti­li­sé de pré­fé­rence à celui de « natio­na­li­sa­tion » ou « éta­ti­sa­tion » pour indi­quer clai­re­ment à quel point est essen­tiel le contrôle citoyen, avec un par­tage de déci­sions entre les dirigeant·e·s, les représentant·e·s des salarié·e·s, des client·e·s, d’associations, les élu·e·s locaux et les représentant·e·s des ins­tances ban­caires publiques natio­nales et régionales.

Socia­li­sa­tion des pertes pri­vées : C’est quand les pertes finan­cières d’acteurs pri­vés (entre­prises, banques…) sont, soit prises en charge soit évi­tées grâce à l’intervention et l’argent public. Par exemple, en 2008, les États euro­péens se sont endet­tés pour sau­ver les banques de la faillite. Aujourd’hui ces emprunts publics sont rem­bour­sés par l’ensemble des popu­la­tions européennes.

Les banques dont on parle dans cette vidéo :

Lorsque l’on parle de « banques pri­vées euro­péennes » ou de banques alle­mandes et fran­çaises qui ont inves­ti en Grèce et qui déte­naient les titres de la dette publique en 2010, en réa­li­té on parle de très peu d’établissements ban­caires, mais des très gros ! Il s’agit de BNP, Socié­té Géné­rale et Cré­dit Agri­cole pour la France ; Com­merz­bank, Baden Bank, Post­bank et DZ Bank pour l’Allemagne.

Lorsque l’on parle des « banques pri­vées grecques » reca­pi­ta­li­sées, il s’agit des quatre plus grosses banques du pays : Alpha Bank, Piraeus, Euro Bank, Banque natio­nale de Grèce (Eth­ni­ki, à ne pas confondre tou­te­fois avec la banque cen­trale de Grèce !).

Ressources complémentaires :

Séquence n°1 : 00:00:00 // Reca­pi­ta­li­sa­tion des banques grecques

À par­tir de 2001 : Inves­tis­se­ments mas­sifs des banques euro­péennes en Grèce => explo­sion des cré­dits faits aux ménages (+ 600%) et aux entre­prises (+ 300%) entre 2001 et 2009.

2009 : La crise plonge la Grèce dans la réces­sion, les banques sont au bord de l’effondrement.

RECAPITALISATION des banques par l’État grec. Le gou­ver­ne­ment grec débloque une enve­loppe de 28 mil­liards d’euros pour les banques grecques (3,5 = reca­pi­ta­li­sa­tion + 24,5 = garan­ties).

Séquence n°2 : 00:01:30 // Fal­si­fi­ca­tion des comptes

En octobre 2009, le gou­vernent PASOK annonce une série de révi­sions sta­tis­tiques opé­rées par l’institution des sta­tis­tiques grecques, ELSTAT. En inté­grant dans le cal­cul des dettes publiques toute une série d’éléments qui ne devraient pas y figu­rer, selon les règles euro­péennes, l’institution grecque a fait aug­men­ter la dette publique de 28 mil­liards d’euros du jour au lendemain.

À noter que le direc­teur d’ELSTAT de l’époque, Andreas Geor­giou s’est vu condam­né par la jus­tice grecque à deux ans avec sur­sis pour cette fal­si­fi­ca­tion, mais semble être aujourd’hui sou­te­nu par la Com­mis­sion euro­péenne et A. Tsipras


Pour­quoi les Grec·que·s ne sont pas des fainéant·e·s ?

Pour décons­truire les idées reçues et pré­ju­gés sur les Grec·que·s voir « La Tour­mente grecque II, un coup d’État finan­cier » de 00:04:53 à 00:06:37, dis­po­nible ci-dessous.

Ce pas­sage décons­truit l’image des Grec·que·s fainéant·e·s , corrompu·e·s et ne payant pas d’impôts.

Voir aus­si cette vidéo du Col­lec­tif d’audit citoyen, « Trois idées reçues sur la crise grecque », juin 2015

Episode 3 — Question pour du pognon

À tra­vers la paro­die d’un jeu télé­vi­sé célèbre, on découvre dans cette vidéo les poli­tiques de la BCE vis-à-vis de la Grèce : les rachats par la BCE de titres grecs sur le mar­ché secon­daire, les pro­fits qu’elle en a tirés, la cou­pure des finan­ce­ments pour les banques grecques suite à l’annonce du référendum…

Définitions :

Fonds vau­tour 
Un fonds vau­tour c’est une entre­prise finan­cière dont la spé­cia­li­té est de rache­ter des dettes à prix cas­sé, et ensuite tout faire pour obte­nir le rem­bour­se­ment de cette dette à 100% de sa valeur, celle ins­crite sur le contrat (que l’on appelle dans le jar­gon la valeur nomi­nale ou faciale) majo­rée d’intérêts et de pénalités.


Com­ment s’y prennent-ils ? 

Pri­mo, ils attendent qu’un pays ren­contre des dif­fi­cul­tés finan­cières pour rache­ter sa dette sur le mar­ché secon­daire (c’est-à-dire le mar­ché de seconde-main des titres de la dette), qui ne vaut alors plus grand-chose.

Ensuite, ils refusent toute négo­cia­tion, restruc­tu­ra­tion de la dette. Ils font pres­sion sur les gou­ver­ne­ments pour tou­cher 100% du rem­bour­se­ment (majo­ré des inté­rêts voire des péna­li­tés de retard) même s’ils ont dépen­sé bien moins pour acqué­rir ces dettes. Et sou­vent, pour ce faire, ils pour­suivent les États en jus­tice.
Avec cette petite com­bine, ils arrivent à obte­nir en moyenne 3 à 20 fois leurs sommes de départ.

Cer­tains fonds d’investissement ont fait de ces pra­tiques une véri­table spé­cia­li­té. Pour autant, de tels agis­se­ment ne se limitent pas uni­que­ment à ces fonds-ci, mais peuvent être accom­plis par d’autres entre­prises en appa­rence plus res­pec­tables… Ce fut, par exemple, le cas de BNP Pari­bas, dans le cas de l’Argentine ou encore la BCE en Grèce, comme le montre la vidéo.

Ressources supplémentaires :

Séquence n°1 : 00:00:00 //La BCE, un fonds vautour

La BCE lance en 2010 le pro­gramme SMP (Secu­ri­ties Mar­ket Pro­gram) qui lui per­met d’intervenir sur le mar­ché obli­ga­taire secon­daire afin d’acheter des obli­ga­tions d’État.

À tra­vers ce pro­gramme, elle a ache­té des titres grecs à 70 % de leurs valeurs mais demande le rem­bour­se­ment à 100%. Soit 55 mil­liards d’euros de dette grecque ache­tée avec seule­ment 40 mil­liards de déboursés.

La BCE réa­lise ain­si un béné­fice qui s’élève, rien qu’entre 2012 et 2016, à 8 mil­liards d’euros, tout en impo­sant des mesures d’austérité conséquentes.

À noter : La BCE a rache­té les titres de la dette grecque à 70% de leur valeur, alors qu’ils n’en valaient que 30% sur le mar­ché secon­daire (per­sonne n’en vou­lait !). Un joli cadeau fait aux banques qui cher­chaient à s’en débarrasser.


C’est quoi le mar­ché secon­daire des dettes ?

Lorsqu’un État veut se finan­cer, il émet des titres de la dette sur le mar­ché pri­maire, ce sont des banques pri­vées qui les achètent. Ensuite, ces der­nières peuvent gar­der les titres ou les revendre. La revente se fait sur le mar­ché secon­daire, où les titres de dettes peuvent chan­ger de mains très vite !

On pour­rait com­pa­rer les mar­chés des dettes publiques à celui des voi­tures. Ain­si l’achat auprès d’un conces­sion­naire auto­mo­bile, c’est le mar­ché pri­maire tan­dis que la vente de voi­tures d’occasion c’est le mar­ché secondaire.

À noter que depuis le trai­té de Maas­tricht, signé en 1992, la BCE ne peut plus prê­ter aux États de la zone euro, c’est-à-dire ache­ter direc­te­ment les titres qu’ils émettent. Donc, en fait, la BCE prête aux banques pri­vées qui ensuite prêtent aux États. Et bien enten­du les inté­rêts deman­dés par les banques pour finan­cer les États sont supé­rieurs au taux de la BCE, que l’on appelle aus­si le taux directeur.

L’Union euro­péenne et les gou­ver­ne­ments des pays membres, ont donc réser­vé au sec­teur pri­vé le mono­pole du cré­dit à l’égard des pou­voirs publics. Depuis 2010, la BCE achète tou­te­fois des titres de dettes publiques sur le mar­ché secon­daire, comme avec les titres grecs et le pro­gramme SMP. Elle condi­tionne ces rachats à l’application de mesures d’austérité.


Est-ce que la BCE a ren­du les pro­fits réa­li­sés à la Grèce ?

Les pro­fits géné­rés par la BCE via les titres grecs rache­tés ont été dis­tri­bués à ses action­naires que sont les banques cen­trales natio­nales qui, à leur tour, les ont dis­tri­bués à leurs action­naires que sont les États de la zone euro. Donc in fine, ces pro­fits se retrouvent dans les caisses des pays de la zone euro, qui ont la pos­si­bi­li­té de les rétro­cé­der ou pas. En novembre 2012, l’Eurogroupe s’est enga­gé à rétro­cé­der ces pro­fits, réa­li­sés abu­si­ve­ment, à condi­tion bien sûr que la Grèce pour­suive sa cure d’austérité. Mais en 2015 avec l’arrivée du gou­ver­ne­ment Syri­za, cette « pro­messe » a pris fin. Le 21 juin 2018, l’Eurogroupe a déci­dé de reprendre les rétro­ces­sions mais seule­ment à par­tir de l’argent de 2017 (tou­jours si la Grèce fait ce qu’on lui dit). Ain­si les pro­fits amas­sés par les pays euro­péens en 2015 et 2016 grâce aux rachats des titres grecs… res­te­ront bien au chaud dans leurs caisses.

Séquence n°2 : 00:01:20 // La BCE, la mafia

La BCE ne res­pecte pas ses sta­tuts qui l’obligent à res­ter indé­pen­dante poli­ti­que­ment. En effet, celle-ci condi­tionne ses mesures à la mise en œuvre de mesures d’austérité consé­quentes et très orien­tées politiquement.

Extrait des sta­tuts de la BCE — Article 282, ali­néa 3 du trai­té sur le fonc­tion­ne­ment de l’Union euro­péenne La Banque cen­trale euro­péenne a la per­son­na­li­té juri­dique. Elle est seule habi­li­tée à auto­ri­ser l’émission de l’euro. Elle est indé­pen­dante dans l’exercice de ses pou­voirs et dans la ges­tion de ses finances. Les ins­ti­tu­tions, organes et orga­nismes de l’Union ain­si que les gou­ver­ne­ments des États membres res­pectent cette indépendance.


En quoi, en 2015, la Grèce menace-t-elle les inté­rêts de la BCE ? Pour­quoi la BCE coupe-t-elle les liqui­di­tés aux banques ?

Le gou­ver­ne­ment Syri­za sou­hai­tait mettre à fin au régime d’austérité dic­té depuis 2010 par la Troï­ka, dont la BCE fait partie.

La BCE, alors qu’elle est cen­sée garan­tir la sta­bi­li­té finan­cière de la zone euro, a elle-même orga­ni­sé l’instabilité finan­cière en Grèce en cou­pant les liqui­di­tés aux banques grecques quelques jours avant le réfé­ren­dum. La BCE a outre­pas­sé ses pré­ro­ga­tives pour faire plier le gou­ver­ne­ment grec et qu’il accepte les mesures d’austérité impo­sées par la Troïka.


Séquence n°3 : 00:01 : 52 // La BCE et Publifin


Qui dirige la BCE ?

Actuel­le­ment, en 2018, c’est l’italien Mario Dra­ghi qui est à la tête de la BCE et ce depuis novembre 2011. Avant d’occuper cette fonc­tion il a été gou­ver­neur de la banque cen­trale d’Italie et encore avant ça il était vice-pré­sident du sec­teur Europe de Gold­man Sachs, évo­quée comme la « grande banque pri­vée amé­ri­caine » dans la vidéo.


C’est quoi Publifin ?

Publi­fin est une inter­com­mu­nale qui four­nit des ser­vices en matière de ges­tion de réseau élec­trique et de télé­com­mu­ni­ca­tions. Il s’agit donc d’une struc­ture publique déte­nue par plu­sieurs villes belges, sur­tout de la région de Liège. En décembre 2016, éclate un scan­dale lorsqu’un média révèle que plu­sieurs élus locaux (de plu­sieurs par­tis poli­tiques) per­çoivent d’importantes rému­né­ra­tions de Publi­fin au titre de leurs man­dats dans cette inter­com­mu­nale alors qu’ils ne par­ti­cipent même pas aux réunions. Publi­fin n’a rien à voir avec la Grèce, il s’agit d’un petit clin d’œil venu de Liège pour sou­le­ver que, dans bien d’autres situa­tions, l’argent public est détour­né au pro­fit d’intérêts particuliers.

Episode 4 — Le FMI

Cette cap­sule sur le FMI sou­lève deux choses. D’une part que le FMI a chan­gé sciem­ment, en mai 2010, ses sta­tuts, ses règles de fonc­tion­ne­ment afin de sau­ver les banques euro­péennes très expo­sées à la Grèce. D’autre part, elle veut mon­trer le double dis­cours auquel se livre aujourd’hui l’institution en par­lant d’erreur et en défen­dant un allè­ge­ment de la dette grecque.

Définitions :

Restruc­tu­ra­tion de la dette : Une restruc­tu­ra­tion de dette c’est un échange de dettes via lequel des anciens titres sont échan­gés contre des nou­veaux, com­pre­nant des condi­tions dif­fé­rentes. C’est-à-dire une baisse des taux d’intérêt et/ou un allon­ge­ment du calen­drier de rem­bour­se­ment et/ou une dimi­nu­tion du capi­tal, de la valeur de la dette.

Exemple : j’avais un titre de la dette belge de 1 000 euros arri­vant à échéance en 2019, avec un inté­rêt de 2,3 %. Après restruc­tu­ra­tion, je renonce à ce titre en échange d’un nou­veau qui me donne droit à 850 euros, arri­vant à échéance en 2030 avec un inté­rêt de 1,7%.

Com­ment se passe les restruc­tu­ra­tions ? Géné­ra­le­ment par une négo­cia­tion entre créan­ciers et pays débiteur.

Pour­quoi on fait des restruc­tu­ra­tions de dettes ? Géné­ra­le­ment, parce que c’est la crise et que le pays est en situa­tion de surendettement.

À savoir : dans de rares cas, les anciens titres sont échan­gés contre des liqui­di­tés, c’est-à-dire de l’argent.

Composition du fmi :

L’institution du FMI est com­po­sée d’organes déci­sion­nels : le conseil des gou­ver­neurs et le conseil d’administration. Mais paral­lè­le­ment à ces ins­tances poli­tiques, le Fonds com­prend plu­sieurs ser­vices de recherche. Ces ser­vices comp­taient 2 600 employé·e·s en 2016.

En théo­rie, les tra­vaux de ces ser­vices (qui peuvent être com­man­dés par la direc­tion géné­rale) per­mettent d’alimenter, de pré­pa­rer la prise de déci­sions. Mais cela n’est pas tou­jours le cas. D’une part, parce que les déci­sions poli­tiques prises ne se basent pas for­cé­ment sur le bon sens éco­no­mique. D’autre part, parce que cette rela­tion peut s’inverser et les éco­no­mistes du Fonds peuvent avoir pour fonc­tion de jus­ti­fier, défendre les orien­ta­tions poli­tiques prises au préalable.

Il arrive plus sou­vent qu’on veut bien le lais­ser croire, que les études et rap­ports pro­duits par les chercheur·se·s du FMI rentrent en contra­dic­tion avec les poli­tiques pres­crites par le FMI lui-même ou en pointent les limites et les impacts néga­tifs. Comme ce fut le cas avec la Grèce, mais pas que.

QUI EST à LA TÊTE DU FMI ?

Depuis juillet 2011, c’est Chris­tine Lagarde qui a pris la suite de Domi­nique Strauss-Kahn. Ce qui est impor­tant de rele­ver c’est qu’en mai 2010, lorsque a lieu la dis­cus­sion du CA du FMI sur l’octroi d’un prêt à la Grèce (cf. séquence n°1), Chris­tine Lagarde était déjà pré­sente, en tant que repré­sen­tante de la France, puisqu’elle y était ministre des Finances à l’époque. À ce moment-là, elle refu­sait toute restruc­tu­ra­tion de la dette afin de per­mettre aux éta­blis­se­ments ban­caires fran­çais d’éviter des pertes. Tan­dis qu’aujourd’hui, désor­mais à la tête de l’institution, elle pré­sente une restruc­tu­ra­tion de la dette grecque comme une néces­si­té, alors que c’était déjà néces­saire en 2010.

RESSOURCES Supplémentaires :

Séquence n°1 : 00:00:00 // PRÊT OU RESTRUCTURATION ?

Après avoir enten­du les conclu­sions des ser­vices de recherche, Domi­nique Strauss-Kahn, direc­teur du FMI à ce moment, écoute les argu­ments du conseil d’administration. Des pays tels que l’Allemagne, la France et la Hol­lande sou­tiennent l’option d’un prêt à la Grèce ; tan­dis que des pays comme le Bré­sil, l’Argentine et la Suisse s’y opposent, rap­pe­lant notam­ment le drame éco­no­mi­co-social argentin.

*Pour­quoi le cas de l’Argentine est cité dans la vidéo ? Que s’y est-il pas­sé ?
Entre la fin de la dic­ta­ture (1976) et 2001, l’Argentine voit son endet­te­ment public explo­ser. Il est qua­si­ment mul­ti­plié par 20 sur cette période. Sans comp­ter que la dette odieuse de la dic­ta­ture mili­taire a été blan­chie et rem­bour­sée plus de 25 fois. À la fin des années 90, les pre­mières dif­fi­cul­tés éco­no­miques appa­raissent avec la hausse du cours du dol­lar. En 2000, le FMI accorde un prêt à l’Argentine en contre­par­tie de la mise en œuvre des mesures néo­li­bé­rales (par exemple : la libé­ra­li­sa­tion des mar­chés et leur ouver­ture qua­si totale aux pro­duits exté­rieurs, rui­nant ain­si l’économie locale). Mais, comme dans le cas de la Grèce, les « recettes » pres­crites par le FMI vont aggra­ver la situa­tion de l’Argentine plu­tôt que l’améliorer. En 2001, la crise éclate. Une crise éco­no­mique et finan­cière d’abord, avec une réces­sion qui aug­mente, une demande qui se com­prime et une fuite mas­sive des capi­taux. L’Argentine se retrouve en défaut de paie­ment. Le FMI refuse de lui accor­der un nou­veau prêt, esti­mant que le pays n’avait pas res­pec­té les condi­tions des accords anté­rieurs. Et pour­tant le pays était consi­dé­ré, par l’institution elle-même, comme un « bon élève », appli­quant depuis des années des réformes néo­li­bé­rales conte­nues dans les plans d’ajus­te­ment struc­tu­rel.
La situa­tion s’empire au-delà d’une crise éco­no­mique, le pays se retrouve dans une impor­tante crise sociale et poli­tique avec une explo­sion du chô­mage, de fortes mobi­li­sa­tions (la popu­la­tion fait tom­ber quatre pré­si­dents en une semaine).

La res­pon­sa­bi­li­té du FMI et des poli­tiques pres­crites dans le déclen­che­ment et l’approfondissement de la crise argen­tine ne fait nul doute.

Séquence n°2 : 0:01:24 // JEU D’INFLUENCE ET MODIFICATION DES RÈGLES

Sous l’influence des grandes banques pri­vées fran­çaises et alle­mandes, Domi­nique Strauss Khan fait modi­fier le règle­ment interne du FMI sti­pu­lant que le prêt est envi­sa­geable à un pays dont la dette est déjà insou­te­nable à la condi­tion que la sta­bi­li­té finan­cière inter­na­tio­nale en dépende.

En mai 2010, le FMI accorde un prêt de 30 mil­liards d’euros à la Grèce.

Séquence n°3 // Aujourd’hui (début 2018) : RESTRUCTURATION DE LA DETTE

Huit ans et une nou­velle pré­si­dente du FMI après, les banques sont tirées d’affaire mais la dette du pays s’est gra­ve­ment alour­die et la situa­tion éco­no­mique et sociale du pays est tragique.

La restruc­tu­ra­tion de la dette est main­te­nant deman­dée par le FMI, en échange encore une fois de mesures d’austérité drastiques.

Qui décide au FMI ?

Chaque pays membre est repré­sen­té au sein du conseil des gou­ver­neurs qui se réunit une fois par an lors de l’assemblée annuelle de l’institution et prend les déci­sions impor­tantes (admis­sion de nou­veaux pays, bud­get…). Pour la ges­tion quo­ti­dienne des mis­sions du FMI, il délègue son pou­voir au conseil d’administration com­po­sé de 24 membres. Huit pays ont le pri­vi­lège de pou­voir nom­mer un admi­nis­tra­teur (États-Unis, Japon, Alle­magne, France, Royaume-Uni, Ara­bie saou­dite, Chine et Rus­sie), les 16 autres sont nom­més par des groupes de pays. Le conseil d’administration élit un direc­teur géné­ral (un·e Europén·ne) pour cinq ans (aujourd’hui Chris­tine Lagarde).

À l’opposé d’une ins­ti­tu­tion démo­cra­tique, le FMI fonc­tionne qua­si­ment comme une entre­prise. Tout pays qui en devient membre se doit de ver­ser un droit d’entrée appe­lé « quote-part », cal­cu­lée en fonc­tion de l’importance éco­no­mique et géo­po­li­tique du pays.

Comme à la Banque mon­diale, cette quote-part d’un pays déter­mine le nombre de ses droits de vote au sein du FMI. Voi­là com­ment le conseil d’administration du FMI accorde une place pré­pon­dé­rante aux États-Unis (16,54 % de droits de vote). À titre de com­pa­rai­son, le groupe emme­né par le Togo consti­tué de 24 pays d’Afrique noire, repré­sente 233 mil­lions d’individus et pos­sède seule­ment 1,55 % des droits de vote. Une majo­ri­té de 85 % est requise pour toutes les déci­sions impor­tantes. Et comme à la BM, les États-Unis sont le seul pays à déte­nir plus de 15 % des droits de vote, d’où un droit de veto de fait…

 

L’AUDIT, Enquête sur la dette grecque

FR — 26 min 53 sec — 2016

Le 25 jan­vier 2015, Tsi­pras et son par­ti Syri­za gagnent les élec­tions grecques. Dans un contexte inédit en Europe, une Com­mis­sion com­po­sée d’experts grecs et inter­na­tio­naux est mise en place au sein du Par­le­ment grec avec pour mis­sion d’enquêter sur la dette grecque et d’en révé­ler la par­tie illégitime.

Le 18 juin 2015, la Com­mis­sion pour la Véri­té sur la dette grecque rend son rap­port, tan­dis que les négo­cia­tions entre le gou­ver­ne­ment grec fraî­che­ment élu et les Ins­ti­tu­tions euro­péennes font Les unes de tous les médias. Après ana­lyse, la com­mis­sion d’audit conclut que l’ensemble de la dette grecque publique est insou­te­nable et la part déte­nue par la Troï­ka (soit 85% de la dette à l’époque) s’avère éga­le­ment illé­gale, odieuse et illégitime.

Trois ans après la sor­tie de ce rap­port détaillé sur les ori­gines de la dette grecque, le CADTM et ZIN TV sont heu­reux de mettre à votre dis­po­si­tion le film L’Audit — Enquête sur la dette grecque.

Ce docu­men­taire revient sur cette séquence poli­tique et his­to­rique inédite qu’a consti­tué l’arrivée d’un gou­ver­ne­ment anti-aus­té­ri­té dans un pays de l’Union euro­péenne : de l’élection de Syri­za à sa capi­tu­la­tion et la signa­ture du 3e mémo­ran­dum, en pas­sant par la créa­tion de la Com­mis­sion pour la Véri­té sur la dette grecque ou encore la vic­toire mas­sive du « OXI ».
Alors que la fin du 3e mémo­ran­dum approche, « on » nous dit que la Grèce entre­voit le bout du tun­nel et on célèbre son retour sur les mar­chés finan­ciers. Pour­tant force est de consta­ter, que ce 3e pro­gramme a été à l’image des pré­cé­dents en ren­for­çant l’assujettissement de la Grèce vis-à-vis de ses créan­ciers, en aggra­vant son endet­te­ment et en conti­nuant de tuer à petit feux ses habitant.e.s.

Dans ce contexte, l’analyse de l’expérience grecque demeure fon­da­men­tale pour tirer les leçons qui s’imposent, réajus­ter nos stra­té­gies et les alter­na­tives que nous défen­dons pour lut­ter contre les dettes illégitimes.

 

Maxime KOUVARAS — Zin TV & CADTM – 2017 – 26’52

  • Réa­li­sa­tion : Maxime Kouvaras
  • Camé­ra : Valen­tin Fayet, Georges Kou­va­ras, Maxime Kouvaras
  • Images addi­tion­nelles : Aris Hat­zis­te­fa­nou, Conseil de l’UE
  • Mon­tage : Valen­tin Fayet
  • Mixage son : Cédric Plisnier
  • Musique : Oli­vier Crespel
  • Éta­lon­nage : Jos­ja van Zadelhoff
  • Gra­phisme : Daniel Diaz
  • Remer­cie­ments : Stu­dio Char­bon, Alain Clé­ment, Anne-Sophie Guillaume, Ron­nie Ramirez
  • Langues : ver­sion fran­çaise. Sous-titres dis­po­nibles en grec, anglais, espa­gnol, ita­lien et français
  • Genre : documentaire
  • Où trou­ver cette vidéo ? : https://zintv.org/video/laudit-enquete-sur-la-dette-grecque‑2/

En résu­mé : 25 jan­vier 2015, Tsi­pras et son par­ti Syri­za gagnent les élec­tions grecques. Une vic­toire de l’espoir pour des mil­lions de Grec·que·s qui veulent en finir avec l’austérité impo­sée depuis des années par leurs créan­ciers, la tris­te­ment célèbre Troï­ka (Com­mis­sion euro­péenne, Banque cen­trale euro­péenne, Fond Moné­taire Inter­na­tio­nal). Dans un contexte inédit en Europe, une Com­mis­sion com­po­sée d’experts grecs et inter­na­tio­naux est mise en place au sein du Par­le­ment grec avec pour mis­sion d’enquêter sur la dette grecque et d’en révé­ler la par­tie illégitime.

Plus en détail :

  1. Lan­ce­ment des tra­vaux de la Com­mis­sion d’audit
  2. Les négo­cia­tions à Bruxelles : rap­port de force entre la Grèce et ses créanciers
  3. La capi­tu­la­tion de Tsi­pras et les consé­quences pour les Grec·que·s

La vic­toire de SYRIZA le 25 jan­vier 2015 était véri­ta­ble­ment his­to­rique. C’était la pre­mière fois depuis 40 ans qu’un autre par­ti que le PASOK ou Nou­velle Démo­cra­tie arri­vait au pou­voir. Le peuple grec avait don­né un man­dat clair au gou­ver­ne­ment de rompre avec les plans d’austérité impo­sés depuis plus de 5 ans au pays et à la popu­la­tion. Des mesures d’austérité qui ont rava­gé le pays et eu des consé­quences sociales dra­ma­tiques : une mon­tée du chô­mage sans pré­cé­dent sur­tout chez les jeunes (+ de 50%), des hôpi­taux qui ferment, plus d’accès à la médi­ca­tion, des retraité·e·s sans pen­sions, des écoles sans chauf­fage, des taux de sui­cide records, la télé­vi­sion publique grecque fer­mée du jour au len­de­main de manière uni­la­té­rale, le droit de grève limi­té, les conven­tions col­lec­tives remises en ques­tion, sans par­ler de l’émergence d’un par­ti d’extrême droite grec, Aube dorée, ter­ri­ble­ment violent et dangereux.

En tant que bel­go-grec, je res­sen­tais à la fois le mélange de méfiance et d’espoir venant d’Athènes et depuis Bruxelles l’intérêt et même l’enthousiasme des mou­ve­ments sociaux vis-à-vis de ce qui s’annonçait en Grèce. Enfin, le gou­ver­ne­ment euro­péen annon­çait des négo­cia­tions dures avec les créan­ciers pour trou­ver une alter­na­tive pos­sible aux mémo­ran­dums, ces soi-disant « plans d’aide » impo­sés jusque-là, qui en plus d’être injustes, s’étaient avé­rés tota­le­ment inef­fi­caces. Dès le mois de février 2015, j’entends par­ler de la mise en place d’une com­mis­sion d’audit au sein du par­le­ment grec à l’initiative de la pré­si­dente de la Vou­li, Zoé Kons­tan­to­pou­lou et du Pré­sident du CADTM (Comi­té pour l’Abolition des dettes illé­gi­times), Éric Tous­saint avec qui nous avions déjà col­la­bo­ré. L’objectif de cet audit était de dis­tin­guer la part légale et la part illé­gi­time, odieuse et insou­te­nable de la dette grecque avant 2015. C’est une pre­mière à ce niveau en Europe et il m’a sem­blé essen­tiel de docu­men­ter ce pro­ces­sus inédit ! Ce pro­ces­sus com­mence en grande pompe, en pré­sence du Pré­sident grec, du Pre­mier Ministre Alexis Tsi­pras, de l’ensemble des ministres du gou­ver­ne­ment, de nombreu·x·ses député·e·s grec·que·s…

J’imaginais un tra­vail sur mini­mum 1 an et demi, le temps néces­saire pour un tra­vail d’audit qui puisse aller au fond des choses. Le temps aus­si de pou­voir gagner la confiance des membres, avoir accès aux recherches…Très vite, je me suis ren­du compte que tout le monde mar­chait sur des œufs. Les rela­tions étaient déli­cates, les enjeux impor­tants et la pru­dence omni­pré­sente pour ne pas créer d’incidents diplo­ma­tiques entre le par­le­ment et le gouvernement.

L’objectif de la Com­mis­sion était avant tout de pou­voir sor­tir un rap­port pré­li­mi­naire en trois mois afin de pou­voir le pré­sen­ter avant le début des négo­cia­tions en juin 2015. Plu­sieurs ses­sions ont eu lieu et les membres qui se sont enga­gés de manière volon­taire dans cette aven­ture ont tra­vaillé d’arrache-pied pour par­ve­nir à fina­li­ser ce pre­mier docu­ment. Du 21 au 26 juin 2015, les som­mets euro­péens et les réunions de l’Eurogroupe s’enchainent à Bruxelles. Les créan­ciers menacent de cou­per les liqui­di­tés du pays s’il n’y a pas d’accord avant le 30 juin 2015. Les négo­cia­tions font place à un nou­veau rap­port de force entre la Grèce et ses créan­ciers. Le 26 juin 2015, Tsi­pras sur­prend tout le monde. Il annonce un réfé­ren­dum pour le 5 juillet et encou­rage les Grecs à reje­ter le plan négo­cié en votant « non », « Oxi » ! Même les Grec·que·s les plus scep­tiques sur Tsi­pras et SYRIZA ont res­sen­ti que quelque chose se passait.

D’accord ou pas sur l’objet de ce réfé­ren­dum qui remet­tait en ques­tion la pro­po­si­tion négo­ciée pour un nou­veau mémo­ran­dum, le résul­tat fut sans équi­voque : 62 % des Grec·que·s ont dit « non » à ce plan négo­cié. C’était un vote cou­ra­geux car les liqui­di­tés des banques grecques avaient été cou­pées, les banques étaient sous contrôle de capi­tal et les retraits étaient limi­tés à 60 euros par jour, ame­nant quo­ti­dien­ne­ment des files gigan­tesques devant les auto­mates. Les lea­ders euro­péens mena­çaient la Grèce d’une sor­tie de la zone euro, les médias pri­vés grecs fai­saient tout pour que le « oui » l’emporte. Et per­sonne n’avait mani­fes­te­ment ima­gi­né un tel résul­tat. Mal­gré ce résul­tat sans pré­cé­dent, Tsi­pras ne l’a pas pris en compte et finit par signer le 12 juillet un nou­vel accord encore pire que celui sou­mis au vote des Grec·que·s, puisqu’il impo­sait de nou­velles cou­pures dans les pen­sions, une perte de sou­ve­rai­ne­té de la Grèce au niveau légis­la­tif avec des pro­jets de loi de cen­taines de pages adop­tés en des temps records qui ont sui­vi la signature.

Tout cela a été res­sen­ti comme un coup de mas­sue par les Grec·que·s, mais aus­si par les mou­ve­ments sociaux en Europe qui sui­vaient tout ça de près. Je crois que ce film tra­duit l’espoir et la colère que toute cette expé­rience a sus­ci­tés. Main­te­nir une trace de cette mémoire, de ce qui s’est pas­sé per­met de ne pas oublier, de main­te­nir notre indi­gna­tion vis-à-vis de cette tra­hi­son vivante et peut ser­vir à tirer les conclu­sions néces­saires. Il faut res­ter méfiant, même avec un gou­ver­ne­ment dont le pro­gramme poli­tique pré­tend défendre l’intérêt de la popu­la­tion par la négo­cia­tion avec les par­te­naires européens.

/ Séquence n°1 : 00:00:00 -> 13 29 : Lan­ce­ment des tra­vaux de la Com­mis­sion d’audit //

Le film s’ouvre sur le dis­cours inau­gu­ral d’Alexis Tsi­pras, au len­de­main de la vic­toire his­to­rique du par­ti Syri­za aux élec­tions natio­nale de jan­vier 2015. C’est à une foule enthou­sias­mée et rem­plie d’espoirs qu’il annonce une ère nou­velle, qui veut rompre avec les plans d’austérité et les mémo­ran­dums impo­sés depuis 5 ans par la Troï­ka. C’est éga­le­ment dans ce contexte que se crée la Com­mis­sion pour la véri­té sur la dette, sous l’impulsion de Zoé Kons­tan­to­pou­lou et d’Éric Tous­saint, avec pour mis­sion de dis­tin­guer la par­tie odieuse, illé­gi­time, illé­gale et insou­te­nable de la dette.

L’objectif du pre­mier accord de prêt de 2010 était de pro­té­ger les inté­rêts des grandes banques privées

Cette pre­mière séquence suit alors une par­tie de l’enquête qui dévoile rapi­de­ment des inco­hé­rences. Il appa­raît notam­ment qu’une grande par­tie des sommes soi-disant ver­sées à la Grèce n’ont jamais été per­çues par celle-ci. L’audition de deux per­son­nages clés, de Phi­lippe Legrain et Panayio­tis Rou­mé­lio­tis, ont éga­le­ment mis en avant les pres­sions exer­cées par la France et l’Allemagne, deux puis­sances tota­le­ment oppo­sées à une réduc­tion de la dette en 2010. Enfin, l’enquête révèle le coût social et éco­no­mique ter­rible engen­dré par les mesures d’austérité imposées.

Mal­gré la per­ti­nence de l’enquête et la volon­té du gou­ver­ne­ment de rompre avec l’austérité et les mémo­ran­da, la pré­sen­ta­tion offi­cielle du rap­port en pré­sence d’Alexis Tsi­pras et de 12 ministres ne sou­lève que peu d’enthousiasme…


Qui est Zoé Konstantopoulou ?

Zoé Kons­tan­to­pou­lou est avo­cate de for­ma­tion et devient dépu­tée de Syri­za dès 2012. Dans le cadre de ce pre­mier man­dat par­le­men­taire, elle s’attaque aux affaires de cor­rup­tion et de fraude fis­cale. Elle sera notam­ment la rap­por­teure d’une com­mis­sion d’enquête par­le­men­taire consti­tuée sur l’affaire des fichiers HSBC. Lors de l’élection du 25 jan­vier 2015 de Syri­za, Zoé Kons­tan­to­pou­lou est élue, à une large majo­ri­té (235 sur 298) pré­si­dente de la Vou­li (le par­le­ment grec). Elle devient ain­si la plus jeune pré­si­dente du par­le­ment de son pays et la deuxième femme à occu­per cette fonc­tion. Très vite après sa prise de fonc­tion, elle remet en place une com­mis­sion sur les répa­ra­tions de guerre alle­mande et remet à l’ordre du jour plu­sieurs dos­siers judi­ciaires lais­sés au fond du pla­card. Et bien évi­dem­ment, c’est sous son ini­tia­tive, le 4 avril 2015, que la com­mis­sion pour la véri­té sur la dette grecque est créée. La pré­si­dence de Zoé Kons­tan­to­pou­lou à la tête du par­le­ment grec prend fin en sep­tembre 2015, puisque à la suite de la signa­ture du 3e mémo­ran­dum, elle quitte le par­ti de Syriza.


Pour­quoi dit-on qu’une grande par­tie des sommes octroyées par la Grèce n’ont jamais été per­çues par la Grèce ?

La plu­part des sommes octroyées à la Grèce n’ont pas été ver­sées sur un compte grec pour le fonc­tion­ne­ment de l’État, mais sur un compte spé­ci­fique de la BCE pour ensuite être ver­sées aux créan­ciers. Une requête offi­cielle a été envoyée au Pré­sident de la Banque cen­trale grecque, M. Stour­na­ras pour répondre à des ques­tions élé­men­taires dans un tra­vail d’audit. Stour­na­ras a refu­sé de don­ner l’accès aux docu­ments et aux infor­ma­tions sur les tran­sac­tions ban­caires en lien avec les prêts, en invo­quant le secret ban­caire. Pour­quoi cette absence de coopé­ra­tion de Stour­na­ras ? Car une grande par­tie des sommes soi-disant ver­sées à la Grèce n’ont jamais été per­çues par la Grèce.


Qui a été inter­ro­gé par la Com­mis­sion pour la véri­té sur la dette grecque ? Et qu’ont dévoi­lé ces auditions ?

1) Phi­lippe Legrain – Audi­tion du 12 juin 2015
Mon­sieur Legrain a assu­mé de février 2011 à février 2014 la fonc­tion de conseiller éco­no­mique de José Manuel Durão Bar­ro­so, pré­sident de la Com­mis­sion euro­péenne à cette époque.

Dans son audi­tion, celui-ci confirme que l’objectif du pre­mier accord de prêt de 2010 était de pro­té­ger les inté­rêts des grandes banques pri­vées. Il rap­pelle à ce pro­pos les chiffres de l’exposition des banques euro­péennes à la dette grecque en se basant sur les chiffres offi­ciels de la Banque cen­trale euro­péenne (BCE) : en 2010, les banques fran­çaises et alle­mandes déte­naient res­pec­ti­ve­ment 20 et 17,2 mil­liards d’euros de titres grecs. Il a affir­mé par ailleurs que le pro­gramme de rachat de la BCE de ces titres concour­rait au même des­sein, à savoir aider les banques pri­vées à se débar­ras­ser à bon prix de la dette grecque. En guise de conclu­sion, Phi­lippe Legrain a décla­ré : « J’encourage le gou­ver­ne­ment à ne pas accep­ter les condi­tions des créan­ciers en rai­son des souf­frances éco­no­miques et de la colo­ni­sa­tion poli­tique déjà impo­sées au peuple grec ».


2) Pana­gio­tis Rou­me­lio­tis – Audi­tion du 15 juin 2015

Éco­no­miste grec, P. Rou­me­lio­tis fut repré­sen­tant de la Grèce au FMI de mars 2010 à décembre 2011. Il était donc par­tie pre­nante des négo­cia­tions por­tant sur le pre­mier mémo­ran­dum et confirme l’enjeu majeur que repré­sen­tait pour une série de diri­geants euro­péens la pro­tec­tion des grandes banques, par­ti­cu­liè­re­ment fran­çaises et alle­mandes, d’une restruc­tu­ra­tion de la dette grecque en 2010 : « Il y a eu des ren­contres secrètes, dans des hôtels, entre des repré­sen­tants du FMI et des repré­sen­tants fran­çais et alle­mands pour dis­cu­ter de la par­ti­ci­pa­tion des banques à une éven­tuelle restruc­tu­ra­tion. Ces dis­cus­sions ont eu lieu avant la déci­sion du pre­mier memo­ran­dum et elles ont abou­ti au choix de ne pas restruc­tu­rer ! (…) M. Tri­chet – à l’époque pré­sident de la BCE — était par­mi ceux qui ont mené bataille contre une restruc­tu­ra­tion en mena­çant la Grèce de lui cou­per les liqui­di­tés. En réa­li­té, M. Tri­chet bluf­fait pour sau­ver les banques fran­çaises et allemandes !

P. Rou­me­lio­tis affirme que si elles avaient fait face à leurs res­pon­sa­bi­li­tés, les banques auraient assu­mé de lourdes pertes. Au contraire, selon ses propres cal­culs, elles ont réa­li­sé un béné­fice d’un mil­liard d’euros tan­dis que la Grèce assu­mait 1,4 mil­liards de pertes. Au-delà des banques pri­vées, les res­pon­sa­bi­li­tés des autres créan­ciers est enga­gée dans ce dos­sier pour l’économiste : « Oui, la res­pon­sa­bi­li­té existe. Non seule­ment il faut qu’ils (les créan­ciers) recon­naissent leurs res­pon­sa­bi­li­tés mais il faut voir la par­tie de la dette pour laquelle ils sont res­pon­sables. Ils refusent de recon­naître leurs erreurs car s’ils le fai­saient la Grèce pour­rait deman­der la répa­ra­tion des dégâts. »


Com­ment est per­çu et com­mu­ni­qué le tra­vail de la Com­mis­sion pour la Véri­té de la dette grecque en Grèce ?

La pré­sen­ta­tion offi­cielle du rap­port a lieu en pré­sence d’Alexis Tsi­pras et de 12 ministres. Mais il n’y a clai­re­ment pas d’enthousiasme pour ce rap­port. En com­pa­rai­son, l’audit de la dette en Équa­teur était sou­te­nu acti­ve­ment par le chef d’État avec 4 réunions inter­mé­diaires en sa pré­sence. Lors de la confé­rence de presse fil­mée dans le docu­men­taire, les jour­na­listes inter­rogent l’efficacité des tra­vaux de cette com­mis­sion dans le cadre des négo­cia­tions avec les créan­ciers et sa visi­bi­li­té sachant que les médias mains­tream en Grèce sont la pro­prié­té de six ou sept familles impli­quées dans la crise de la dette. Les médias de masse pri­vés ont dès le début vou­lu décré­di­bi­li­ser le tra­vail de la Com­mis­sion par des attaques directes vis-à-vis des membres et de Zoé Kons­tan­to­pou­lou. Le seul canal de dif­fu­sion des tra­vaux de la Com­mis­sion auprès de la popu­la­tion grecque était la télé­vi­sion du Par­le­ment et quelques médias alternatifs.

// Séquence n°2 : 13 29 -> 20 33 : Les négo­cia­tions à Bruxelles : rap­port de force entre la Grèce et ses créanciers //

Du 21 au 26 juin les réunions s’enchaînent à Bruxelles. Les créan­ciers menacent de cou­per les liqui­di­tés du pays s’il n’y a pas d’accord avant le 30 juin 2015. Le 26 juin 2015, Alexis Tsi­pras sur­prend tout le monde avec l’annonce d’un réfé­ren­dum. Il appelle les Grecs à dire « Oxi », « Non » pour reje­ter le nou­veau plan impo­sé par les créanciers.

La semaine avant le réfé­ren­dum, les créan­ciers lancent une véri­table cam­pagne de pres­sions. La BCE refuse d’accorder la liqui­di­té aux banques grecques, ame­nant ain­si à un contrôle des capi­taux, qui limite les retraits ban­caires à 60 euros par jour. Les médias domi­nants font de la pro­pa­gande en pré­sen­tant le « oui » comme majo­ri­taire. Chaque jour des ras­sem­ble­ments ont lieu au centre d’Athènes. Mal­gré cette pres­sion, le résul­tat du réfé­ren­dum est sans équi­voque : 62% des Grecs disent « non ». Un résul­tat reçu sans enthou­siasme du côté de Tsi­pras et du gouvernement.

// Séquence n°3 : 20:33 -> 25:52 : La capi­tu­la­tion de Tsi­pras et les consé­quences pour les Grec·que·s. //

Le 13 juillet 2015, après les pres­sions constantes de la Com­mis­sion euro­péenne, Tsi­pras finit par signer la pro­po­si­tion impo­sée par l’Eurogroupe. Il a refu­sé d’utiliser l’arme de la sus­pen­sion du paie­ment et s’est enfer­mé dans sa logique de capi­tu­la­tion. Le rap­port de la Com­mis­sion d’audit n’a donc pas été uti­li­sé pour les négo­cia­tions, reste à savoir pourquoi.

En octobre 2015, à la suite de nou­velles élec­tions légis­la­tives, le pré­sident du Par­le­ment grec à peine entré en fonc­tion annonce la fin « offi­cielle » de la com­mis­sion d’audit. Il retire toute trace de son exis­tence sur le site inter­net du parlement.

 

  1. L’Europe et la zone euro ne sont pas réfor­mables. Un gou­ver­ne­ment qui veut rompre avec l’austérité doit déso­béir aux ins­ti­tu­tions et aux trai­tés européens.
  2. Le mou­ve­ment social doit conti­nuer à s’auto-organiser pour faire pres­sion sur un gou­ver­ne­ment même s’il se pré­sente comme allié ou ami.

La Com­mis­sion d’audit de la dette grecque conti­nue la bataille, mais elle ne pour­ra la gagner seule. Des audits citoyens s’organisent par ailleurs dans d’autres pays euro­péens et dans le monde pour exi­ger le non-paie­ment des dettes illé­gi­times. (Cf. la vidéo « Grèce : pour­quoi la capi­tu­la­tion ? Une autre voie est pos­sible », page 90)

 

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