Technopolice.be : un outil de lutte

Le collectif entend dénoncer les menaces liberticides que représentent les outils de contrôle en Région bruxelloise.

Ce mer­cre­di 20 jan­vier 2021, naît le col­lec­tif Tech­no­po­lice Bruxelles dont l’objectif est d’ obser­ver et d’interroger la col­lecte de don­nées numé­riques, l’accroissement des flux numé­riques et leurs traitements.

En Bel­gique, on entend tou­jours plus fré­quem­ment par­ler de « Smart City » ou de « ville intel­li­gente », d’innovations tech­no­lo­giques cen­sées accé­lé­rer les flux numé­riques et leur trai­te­ment (5G), d’outils tou­jours plus sophis­ti­qués et auto­ma­ti­sés comme les camé­ras intel­li­gentes… Il serait abso­lu­ment néces­saire d’investir mas­si­ve­ment dans ce sec­teur, la capi­tale euro­péenne ne pou­vant évi­dem­ment pas se per­mettre de rater le virage technologique !

Der­rière les dis­cours tech­no­philes met­tant en avant les béné­fices liés à ces tech­no­lo­gies qui devraient glo­ba­le­ment amé­lio­rer la qua­li­té de vie des indi­vi­dus, que cela soit sous l’angle de la san­té, de la sécu­ri­té, de la mobi­li­té, etc., se cache en réa­li­té des inté­rêts éco­no­miques colos­saux et une volon­té de contrôle social tou­jours accrue.

Le déploie­ment de ces outils sécu­ri­taires visant à qua­driller, sur­veiller, clas­ser, punir dans le but d’orienter et de régu­ler les com­por­te­ments se fait bien sou­vent dans l’indifférence la plus totale, grâce à la com­pli­ci­té liant l’industrie et les déci­deurs poli­tiques ; ces der­niers étant dans le meilleur des cas cou­pables par négli­gence ou naï­ve­té, lorsqu’ils ne sont pas eux-mêmes à l’origine de l’adoption de ces gad­gets liber­ti­cides (camé­ras ANPR recon­nais­sant les plaques d’immatriculation, recon­nais­sance faciale, drones sur­vo­lant l’espace public et notam­ment les mani­fes­ta­tions, comp­teurs éner­gé­tiques intel­li­gents, etc.).

Face à ce constat, nous sommes plu­sieurs à regret­ter le manque d’information et de débat concer­nant les impli­ca­tions sécu­ri­taires de l’adoption de ces outils tech­no­lo­giques. Nous déplo­rons l’absence d’une véri­table cri­tique de cette sur­veillance urbaine tou­jours plus mas­sive. C’est pour­quoi nous avons déci­dé de répondre au pro­jet « Tech­no­po­lice » ini­tié en France par La Qua­dra­ture du Net et de l’étendre à Bruxelles, voire à la Belgique.

Notre objec­tif est de rendre ain­si visibles les menaces liber­ti­cides que repré­sentent ces outils de contrôle en région bruxel­loise, en cen­tra­li­sant l’information les concer­nant sur une même et unique pla­te­forme acces­sibles à tout·e·s. Au tra­vers de ce tra­vail infor­ma­tif, nous sou­hai­tons don­ner à chacun·e la pos­si­bi­li­té d’appréhender ces enjeux, de bâtir des outils et des stra­té­gies de résis­tance contre la sur­veillance, afin que le déploie­ment de ces outils poli­ciers s’enraye, que la mili­ta­ri­sa­tion de l’espace public soit mise en échec et qu’in fine, la tech­no­po­lice trépasse !