Une nouvelle grève pour les coursiers au Brésil

Par Rodri­go Durão Coelho

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Bra­sil de Fato


Tlax­ca­la

Bra­sil de Fato est un heb­do­ma­daire poli­tique bré­si­lien lan­cé lors du Forum social mon­dial, à Por­to Alegre, le 25 jan­vier 2003, par des mou­ve­ments popu­laires comme le MST, Via Cam­pe­si­na, la Consul­ta­tion popu­laire et les Com­mis­sions de pas­to­rale sociale. Avec une dif­fu­sion natio­nale, Bra­sil de Fato ras­semble des jour­na­listes, des arti­cu­listes et des intel­lec­tuels de gauche, qui se sont réunis pour for­mer un vaste réseau natio­nal et inter­na­tio­nal de col­la­bo­ra­teurs. Il est axé sur le débat d’i­dées et l’a­na­lyse des faits du point de vue de la néces­si­té d’un chan­ge­ment social dans le pays.


URL : https://www.brasildefato.com.br

EN LIEN :

#BREQUEDOSAPPS

Comme pour la grève du 1er juillet, les tra­vailleurs réclament de meilleures condi­tions de travail

Les cour­siers des pla­te­formes de livrai­son pré­voient un nou­vel arrêt de tra­vail natio­nal pour le 25 juillet 2020. L’ac­tion en faveur de meilleures condi­tions de tra­vail pour­sui­vra le mou­ve­ment connu sous le nom de Breque dos Apps (Coup de frein aux apps)  qui a eu lieu pour la pre­mière fois le 1er juillet et a ras­sem­blé des mil­liers de tra­vailleurs dans plu­sieurs villes du pays.

Par­mi les reven­di­ca­tions qui conti­nuent d’être des lignes direc­trices prio­ri­taires pour la grève, figurent une rému­né­ra­tion plus juste grâce à l’é­ta­blis­se­ment d’un taux mini­mum par course plus éle­vé que le taux actuel, ain­si qu’un paie­ment équi­table et stan­dar­di­sé entre les pla­te­formes par kilo­mètre parcouru.

La sus­pen­sion immé­diate des blo­cages de livreurs sans jus­ti­fi­ca­tion, qui selon les orga­ni­sa­teurs de la grève sont sou­vent effec­tués par des entre­prises telles que Rap­pi, Ifood, Log­gi et Ube­rEats, est éga­le­ment l’une des prin­ci­pales revendications.

Contrai­re­ment à la pre­mière grève, qui a eu lieu en semaine, la nou­velle grève aura lieu un same­di. Outre les lignes direc­trices citées, les tra­vailleurs infor­mels demandent éga­le­ment la fin du sys­tème de nota­tion, qui abaisse le score de ceux qui refusent des livrai­sons, et des actions plus effi­caces pen­dant la pan­dé­mie de covid-19, avec le rem­pla­ce­ment conti­nu des masques et de l’hydrogel.

Aupa­ra­vant, les livreurs avaient choi­si le 12 juillet comme nou­velle date pour la grève, mais après que des actes poli­tiques avaient été pro­gram­més pour le même jour, ils ont déci­dé de repor­ter la grève au 25 juillet. Cette caté­go­rie réaf­firme que le seul objec­tif de la mobi­li­sa­tion est d’as­su­rer de meilleures condi­tions de travail.

 

L’informalité en hausse

Au milieu de la crise socio-éco­no­mique aggra­vée par le coro­na­vi­rus, de nom­breux tra­vailleurs infor­mels ont cher­ché à se faire cour­siers par appli­ca­tions pour essayer de s’as­su­rer une cer­taine source de reve­nus. Ce ser­vice a été consi­dé­ré comme une acti­vi­té essen­tielle pen­dant la quarantaine.

Selon les infor­ma­tions envoyées à notre jour­nal par Rap­pi, la pla­te­forme comp­tait envi­ron 200 000 livreurs enre­gis­trés en Amé­rique latine au mois de mars. Mais, avec le début de la pan­dé­mie, ce chiffre a aug­men­té de 111 %. IFood, pour sa part, a indi­qué avoir reçu plus de 175 000 demandes d’inscription en mars de cette année. En février, les cour­siers ins­crits étaient 85 000.

Mal­gré l’aug­men­ta­tion signi­fi­ca­tive du nombre de tra­vailleurs et l’offre de main-d’œuvre plus impor­tante qui en a résul­té, les taux n’ont pas été modi­fiés, ce qui a direc­te­ment com­pro­mis le reve­nu des coursiers.

Une étude récente du Réseau de études et de sur­veillance de la réforme du tra­vail (Remir Tra­bal­ho) a mon­tré que par­mi les cour­siers inter­ro­gés, 60,3 % ont signa­lé une baisse des salaires depuis la pandémie.

27,6 % ont décla­ré que le reve­nu s’était main­te­nu et seule­ment 10,3 % ont décla­ré qu’ils gagnaient plus d’argent. L’en­quête a per­mis d’interroger 252 per­sonnes de 26 villes entre le 13 et le 20 avril par un ques­tion­naire en ligne.