Interpellations citoyennes contre les violences policières

Le col­lec­tif des Madre réunit des mamans de Saint-Gilles dont les enfants ont été vic­times d’a­bus poli­ciers. Depuis 2017, Elles fédèrent des habitant.e.s de la com­mune et  inter­pellent les auto­ri­tés com­mu­nales pour dénon­cer les pra­tiques de la bri­gade de proxi­mi­té UNEUS, mise en place en 2012.

Dents et bras cas­sés, gifles, insultes racistes ou homo­phobes (« On va attra­per tous les bou­gnoules qui sont là-bas » ; « Bande de petits pédés »), contrôles d’identité abu­sifs, arres­ta­tions arbi­traires, usage dis­pro­por­tion­né de la force sur des jeunes déjà menot­tés, étran­gle­ments ou étouf­fe­ments… Le rap­port de Ber­nard de Vos, délé­gué géné­ral des Droits de l’enfant (DGDE), « Pour un apai­se­ment des rela­tions entre les jeunes et Uneus », clô­tu­ré en février 2018, regorge de témoi­gnages issus d’une ving­taine de mineurs sur les com­por­te­ments de cer­tains agents du « koban » (petite « bri­gade » de police de proxi­mi­té) de la zone de police du Midi.
Par­tout les abus poli­ciers se sont mul­ti­pliés depuis mars 2020, et Saint-Gilles n’est pas épar­gnée par le phé­no­mène. Sa bri­gade de police (Uneus) se sent trop sou­vent au-des­sus des lois. Deux récents évé­ne­ments par­ve­nus à notre connais­sance sont venus confir­mer la gra­vi­té de la situa­tion et l’urgence d’y répondre.
Le lun­di 3 août d’abord, place Mori­char, où la police de Saint-Gilles (bri­gade Uneus) contrôle quelques jeunes bruyants. Pen­dant le contrôle des cartes d’identité un jeune est jeté à terre, embar­qué, ame­né au com­mis­sa­riat et enfer­mé durant une heure. Délit : il ne por­tait pas sa carte d’identité sur lui.
Le same­di 15 août, trois femmes ont été har­ce­lées par un homme sur le Par­vis. Le bilan de l’intervention d’Uneus est lourd : lésions au cou, contu­sion à l’épaule et poi­gnet cas­sé du côté des jeunes filles. Deux témoins ten­tant de fil­mer la scène ont éga­le­ment été inquié­tés : le pre­mier s’est vu sai­sir et jeter son télé­phone au sol, le second a été pour­sui­vi jusque chez lui puis rame­né au com­mis­sa­riat où un poli­cier lui a écra­sé les par­ties géni­tales pour le for­cer à sup­pri­mer la vidéo. Il n’a été libé­ré qu’au matin. Des pro­pos sexistes ont éga­le­ment été tenus par les agents présents.
Une cin­quième inter­pel­la­tion était pré­vue ce 8 octobre 2020 mais la com­mune de Saint-Gilles ne l’a pas jugée  rece­vable, confor­mé­ment à l’article 51 du Règle­ment d’Ordre Inté­rieur du Conseil com­mu­nal qui dis­pose qu’une inter­pel­la­tion qui a déjà fait l’objet d’une inter­pel­la­tion au cours des trois der­niers conseils est jugée irre­ce­vable.Un ras­sem­ble­ment est néan­moins pré­vu devant la mai­son com­mu­nale à 19h30

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