Journée internationale contre les violences policières

Pro­duc­tion : ZIN TV

Mars 2016

Mots-clés

Dans les quar­tiers, cer­tains poli­ciers com­mettent tou­jours aus­si impu­né­ment des abus…

A l’oc­ca­sion de la jour­née inter­na­tio­nale contre les vio­lences poli­cières, le 15 mars 2016, la cam­pagne STOP RÉPRESSION, les JOC ain­si que d’autres par­te­naires orga­ni­saient une mani­fes­ta­tion pour la 5ème année consécutive.

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L’année 2015 fut à nou­veau le théâtre d’une aug­men­ta­tion de la répres­sion d’É­tat, et plus par­ti­cu­liè­re­ment par son bras armé qu’est la police. Aucune amé­lio­ra­tion, que du contraire ! Dans les quar­tiers, un nombre impor­tant de policier.e.s com­mettent tou­jours aus­si impu­né­ment des abus quo­ti­diens, en par­ti­cu­lier dans cer­taines communes.

Cela passe par de petites vio­lences sys­té­ma­tiques, telles que des insultes, gifles, contrôles sans motif sur les jeunes. L’ac­teur fla­mand, Zou­zou Ben Chi­ka, en a fait les frais récem­ment. Le fait qu’une per­son­na­li­té en soit vic­time aide à mettre en lumière une réa­li­té quo­ti­dienne dans nos quar­tiers. Les petites vio­lences, et l’im­pu­ni­té qua­si totale, qui les accom­pagnent ins­tallent une logique qui peut dégé­né­rer vers des vio­lences beau­coup plus graves, comme le cas d’Ab­de­la­mine, 19 ans, ampu­té d’une jambe après qu’une voi­ture de police lui ait fon­cé dessus.

Il faut en outre comp­ter les expul­sions régu­lières et le har­cè­le­ment constant des Sans-papiers, en par­ti­cu­lier lors d’arrestations après des contrôles dans les trans­ports, à tra­vers la col­la­bo­ra­tion de la STIB avec la police ; mais aus­si des rafles du côté de la gare du Nord qui visaient les migrant.e.s du parc Maximilien.

Les arres­ta­tions et les coups arbi­traires envers les mili­tant-e‑s lors de mani­fes­ta­tions sont de plus en plus fré­quents. Le gou­ver­ne­ment emploie de plus en plus sou­vent la force pour faire appli­quer son pro­gramme anti social. La seule pers­pec­tive pour notre jeu­nesse, ce sont des emplois pré­caires sous-payés et les contrôles de l’o­nem ; des écoles avec des profs épui­sés, des ser­vices publics sous finan­cés qui ne fonc­tionnent plus…

La seule poli­tique de ce gou­ver­ne­ment, et d’autres avant lui, c’est la matraque, le fichage et la vio­lence : contrôle des chô­meurs jusque dans leurs fac­tures d’électricité, trans­for­ma­tions des profs et du sec­teur social en ‘indics’ à la solde du gou­ver­ne­ment, infil­trés dans les mani­fes­ta­tions syn­di­cales et mitrailleuses sur les piquets de grève, …

Aujourd’­hui, pour ris­quer de subir la vio­lence, il suf­fit d’être un‑e citoyen-ne dési­rant s’exprimer. Au nom de la sécu­ri­té, ils déman­tèlent tou­jours plus les droits démo­cra­tiques du peuple. Le niveau d’a­lerte mit en place fin novembre sert de pré­texte à inter­dire toute mani­fes­ta­tion démo­cra­tique, à cri­mi­na­li­ser les tra­vailleurs et même à essayer de limi­ter le droit de grève. Ces graves atteintes à la démo­cra­tie nous concernent tou.te.s.

Ce niveau 4 ou « état d’urgence », a rehaus­sé encore le cli­mat de peur et de divi­sion entre les citoyen-ne‑s ; nor­ma­li­sant la pré­sence de mili­taires en rue, le sur­ar­me­ment poli­cier, les contrôles et fouilles dans les lieux publics ; et stig­ma­ti­sant tou­jours plus les mêmes dis­cri­mi­né-e‑s. Le dis­cours des gou­ver­ne­ments et des médias sur le ter­ro­risme nour­rit le racisme envers les migrant-e‑s et les popu­la­tions d’origine arabe et les musul­man-e‑s.

Per­qui­si­tions même la nuit, garde-à-vues de 3 jours, bra­ce­let élec­tro­nique pour les per­sonnes fichées, … si l’État vous accuse de ter­ro­risme, plus que jamais, tout est per­mis. Loin de régler quoique ce soit, ces mesures ne font que semer la peur et la divi­sion, en par­ti­cu­lier dans les quar­tiers pré­ca­ri­sés ; avec des familles qui se réveillent avec des poli­ciers cagou­lés qui leur pointent des fusils auto­ma­tiques des­sus, ou sim­ple­ment la peur qui fait qu’on empêche les enfants de sor­tir jouer dehors. Les habi­tants de Molen­beek en ont déjà subi les consé­quences. Ces mesures ser­vi­ront donc sur­tout à aug­men­ter le har­cè­le­ment et la cri­mi­na­li­sa­tion injuste des musulman.e.s dans notre société.

C’est pour toutes ces rai­sons que NOUS NE LAISSERONS PLUS FAIRE. Que l’on soit jeune des quar­tiers, noir‑e, arabe, musulman‑e, rom, sans-papiers, militant‑e et/ou sim­ple­ment citoyen-ne, orga­ni­sons-nous pour dénon­cer et pour que cessent ces injustices !

A com­men­cer par la qua­si impu­ni­té des abus poli­ciers, il faut por­ter plainte même si nous savons que le comi­té p n’est pas indé­pen­dant. Comme le site obspol.be qui liste les abus poli­ciers, notre pre­mière tâche c’est de mon­trer et de dénoncer.

Mais pour avoir un impact, face à la répres­sion, nous devons nous organiser :
La MANIFESTATION DU 15 MARS, jour­née inter­na­tio­nale contre les vio­lences poli­cières, doit mon­trer que nous ne sommes pas seuls et que cela suffit !
En paral­lèle, nous conti­nuons à défendre la créa­tion de COMITES DE QUARTIERS, comme il en existe déjà aux USA ou en France, pour que les habi­tants puissent s’or­ga­ni­ser face aux abus. Pour dénon­cer mais aus­si pour aider les vic­times, récol­ter des preuves et mettre la pres­sion sur les com­munes pour qu’elles mettent fin aux agis­se­ments des poli­ciers abusifs !

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Nous défen­dons aus­si, mais pas seulement :

- L’APPLICATION IMMÉDIATE DE LA LOI obli­geant le PORT DU MATRICULE pour chaque agent ; Pour pou­voir iden­ti­fier un poli­cier abusif

- Un ORGANE DE CONTRÔLE DE LA POLICE RÉELLEMENT INDÉPENDANT ET DÉMOCRATIQUE, com­po­sé de citoyens uniquement.

Stop à l’impunité

- Inter­dic­tion DES TASERS, LACRYMOGÈNE ET FLASHBALL armes « non-létales » qui tuent

Stop à la mili­ta­ri­sa­tion de la police

- INSTAURATION DU RECEPICE : papier prou­vant le fait d’avoir été déjà contrôlé
Stop au har­cè­le­ment policier

STOP AU RACISME D’ÉTAT ! STOP A LA VIOLENCE D’ÉTAT ! STOP A L’IMPUNIE !

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