représentation médiatique des violences policières : l’affaire Mawda

L’af­faire Maw­da est mal­heu­reu­se­ment un cas d’é­cole qui témoigne d’un racisme struc­tu­rel en Bel­gique, d’une poli­tique migra­toire cri­mi­na­li­sante et de dés­in­for­ma­tion média­tique quand il s’a­git de cou­vrir des vio­lences et des crimes issus de l’ac­tion poli­cière. C’est en par­tant de ce constat qu’a été orga­ni­sé cet ate­lier en ligne, en novembre 2020, dans le cadre du pro­cès de la mort de Maw­da à Mons, en plein confi­ne­ment, afin de décons­truire sur base d’ar­ticles de presse et de vidéos la repré­sen­ta­tion média­tique de cette affaire emblématique.

Dans la nuit du mer­cre­di 16 au jeu­di 17 mai 2018, la petite Maw­da Sha­wri, sa famille et au total 26 per­sonnes ont été pris en chasse par la police belge alors qu’ils ten­taient de se rendre en Angle­terre à bord d’une camion­nette. Au bout de + de 70 km de pour­suite, un coup de feu sera tiré par un poli­cier en direc­tion de la camion­nette, acte qui met­tra fin de manière tra­gique à la vie de la petite Maw­da, abat­tue d’une balle dans la tête. Maw­da avait 2 ans.

D’abord décrite comme ayant été uti­li­sée comme “enfant-bélier” pour cas­ser une des fenêtres du véhi­cule avec sa tête puis comme “bou­clier humain” , un méde­cin légiste aura d’ailleurs dans un pre­mier temps décla­ré que la cause de la mort était dû à un trau­ma­tisme crâ­nien des suites de cet acte sup­po­sé. Dans les semaines et les mois qui ont sui­vis la mort tra­gique de Maw­da, ce sont faux témoi­gnages poli­ciers, enquête bâclée par le Comi­té P et cri­mi­na­li­sa­tion des pas­seurs et des migrants qui vont s’enchainer et être publiés dans la presse qui fera le relai de l’affaire au grand public.

L’af­faire Maw­da est mal­heu­reu­se­ment un cas d’é­cole en matière de conni­vence police, jus­tice et média, qui témoigne d’un racisme struc­tu­rel en Bel­gique, d’une poli­tique migra­toire cri­mi­na­li­sante et de la dés­in­for­ma­tion média­tique en œuvre quand il s’a­git de cou­vrir des vio­lences policières.

A chaque fois,  ce sont les mêmes pro­cé­dés qui sont uti­li­sés par la police et la presse pour décré­di­bi­li­ser les vic­times de vio­lences poli­cières : on défi­nit leurs actes lors des inter­pel­la­tions comme étant vio­lents ou insul­tants envers les forces de l’ordre. De l’autre côté on parle d’acte néces­saire, d’intervention mus­clée, d’exercice d’autorité ou de tir « acci­den­tel » dans le cas de l’affaire Maw­da. On cri­mi­na­lise les vic­times pour jus­ti­fier l’ac­tion des poli­ciers.  De plus, les condi­tions de tra­vail dans les rédac­tions poussent les jour­na­listes à cou­vrir ces sujets dans l’ur­gence, et ils se contentent sou­vent de relayer les com­mu­ni­ca­tions et démen­tis du par­quet, par­lant de réa­li­tés qu’ils mécon­naissent et dans les­quelles ils se retrouvent catapultés.

C’est en par­tant de ce constat et dans le cadre de la troi­sième semaine du pro­cès Maw­da à Mons, en plein confi­ne­ment, que ZIN TV, Pré­sence et Actions Cultu­relles et le Comi­té Jus­tice et Véri­té pour Maw­da ont déci­dé d’organiser un ate­lier en ligne, ouvert au public, visant à décons­truire la repré­sen­ta­tion média­tique des vio­lences poli­cières sur base d’articles écrits dans les jour­naux et d’ex­traits vidéos.

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