Souvenirs du Covid-19

FR - 14 min

Film col­lec­tif réa­li­sé durant la période de confi­ne­ment dans le cadre d’un ate­lier de ZIN TV auprès de Soli­dar­ci­té. Février — juin 2020.

Une col­la­bo­ra­tion ZIN TV et Solidarcité

Par­ti­ci­pants :
Janis Van­lom­beek, Lison Geo­ris, Ika Bojar, Nico­la Mayence, Dimi­tri Lié­geois, Roma­ric Jaru­ma­jare, Billy Bovy, Rit­chy Sim­ba, Oli­vier Wets

Enca­drants :
Billy Bovy

Maxime Kou­va­ras
Ron­nie Ramirez

Remer­cie­ments
Jean Bap­tiste Val­let, Rober­to Scigliano
Sarah Bah­ja, Anne-Sophie Guillaume, Valen­tin Fayet

http://www.solidarcite.be/

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Durant la période de confi­ne­ment à Bruxelles, quelques jeunes essayent de main­te­nir une vie sociale, mais à dis­tance ce n’est pas pareil et tous ne le vivent pas de la même manière. C’est une période d’incertitudes, d’an­xié­té mais où l’échange des res­sen­tis reste précieux.

Durant la période de confi­ne­ment à Bruxelles, quelques jeunes essayent de main­te­nir une vie sociale, mais à dis­tance ce n’est pas pareil et tous ne le vivent pas de la même manière. C’est une période d’incertitudes, d’an­xié­té mais où l’échange des res­sen­tis reste pré­cieux. L’arrivée du covid-19 est venu inter­rompre un pro­ces­sus péda­go­gique qui avait démar­ré en mars avec les jeunes de Soli­dar­ci­té. Ini­tiés au départ aux méthodes de prises de vues docu­men­taire, après avoir défi­ni un pro­jet pos­sible, munis d’une camé­ra et d’un micro ils se pré­pa­raient à affron­ter le réel… Les par­ti­ci­pants de l’atelier étaient suf­fi­sam­ment « boos­tés » pour qu’ils puissent de manière auto­nome se char­ger à la fois de la tech­nique et à la fois de la réa­li­sa­tion du pro­jet fil­mique dans son ensemble. La ges­tion et entre­tien du maté­riel implique intro­duire une dis­ci­pline de tra­vail, qui amène un rituel quo­ti­dien tan­dis que la réa­li­sa­tion implique des dis­cus­sions autour du conte­nu et des choix artis­tiques. Ces moments sont pré­cieux car c’est le lieu où se par­tagent les doutes, où se dis­cutent les bons ou mau­vais choix, les cor­rec­tions à appor­ter… c’est là qu’on peut encore orien­ter le film.

Mais le confi­ne­ment nous a rame­né cha­cun à notre réa­li­té et nous avons été contraints d’a­vor­ter le pro­jet. Démo­ra­li­sés mais pas décou­ra­gés, nous avons dû nous réin­ven­ter cha­cun chez soi. Le temps pas­sa, on comp­ta les jours et les morts… Puis, un échange télé­pho­nique avec Billy, le res­pon­sable d’é­quipe de Soli­dar­ci­té, nous a per­mis d’a­voir des nou­velles des jeunes qui deman­daient éga­le­ment de nos nou­velles et se deman­daient si nous allions aban­don­ner le pro­jet de film. Ils étaient dési­reux de rebon­dir, ne pas perdre le lien et voir la pos­si­bi­li­té de faire un film quand-même dans cette situa­tion inédite.

Un dia­logue s’est mis en place à tra­vers les logi­ciels de com­mu­ni­ca­tion, des ques­tions sont appa­rues, mais aus­si des réponses. Com­ment fil­mer dans ces condi­tions, quoi fil­mer et sur­tout quoi racon­ter ? Com­ment reprendre le fil ? Com­ment recom­men­cer à zéro ?
Aux mes­sages vidéos skype ont suc­cé­dé des essais fil­més en tik­tok, ins­ta­gram, snap­chat, Twit­ter, InShot, pre­miere rush, pre­quel, videos­tar… Ce sont des appli­ca­tions de mon­tage vidéo smart­phone dont nos par­ti­ci­pants se révèlent être des maîtres en la matière et dont nous, les enca­drants, décou­vrons leur existence.

Puis on s’est dit… et pour­quoi pas par­tir de leur matière, uti­li­ser leur lan­gage et le déve­lop­per afin qu’ils acquièrent une dimen­sion ciné­ma­to­gra­phique ? Cela veut dire qu’il a fal­lu sélec­tion­ner les images et sons ayant une cer­taine qua­li­té, les com­bi­ner avec d’autres et trou­ver un sens.

Vers mi-juin, le décon­fi­ne­ment nous a per­mis de nous retrou­ver, c’é­tait émou­vant. Réunis dans la salle de pro­jec­tion du Pia­no­fa­briek il nous a aus­si fal­lu appli­quer les règles de dis­tan­cia­tion phy­sique. Mais l’es­pace le per­met­tait et nous avons pro­je­té les images sélec­tion­nées. Nous les avons ana­ly­sées métho­do­lo­gi­que­ment en sou­li­gnant les défauts et les qua­li­tés de ces réa­li­sa­tions, en met­tant en avant leur poten­tiel ciné­ma et com­bi­nai­sons possibles.

Après cette pre­mière vision, nous sommes pas­sés en mode « nou­velles mis­sions » et les dis­cus­sions ont révé­lé des nou­velles pistes et des nou­velles images à faire. Les jeunes ont éga­le­ment pu témoi­gner de ce qu’ils ont vécu dans un cadre pro­pice pour réa­li­ser des inter­views sonores, loin de la contrainte, de la lour­deur et de la mise en scène qu’im­pose un dis­po­si­tif camé­ra. Des équipes se sont for­mées pour réa­li­ser un mon­tage sonore sur base de ces inter­views et pour réa­li­ser des nou­velles ver­sion du film afin de peau­fi­ner notre rubis. A chaque vision nous pro­po­sions une struc­ture nar­ra­tive qui pre­nait forme au fur et à mesure de nos échanges. Jusqu’à nous dire : nous avons un film ! Un film qui s’intitule : Sou­ve­nirs du Covid-19.

 

 

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