Trois fois

3 ANS SANS JUSTICE. 3 ANS DE MÉMOIRE. 3 ANS DE LUTTE.

Le 21 sep­tembre 2021 a mar­qué les trois ans du meurtre de Zak Kos­to­pou­los / Zackie Oh ! par deux com­mer­çants et huit poli­ciers dans le centre d’Athènes. Iel a été assassiné·e devant des dizaines de per­sonnes qui n’ont rien fait pour arrê­ter le lyn­chage et empê­cher la bar­ba­rie. Zak, membre fier de la com­mu­nau­té LGBTQI+ grecque, séro­po­si­tif, gen­der­queer, drag queen, anti­fas­ciste et mili­tant des droits de l’homme, a été tué par tout ce contre quoi il s’est bat­tu de son vivant : la fas­ci­sa­tion de la socié­té, le racisme, l’homophobie, la vio­lence ins­ti­tu­tion­nelle et l’apathie sociale.

Trois ans plus tard, les auteurs de son assas­si­nat sont libres. La jus­tice grecque a refu­sé de consi­dé­rer la mort de Zak comme un homi­cide, mais comme une bles­sure mor­telle, limi­tant ain­si la res­pon­sa­bi­li­té pénale des meur­triers ! De plus, l’avocat de la défense des poli­ciers n’est autre que le nou­veau ministre grec de la San­té, Nikos Ple­vris ! Cela montre à quel point le gou­ver­ne­ment grec de droite est par­tial dans cette affaire.

Dès le pre­mier jour, nous sommes sorti·es dans la rue pour crier contre l’injustice et la cruau­té et pour défendre nos propres vies, notre sécu­ri­té, nos corps en son nom. Pour récla­mer notre droit d’exister sans peur et sans honte, notre droit d’aimer. La rage de sa perte a été sui­vie par le deuil, notre deuil com­mun de l’amour dont ils nous ont pri­vé en le tuant. En même temps, notre rage pour l’impunité, pour la haine raciste, pour les efforts de dis­si­mu­la­tion s’est renforcée.

Zak a été tué trois fois. La pre­mière fois par les mains des meur­triers, la deuxième par le silence de la foule et la troi­sième par les fausses nou­velles des médias grecs. Et il est main­te­nant assas­si­né à nou­veau, chaque jour que jus­tice n’est pas ren­due. Tant que nous des­cen­drons dans la rue pour défendre sa mémoire, les retards et la boue ne pour­ront pas ter­nir l’éclat de Zak. Lorsque nous mar­chons ensemble, lorsque nos voix s’élèvent ensemble, récla­mant la jus­tice, lorsque nous pui­sons notre force les un·es dans les autres, l’horreur s’estompe et la pous­sière d’étoile de Zackie Oh ! nous montre le chemin.

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