Un an et vingt jours

Un an et 20 jours après avoir enter­ré son frère, Aicha prend la parole pour deman­der des réponses à ses ques­tions. Cela fait  en effet 1 an qu’Ibrahima est décé­dé dans le com­mis­sa­riat de la gare du nord après avoir été inter­pel­lé alors qu’il fil­mait une inter­ven­tion poli­cière sur un groupe de per­sonnes migrant.e.s.

Ce mer­cre­di 29 jan­vier 2022, Aicha, entou­rée du comi­té de sou­tien, de ses proches ain­si que de plu­sieurs autres familles de vic­times se sont réunis pour récla­mer la véri­té et la jus­tice sur les cir­cons­tances du décès d’I­bra­hi­ma. Tant que des res­pon­sa­bi­li­tés ne seront pas éta­blies la famille ne pour­ra faire son deuil. Le temps judi­ciaire est long lorsqu’on a per­du un proche dans de telles cir­cons­tances et que sa digni­té a été bafouillée.

Ibra­hi­ma a éga­le­ment été vic­time (comme dans presque toutes les affaires de crimes poli­ciers), de la méca­nique de l’inversion de la culpa­bi­li­té dont l’objectif est de blan­chir les poli­ciers. Le pré­ten­du motif du non-res­pect du couvre-feu, l’anomalie car­diaque et l’ingestion de stu­pé­fiants, sont des affir­ma­tions erro­nées qui ont été démen­ties par les rap­ports du méde­cin légiste. Plu­sieurs autres familles de vic­times, dont Ayoub le frère de Med­hi et la famille d’Adil, sont venues témoi­gner de leur sou­tien à la famille d’Ibrahima. La soli­da­ri­té et l’entraide s’organisent afin de lut­ter contre l’impunité poli­cière et que les affaires puissent faire juris­pru­dence entre elles.

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