Atelier reportage social (septembre-décembre 2015)

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"Le visage des sans-papiers", sujet commun

Un repor­tage social est un film qui s’intéresse aux réa­li­tés sociales. Dans l’imaginaire col­lec­tif, le repor­tage est sou­vent asso­cié à la télé­vi­sion, à l’événementiel, aux actua­li­tés et au jour­na­lisme. Le repor­tage sem­ble­rait éga­le­ment lié à ses condi­tions de pro­duc­tion. Pour nous, le repor­tage est avant tout un film. Une pen­sée qui s’exprime en images et en sons.
L’idée de cette pra­tique est de « sor­tir » le repor­tage de ses stig­ma­ti­sa­tions tra­di­tion­nelles et de lui don­ner un sens plus large, plus expres­sif et diver­si­fié. Pour nous, la légè­re­té du dis­po­si­tif ne peut jus­ti­fier la pau­vre­té du lan­gage audio­vi­suel ni le dis­pen­ser des res­pon­sa­bi­li­tés éthiques ou morales. L’exercice que nous pro­po­sons au par­ti­ci­pant est conçu comme un espace d’expérimentation qui l’invite à assu­mer le film comme un outil d’expression, à affir­mer son point de vue et à construire son regard.

Le visage des sans-papiers” est le sujet fédé­ra­teur impo­sé à tout le groupe afin de per­mettre un échange commun. 

Séance d’in­for­ma­tion : 24/09, de 18h>20h salle Bujumbura.

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Thème de l’atelier : le visage des sans papiers

Durée : 42 Heures

8 séances pra­tiques le Same­di de 14h a 18h.

8 séances théo­riques (ana­lyse et débat) le Jeu­di de 18h a 20h.

Per­iode : du 24 sep­tembre 2015 > 19 décembre 2015.

Le ven­dre­di 18 décembre 2015 : jour­née inter­na­tio­nale des migrants

La for­ma­tion est don­née au Pia­no­fa­briek, 35 Rue du Fort — 1060 Bruxelles

Dates :

Le 24/09, de 18h>20h salle bujumbura

Le 3/10, de 10h>14h salle Aremberg

Le 8/10 van 18u>20u salle Arenberg

Le 17/10, de 10h>14h salle Arenberg

Le 22/10, de 18h>20h salle Arenberg

Le 31/10, de 10h>14h salle Arenberg

Le 12/11, de 18h>20h salle bujumbura

Le 21/11, de 10h>14h salle Arenberg

Le 05/12, de 10h>14h

Le 17/12, de 18h>20h salle Cadzand

Le 19/12, de 18h>20h salle Arenberg

Une par­ti­ci­pa­tion aux frais est sou­hai­té sous la forme d’une dona­tion à ZIN TV à par­tir de 50€ sur le compte (IBAN) BE67 9794 3467 4987

Banque Argen­ta : BE67 9794 3467 4987

Code BIC ARSPBE 22

Si vous dési­rez déjà prendre des infor­ma­tions ou vous pré-ins­crire (nom, pré­nom, GSM et mail), n’hésitez pas à nous contac­ter : contact@zintv.org

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Le visage des sans-papiers

Le ven­dre­di 18 décembre 2015, quelques jours après l’é­chéance de notre ate­lier, nous nous joi­gnons aux mul­tiples évè­ne­ments qui auront lieu pour la célé­bra­tion de la jour­née inter­na­tio­nale des migrants pro­cla­mée par l’Or­ga­ni­sa­tion des Nations unies (com­mé­mo­rant l’a­dop­tion de la Conven­tion inter­na­tio­nale sur la pro­tec­tion des droits de tous les tra­vailleurs migrants et des membres de leur famille). Célé­brée tous les 18 décembre de chaque année dans les États membres de l’O­NU afin de « dis­si­per les pré­ju­gés » sur les migrants et « de sen­si­bi­li­ser l’opinion à leurs contri­bu­tions dans les domaines éco­no­mique, cultu­rel et social, au pro­fit tant de leur pays d’origine que de leur pays de des­ti­na­tion ». Lors de cette jour­née, l’O­NU encou­rage tous les États invi­tés, États membres des Nations Unies, orga­ni­sa­tions inter­gou­ver­ne­men­tales et non gou­ver­ne­men­tales, à four­nir des infor­ma­tions sur les droits de l’Homme et sur les liber­tés fon­da­men­tales des migrants, à par­ta­ger leurs expé­riences et entre­prendre des actions qui assurent leur protection.

La ques­tion des sans papiers est le plus grand pro­blème du XXIe siècle. D’un côté, on ouvre les fron­tières au capi­tal, aux mar­ché aux inves­tis­se­ments, de l’autre côté, on n’en accepte pas les consé­quences : la misère, les guerres… Pour­tant, nous sommes opti­mistes. Il ne fau­dra pas un siècle s’il y a de la volon­té poli­tique. Des pro­po­si­tions émergent depuis le mou­ve­ment social, et qui concernent tous les exclus. Le but de cet ate­lier est d’aider à sor­tir les sans-papiers de l’anonymat, de leur don­ner un visage et de leur rendre la dignité. 

Le fruit de l’atelier vidéo vise à rap­pe­ler que “la valeur ajou­tée” d’une per­sonne ne dépend pas de son ori­gine, de la cou­leur de sa peau ou de son sta­tut admi­nis­tra­tif.
C’est l’occasion de rap­pe­ler aus­si qu’ en Bel­gique 8.000 per­sonnes sont déte­nues annuel­le­ment dans cinq centres de réten­tion (centres fer­més pour étran­gers) pour “étran­gers”.
Le cli­mat poli­tique actuel néces­site de l’humanisme et que nous soyons tous unis afin de lut­ter contre le radi­ca­lisme. L’image des « étran­gers qui n’arrivent pas à s’intégrer » ou de celui du dji­ha­diste véhi­cu­lé dans cer­tains médias est une ins­tru­men­ta­li­sa­tion qui vise à divi­ser et conten­ter un cer­tain élec­to­rat. Mais la peur de « l’autre » n’est pas une bar­rière infran­chis­sable. Avec cet ate­lier, nous pen­sons pou­voir contri­buer à la construc­tion de cette image avec les concer­nés, en fait, un « autre » visage des sans papiers. Il s’agit de sen­si­bi­li­ser le spec­ta­teur-citoyen, les asso­cia­tions, les orga­ni­sa­tions popu­laires et les auto­ri­tés locales afin de les rendre soli­daires au com­bat mené contre les idées d’ex­trême droite. 

En Bel­gique, alors que les dépla­ce­ments for­cés dans le monde dépassent les 50 mil­lions de per­sonnes, le nombre de demandes d’a­sile a été divi­sé qua­si par 3 en 15 ans (42.000 demandes en 2000 contre 15.000, aujourd’­hui). Mal­gré ces chiffres en baisse et très faibles (en com­pa­rai­son avec ceux dans le monde), une demande sur deux est encore refu­sée, y com­pris pour des familles venues de pays en guerre. Il est aus­si avé­ré que les immi­grés « rap­portent » à la Bel­gique. En effet, d’a­près un rap­port de l’OCDE dévoi­lé par La Libre Bel­gique, l’im­mi­gra­tion “rap­por­te­rait” en moyenne près de 3.500 euros de ren­trées fis­cales par indi­vi­du, par an.

Mais pen­dant ce temps, divi­sant l’o­pi­nion publique, le Secré­taire d’E­tat à l’A­sile et la Migra­tion, Theo Fran­cken (N‑VA), au sein du gou­ver­ne­ment Michel, radi­ca­lise, plus encore, les pro­cé­dures en recon­nais­sance (en impo­sant l’aug­men­ta­tion des vols retour, l’al­lon­ge­ment de la liste des pays dits d’origine).

Un État de droit se doit de pro­té­ger tous ceux qui tra­vaillent sur son ter­ri­toire au nom de la digni­té humaine et contre la traite des êtres humains. C’est pour­quoi, les Sans-papiers conti­nuent de reven­di­quer leur plus-value et leur droit à la liber­té et à la digni­té humaine. Cette liber­té qui leur per­met­tra de contri­buer et de par­ti­ci­per acti­ve­ment à la socié­té cultu­relle, éco­no­mique et sociale en Belgique.

A ce jour, quatre-vingts pour cent des Sans-papiers du Front d’Ac­tions des Migrants ont été débou­tés de leur pro­cé­dure d’a­sile, en dépit de la conven­tion de Genève et des direc­tives euro­péennes qui appellent à pro­té­ger les réfu­giés de guerre ou les caté­go­ries vul­né­rables. Cette situa­tion est alar­mante. Com­ment une socié­té défen­dant les valeurs d’é­ga­li­té, de fra­ter­ni­té, de jus­tice et de liber­té, peut-elle accep­ter que 150.000 per­sonnes vivent sans aucun droit ?

La ques­tion des « Sans-Papiers » doit être revi­si­tée dans un contexte de ségré­ga­tion sociale gran­dis­sante depuis ces vingt der­nières années et de poli­tiques sécu­ri­taires qui s’appuient sur une dis­lo­ca­tion ter­ri­to­riale, qui entraînent des stig­ma­ti­sa­tions dans les médias clas­siques et une démo­bi­li­sa­tion citoyenne. Qu’elle soit finan­cière, sociale ou poli­tique, cette « crise », qui est notre quo­ti­dien depuis plus de vingt ans, struc­ture nos actions en tant que com­mu­ni­ca­teurs sociaux, créa­teurs, jour­na­listes et pédagogues.

À tra­vers cet ate­lier, nous comp­tons bien révé­ler la froi­deur des poli­tiques migra­toires, certes, mais le pro­jet d’atelier n’est pas la réponse à l’anomie sociale ambiante, mais bien la for­mu­la­tion asso­cia­tive, col­lec­tive, d’une série de ques­tions poli­tiques ouvertes. La néces­si­té de « don­ner un visage » à des ano­nymes est la voca­tion du ciné­ma docu­men­taire et notre ate­lier vidéo veut fédé­rer des acteurs de ter­rain qui s’unissent autour d’une valeur com­mune : le constat que l’immigration nous concerne tous. Nous sommes tous des migrants et nous vivons dans une socié­té qui a fait du « sans papiers » une per­sonne sans droits (pas de droit au tra­vail, pas de droit au loge­ment ni à l’éducation, pas de droit à la san­té et avant tout pas de droit à la liber­té de mou­ve­ment et de cir­cu­la­tion). La soli­da­ri­té est notre arme contre cette pré­ca­ri­sa­tion for­cée, et l’action col­lec­tive est notre moyen pour sen­si­bi­li­ser, dénon­cer et reven­di­quer le droit de témoigner.

Les per­sonnes dites « sans-papiers », géné­ra­le­ment peu habi­tués à avoir pignon sur rue dans les médias, se sont peu à peu orga­ni­sées et clament leurs droits de plus en plus fort jusqu’à figu­rer dans les actua­li­tés : occu­pa­tion d’églises, marches, etc. Mais qui sont-ils ? Quelle est leur vision de la socié­té ? Dans quelles condi­tions vivent-ils par­mi nous ? Quelles sont leurs pers­pec­tives ? Quelles sont les inco­hé­rences du sys­tème ? et sur­tout… Quelles sont les alter­na­tives possibles ? 

Les vidéos seront réa­li­sées par des per­sonnes sans-papiers, par des mili­tants de cette cause et par d’autres par­ti­ci­pants qui se mélan­ge­ront à eux dans nos ate­liers, moti­vés par un pro­jet glo­bal com­mun : une infor­ma­tion éla­bo­rée par le citoyen. C’est notre réponse col­lec­tive à la dérive d’un ciné­ma « de métier » et de « fai­seurs » omni­pré­sents, à un jour­na­lisme sou­mis à l’événementiel. 

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Pho­tos du Col­lec­tif Kransyi


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