Nous vous proposons une analyse critique des médias et des politiques migratoires, et droits face à la police dans un contexte de solidarité avec les personnes en séjour irrégulier.
Ces dernières années, le durcissement des politiques migratoires belges provoque d’une part une criminalisation croissante des personnes en séjour irrégulier (et de leur soutien) et d’autre part, des mouvements militants et de solidarité qui s’organisent aux côtés de ces personnes.
Un tel contexte fait émerger plusieurs questions que nous tenterons d’aborder lors de ces 3 journées :
Comment s’approprier les enjeux politiques et juridiques concernant la migration en Belgique ?
Quelle analyse critique produire du traitement médiatique de cette question ?
Comment soutenir les luttes des personnes en séjour irrégulier ?
Quels sont nos droits face à la police dans des contextes de solidarité, en manifestation ou dans des actions plus directes ?
Que signifie concrètement désobéir dans un tel contexte et comment ces notions s’appliquent dans les mouvements sociaux actuels ?
De manière générale, ces 3 journées de formation se dérouleront à l’aide d’un dispositif qui se veut le plus participatif possible et au plus proche des questionnements qui agitent les participant.e.s. Le contenu pourra donc évoluer en fonction des échanges entre participant.e.s.
Contenus
1ere journée — Les réalités migratoires en Belgique, au-delà des représentations médiatiques
- Sur la base du volume 3 de l’outil “La propagande au ralenti” portant sur le traitement médiatique des personnes en séjour irrégulier, une membre du collectif de journalistes Zin TV invitera les participant.e.s à analyser ce que les médias traditionnels diffusent comme messages autour des questions migratoires en Belgique. A l’aide d’extraits de JT, il s’agira de décrypter les discours prononcés ainsi que les traitements journalistiques utilisés pour aborder ces réalités et ces parcours complexes.
- Au départ des interrogations propres aux participant.e.s issues de leurs parcours et de leurs expériences sur la question, et à l’aide notamment de l’outil de sensibilisation et d’information “Passeport citoyen : destination solidarité”, nous tenterons d’apporter des clarifications juridiques et socio-politiques à propos des débats ayant agités ces dernières années les actions de solidarité envers les personnes en séjour irrégulier (ex. : délit de solidarité, centres fermés, etc.).
2ème journée — Droits face à la police en situation de solidarité
- En partant d’exemples réels, et avec comme support des documents et brochures, il s’agira de clarifier et mettre en débat nos droits face à la police dans différents contextes tels que des manifestations, des contrôles d’identité ou arrestations, des actions de désobéissance ou lors de tentatives d’expulsions.
- Sous forme d’ateliers, nous aborderons les droits liés au fait de filmer ou photographier la police en action : droit de filmer, de conserver ses images et de les diffuser. Nous ferons un état des lieux de la question, apporterons des clarifications juridiques et confronterons les principes juridiques aux constats faits en pratique à travers des mises en situation.
3ème journée — Regards croisés et militants, parfois au-delà de la légalité
- A partir d’exemples proposés par les participant.e.s, nous mettrons en lumière des luttes diverses de personnes en séjour irrégulier et de leurs soutiens. L’objectif sera notamment de définir et de mettre en débat ce que l’on entend par désobéissance civile ou du moins d’en tirer certaines caractéristiques.
- Une rencontre sera organisée avec 2 ou 3 militant·e·s qui présenteront aux participant.e.s leurs luttes dans un échange informel. Au besoin, d’autres exemples de luttes actuelles en Belgique seront présentées et il sera ensuite proposé de discuter en sous-groupe de pistes à creuser, notamment en lien avec son travail ou ses expériences propres. Une mise en commun permettra de créer des liens et pourquoi pas de lancer des pistes pour la suite.
Objectifs
- Mieux comprendre les enjeux liés à la question migratoire en Belgique.
- S’informer sur les droits face à la police afin d’agir solidairement dans différents contextes.
- Découvrir et échanger sur des répertoires d’actions multiples à partir d’expériences concrètes.
Méthodologie
Les méthodes de cette formation s’inspirent des principes de l’éducation populaire, tant par sa dimension politique que par les outils méthodologiques. Dans les différents modules seront mobilisées les expériences, questions et connaissances qui seront partagées par les participant.e.s.
Le contenu se construit au croisement de différentes disciplines (juridique, sociologique, analyse des médias, etc.) et sera au maximum opérant pour les personnes présentes.
Intervenant.e.s
Une formation proposée par la Ligue des droits humains, avec la participation de Zin TV.
Depuis plus de 100 ans, la Ligue des Droits Humains (LDH) combat, en toute indépendance du pouvoir politique, les atteintes portées aux droits fondamentaux en Belgique. En tant que contre-pouvoir, la LDH observe, informe et interpelle les pouvoirs publics et les citoyen·ne·s en vue de remédier à des situations qui portent atteinte aux droits fondamentaux. Association reconnue d’éducation permanente (depuis 2007), elle sensibilise le plus large public possible aux enjeux de société liés aux droits humains dans un objectif d’émancipation. Ces objectifs passent par la réalisation d’actions (manifestations, recours en justice…), d’activités (conférences, débats, formations, animations…) et de documents de sensibilisation aux droits humains (La Chronique, brochures, études, analyses…).
nfos pratiques
Quand ? 3 journées de formation : les mardis 10, 17 et 24 novembre 2020 (de 9h00 à 17h00)
Prix ? 150 euros * (ce prix comprend les lunchs du midi, les pauses-café, les documents pédagogiques)
75 euros (réduction pour pour étudiant·e·s ; demandeur·euse·s d’emplois…)
Pour s’inscrire ? Compléter le formulaire d’inscription en ligne (CODE : solidarite2020 )
* Le prix ne doit pas être un obstacle à l’inscription, contactez-nous !