Les 25 et 26 octobre 2018, les livreurs et livreuses à vélo de toute l’Europe, ont décidé de se réunir à Bruxelles pour s’organiser et lutter pour de bonnes conditions de travail pour toutes et toutes. Livreur.euse.s, syndicalistes et activistes de 8 pays européens prévoient de venir à Bruxelles.
Les livreurs et livreuses à vélo des plateformes Delivroo, Uber Eats ou Foodora sont des travailleurs indépendants. Malgré ce statut, ils et elles sont totalement soumis aux plateformes numériques pour lesquelles elles travaillent. C’est donc une situation de salariat déguisé permettant de contourner le droit du travail : pas de salaire minimum, pas de congés payés, pas d’assurance…
Pourquoi une rencontre européenne ?
Depuis quelques années, des luttes ont eu lieu dans de nombreuses villes et pays. Ces multiples initiatives étaient jusque-là relativement isolées les unes des autres et ont poussés à organiser cette assemblée européenne des livreurs à vélo de plateformes pour partager ; méthodes de lutte et définir des stratégies communes pour de meilleures conditions de travail : création d’un collectif européen des livreurs, perfection des outils de communication, planification d’actions transnationales, plateformes de revendications communes…
SOUTENEZ CETTE INITIATIVE : AIDER LES LIVREUR.EUSE.S A VENIR A BRUXELLES !
Ubérisation, “gig economy” c’est quoi ?
La « gig economy » est le modèle économique de plateformes numériques, qui individualise la relation de travail où les ordres sont reçus via un algorithme sur son téléphone et où la rémunération à la tâche fait loi. La “Gig economy” suscite des inquiétudes sur l’avenir de la qualité des emplois, couramment traduites par l’expression « uberisation » de la société. Dans la mesure où ils sont indépendants, les travailleurs des plateformes sont privés du socle de droits fondamentaux qui protègent les salariés, tels que les droits syndicaux, les protections contre la rupture abusive de la relation de travail, la législation sur le temps de travail et les conditions de travail ou encore les protections contre le harcèlement et les discriminations. Or, bien souvent, ils sont « économiquement dépendants » des plateformes : ils tirent la majorité voire la totalité de leurs revenus de cette activité et les plateformes exercent un contrôle important sur leur travail, via le système de notation, mais aussi et surtout parce qu’elles peuvent décider d’exclure un membre, autrement dit de rompre le contrat, en le déconnectant. Le travailleur peut ainsi se retrouver privé de son emploi sans bénéficier des protections concernant le licenciement, puisqu’il n’est pas salarié. Enfin, sur le plan de la santé et de la sécurité au travail, dans la mesure où une grande partie du travail est assurée hors du cadre institutionnalisé des organisations productives, il échappe largement aux dispositifs de limitation des risques (risque élevé d’accident de la route, absence d’assurance, etc.).
Aujourd’hui, chauffeurs VTC, livreurs à vélo, enseignants, services à la personne,… sont les métiers fortement touchés par le passage du statut de salarié à celui de travailleur de plateformes, non couvert par le droit du travail. Demain, de plus en plus de métiers seront désormais « ubérisés » entrainant progressivement la disparation du salariat et des droits qui y sont attachés. Face à cela, LES livreurs à vélo de ces plateformes, ont décidé de résister et de s’organiser pour garantir les droits fondamentaux et ceux de tous les travailleurs de plateformes. Soutenez nous !