Colloque : Transmission des valeurs laïques, le rôle de l’école publique

26.11 2011 /
10h>16h Château du Karrreveld, salle Reine Elisabeth. Av. Jean Hoese 3 à 1080 Bxl
20111029-transmission.png

Le Centre Régio­nal du Libre Exa­men et la Fédé­ra­tion des Amis de la Morale Laïque vous invitent :

20111029-transmission.png20111029-transmission-2.png

Orga­ni­sa­tion pour le Centre Librex : Anne Bernard

pour la FAML : Her­mine Gulhagopian

Réser­va­tion pos­sible éga­le­ment au Centre Librex :
vlacroix@centrelibrex.be ou 02.535.06.78

Depuis la consti­tu­tion de la Bel­gique, des hommes et des femmes se battent pour défendre les valeurs laïques et per­mettre que les citoyens puissent vivre en paix ensemble dans une démo­cra­tie ouverte, tolé­rante et pro­gres­siste. Ils luttent contre toutes les forces d’en­doc­tri­ne­ment qui les empêchent de res­ter maîtres de leur des­tin et menacent leur liber­té, que ces forces s’exercent du dehors, par le fait des dogmes reli­gieux, poli­tiques ou éco­no­miques, ou de l’in­té­rieur, par le pen­chant “natu­rel” des indi­vi­dus à se sou­mettre aux devoirs incul­qués, aux rôles défi­nis, aux idées préfabriquées.

La sur­vie des valeurs laïques demande vigi­lance, lent tra­vail de trans­mis­sion, et un brin de créa­ti­vi­té quant aux moyens à inven­ter pour les pérenniser.

Vigi­lance, car, dans un pays sécu­lier comme la Bel­gique, la laï­ci­té ne s’impose pas à l’ensemble de la socié­té dans l’affirmation du prin­cipe de sépa­ra­tion de l’Etat et des Eglises. Loin d’être com­prise et par­ta­gée par tous, elle est pla­cée au rang de phi­lo­so­phie non confes­sion­nelle et se trouve mise en concur­rence avec toutes les reli­gions recon­nues par l’Etat belge.

Lent tra­vail de trans­mis­sion, car les valeurs de la laï­ci­té ne vont pas de soi et reposent sur une prise de conscience qui n’est pas évi­dente à opé­rer ni immé­diate. Selon la concep­tion de la laï­ci­té que nous uti­li­sons, poli­tique ou phi­lo­so­phique, il s’agit d’acquérir une conduite à l’égard de la socié­té et apprendre à res­pec­ter les règles régis­sant les rap­ports aux autres, ou bien de réflé­chir sur soi-même et sur le sens de l’existence. C’est une des fonc­tions essen­tielles du réseau de la laï­ci­té orga­ni­sée, pilo­té par le Centre d’Ac­tion Laïque.

Créa­ti­vi­té, enfin, car comme les laïques placent la tolé­rance et le res­pect de l’autre au coeur même de leur démarche, il leur faut trans­mettre sans pro­sé­ly­tisme, lais­sant tou­jours l’individu faire usage de son libre arbitre et che­mi­ner dans sa réflexion per­son­nelle à son propre rythme. Mais, il leur faut aus­si éclai­rer sur un concep­tion à géo­mé­trie variable selon la défi­ni­tion qu’on en donne.

Mais alors, qui en Bel­gique est en mesu­rer de trans­mettre ces valeurs laïques ? L’école publique est-elle à même de rem­plir ce rôle et de garan­tir l’impartialité de son ins­ti­tu­tion pour assu­rer à cha­cun la liber­té de pen­sée et d’expression ? Le décret neu­tra­li­té de 1994 le laisse entendre puisqu’il sti­pule que l’enseignement orga­ni­sé par la Com­mu­nau­té Fran­çaise garan­tit la démarche objec­tive, l’honnêteté intel­lec­tuelle, la diver­si­té des idées, l’esprit de tolé­rance. Il concoure éga­le­ment à pré­pa­rer l’élève à son rôle de citoyen res­pon­sable dans une socié­té plu­ra­liste (art 1). Enfin, dans le res­pect des convic­tions de cha­cun, il offre une plu­ra­li­té de cours de cours de reli­gions et de morale.

Mais nous pou­vons nous inter­ro­ger sur la por­tée d’un tel décret qui, tout en étant clair sur ses objec­tifs ‑trans­mettre à l’é­lève les connais­sances et les méthodes qui lui per­mettent d’exer­cer libre­ment ses choix- reste extrê­me­ment silen­cieux sur les moyens à déga­ger pour réa­li­ser un pro­jet aus­si ambi­tieux. Com­ment par exemple le rendre plei­ne­ment viable dans des écoles à dis­cri­mi­na­tion posi­tive où la diver­si­té cultu­relle n’est plus res­pec­tée ? Com­ment per­mettre aux pro­fes­seurs de mener leur mis­sion pre­mière de trans­mis­sion de savoirs tout en res­pec­tant les exi­gences du décret, c’est-à-dire for­mer les élèves à recon­naître la plu­ra­li­té des valeurs qui consti­tuent l’hu­ma­nisme contem­po­rain, leur four­nir les élé­ments d’in­for­ma­tion qui contri­buent au déve­lop­pe­ment libre et gra­duel de leur per­son­na­li­té et qui leur per­mettent de com­prendre les options dif­fé­rentes ou diver­gentes qui consti­tuent l’o­pi­nion ? Com­ment assu­rer que les cours de reli­gion et de morale res­pectent eux aus­si l’esprit même du décret et véhi­culent la plu­ra­li­té des valeurs ?

C’est à ces ques­tions que nous ten­te­rons de répondre ensemble ce same­di 26 novembre : vous trou­ve­rez ici le détail des deux tables rondes. La par­ti­ci­pa­tion est gra­tuite et la réser­va­tion sou­hai­tée. Nous vous infor­mons qu’un ser­vice lunch (payant mais démo­cra­tique) sera pro­po­sé à midi.

www.centre-librex.be