Le Centre Régional du Libre Examen et la Fédération des Amis de la Morale Laïque vous invitent :
Organisation pour le Centre Librex : Anne Bernard
pour la FAML : Hermine Gulhagopian
Réservation possible également au Centre Librex :
vlacroix@centrelibrex.be ou 02.535.06.78
Depuis la constitution de la Belgique, des hommes et des femmes se battent pour défendre les valeurs laïques et permettre que les citoyens puissent vivre en paix ensemble dans une démocratie ouverte, tolérante et progressiste. Ils luttent contre toutes les forces d’endoctrinement qui les empêchent de rester maîtres de leur destin et menacent leur liberté, que ces forces s’exercent du dehors, par le fait des dogmes religieux, politiques ou économiques, ou de l’intérieur, par le penchant “naturel” des individus à se soumettre aux devoirs inculqués, aux rôles définis, aux idées préfabriquées.
La survie des valeurs laïques demande vigilance, lent travail de transmission, et un brin de créativité quant aux moyens à inventer pour les pérenniser.
Vigilance, car, dans un pays séculier comme la Belgique, la laïcité ne s’impose pas à l’ensemble de la société dans l’affirmation du principe de séparation de l’Etat et des Eglises. Loin d’être comprise et partagée par tous, elle est placée au rang de philosophie non confessionnelle et se trouve mise en concurrence avec toutes les religions reconnues par l’Etat belge.
Lent travail de transmission, car les valeurs de la laïcité ne vont pas de soi et reposent sur une prise de conscience qui n’est pas évidente à opérer ni immédiate. Selon la conception de la laïcité que nous utilisons, politique ou philosophique, il s’agit d’acquérir une conduite à l’égard de la société et apprendre à respecter les règles régissant les rapports aux autres, ou bien de réfléchir sur soi-même et sur le sens de l’existence. C’est une des fonctions essentielles du réseau de la laïcité organisée, piloté par le Centre d’Action Laïque.
Créativité, enfin, car comme les laïques placent la tolérance et le respect de l’autre au coeur même de leur démarche, il leur faut transmettre sans prosélytisme, laissant toujours l’individu faire usage de son libre arbitre et cheminer dans sa réflexion personnelle à son propre rythme. Mais, il leur faut aussi éclairer sur un conception à géométrie variable selon la définition qu’on en donne.
Mais alors, qui en Belgique est en mesurer de transmettre ces valeurs laïques ? L’école publique est-elle à même de remplir ce rôle et de garantir l’impartialité de son institution pour assurer à chacun la liberté de pensée et d’expression ? Le décret neutralité de 1994 le laisse entendre puisqu’il stipule que l’enseignement organisé par la Communauté Française garantit la démarche objective, l’honnêteté intellectuelle, la diversité des idées, l’esprit de tolérance. Il concoure également à préparer l’élève à son rôle de citoyen responsable dans une société pluraliste (art 1). Enfin, dans le respect des convictions de chacun, il offre une pluralité de cours de cours de religions et de morale.
Mais nous pouvons nous interroger sur la portée d’un tel décret qui, tout en étant clair sur ses objectifs ‑transmettre à l’élève les connaissances et les méthodes qui lui permettent d’exercer librement ses choix- reste extrêmement silencieux sur les moyens à dégager pour réaliser un projet aussi ambitieux. Comment par exemple le rendre pleinement viable dans des écoles à discrimination positive où la diversité culturelle n’est plus respectée ? Comment permettre aux professeurs de mener leur mission première de transmission de savoirs tout en respectant les exigences du décret, c’est-à-dire former les élèves à reconnaître la pluralité des valeurs qui constituent l’humanisme contemporain, leur fournir les éléments d’information qui contribuent au développement libre et graduel de leur personnalité et qui leur permettent de comprendre les options différentes ou divergentes qui constituent l’opinion ? Comment assurer que les cours de religion et de morale respectent eux aussi l’esprit même du décret et véhiculent la pluralité des valeurs ?
C’est à ces questions que nous tenterons de répondre ensemble ce samedi 26 novembre : vous trouverez ici le détail des deux tables rondes. La participation est gratuite et la réservation souhaitée. Nous vous informons qu’un service lunch (payant mais démocratique) sera proposé à midi.
www.centre-librex.be