Conférence : Une autre communication est possible : expériences latino-américaines

CONFERENCE :

Une autre com­mu­ni­ca­tion est pos­sible : expé­riences latino-américaines

Par Thier­ry Deronne

Mar­di 22 mars, à 18h15

IHECS, bâti­ment Bord-de-Verre,
Rue du Poin­çon, 15, 1000 Bruxelles,
audi­toire BV2 (2ème étage)

Diplô­mé de l’IHECS en 1985 (Ascep). Après le Nica­ra­gua (1986 – 1988) Thier­ry Deronne s’établit au Vene­zue­la en 1994, ou il crée l’École popu­laire et Lati­no-amé­ri­caine de Ciné­ma, ain­si que les télé­vi­sions asso­cia­tives Tele­tam­bores et Camu­nare Rojo Tv. Plus tard il sera vice-pré­sident de la télé­vi­sion publique Vive TV (2004 – 2010). Il est le réa­li­sa­teur des docu­men­taires Le pas­sage des Andes, sur les racines boli­va­riennes du Vene­zue­la et de Car­los, l’aube n’est plus une ten­ta­tion, sur la vie du fon­da­teur du Front San­di­niste (Nica­ra­gua) Car­los Fon­se­ca Amador.

Dans « L’Ex­plo­sion du jour­na­lisme, Des médias de masse à la masse de médias » (Gali­lée, mars 2011) Igna­cio Ramo­net montre com­ment les médias, fabri­cants par excel­lence de l’o­pi­nion publique, sont deve­nus, en rai­son de leurs propres dys­fonc­tion­ne­ments, un authen­tique pro­blème pour la démocratie.
La qua­si dis­pa­ri­tion du temps d’enquête, les coupes claires dans l’international, la pré­ca­ri­sa­tion du jour­na­liste, le rac­cour­cis­se­ment conti­nu des news et le vedet­ta­riat des pré­sen­ta­teurs, etc… découlent de la prise de pou­voir de grands action­naires pri­vés dans le champ média­tique ; Le dogme à la base du dis­cours jour­na­lis­tique est deve­nu la marche de toute socié­té vers un mar­ché régi par une concur­rence non-faus­sée, c.-à‑d. avec le moins d’E­tat possible.
Mais dans les années 70 déjà, avec Armand Mat­te­lard ou Pierre Bour­dieu, d’autres modèles de com­mu­ni­ca­tion et d’in­for­ma­tion avaient été pro­po­sés. Si elles n’ont pas encore pu éclore en Europe, ces idées ne sont pas mortes. C’est de leurs pre­mières appli­ca­tions liées aux avan­cées de la démo­cra­tie par­ti­ci­pa­tive en Amé­rique Latine, qu’il sera ques­tion ici : bilan, réus­sites, échecs, nou­veaux pro­blèmes et nou­veaux chan­tiers concrets qui sur­gissent dans cette marche vers une autre com­mu­ni­ca­tion pos­sible, avec une idée maî­tresse : « ce n’est que d’une tech­nique que l’on peut déduire une idéo­lo­gie », ou si on veut le dire avec Mc Luhan, « medium is message ». 

Il sera ques­tion notam­ment de démo­cra­ti­sa­tion du « lati­fun­dio » radio­élec­trique comme préa­lable à toute démo­cra­tie authen­tique ; de com­ment repen­ser la pro­duc­tion de l’in­for­ma­tion et la for­ma­tion inté­grale en fonc­tion d’une appro­pria­tion citoyenne des médias ; des expé­riences concrètes, récentes de télé­vi­sions com­mu­nau­taires et publiques en Amé­rique Latine, et à tra­vers elles, des rela­tions nou­velles entre Etat et citoyens.

Thier­ry Deronne