Des cahiers et des crayons à la prison de Saint-Gilles
mercredi à 12:00 — 14:00
Prison de Saint-Gilles
Avenue Ducpétiaux 106, 1060 Bruxelles
Le mercredi 31 mai de 12 à 14 heures, Luk Vervaet, l’enseignant interdit d’accès aux prisons belges depuis 2009 pour des « raisons de sécurité », distribuera symboliquement des cahiers et des crayons pour les détenus aux visiteurs à la prison de Saint-Gilles.
Par cette action symbolique, l’enseignant veut d’abord protester contre l’absence de cours dans cette prison depuis juin 2015 (depuis deux ans !!).
Depuis le début de cette année, quelques cours ont pu reprendre (parfois sous forme de cours individuels !) sans jamais atteindre le niveau, déjà très faible, d’avant 2015. En agissant de telle sorte, les autorités pénitentiaires font infraction à la recommandation 1741 du Conseil de l’Europe sur la réinsertion des prisonniers qui stipule : « Le droit à l’éducation est un droit humain fondamental. C’est pourquoi les autorités pénitentiaires doivent prendre les mesures adaptées à l’éducation des détenus ».
Alors que des milliards sont engloutis pour construire les nouvelles prisons du Masterplan, comme la méga-prison de Haren, une politique pour s’attaquer aux vrais problèmes du monde carcéral fait défaut. Une politique qui réduit la pauvreté à Bruxelles — huit des communes belges avec le plus bas revenu moyen du pays s’y trouvent toujours ; qui réduit drastiquement le nombre de détenus ; qui finit avec le manque criant de moyens pour l’éducation et de soins au sein des prisons.
Ensuite, cette action symbolique veut dénoncer l’attitude du ministre de la justice et de la direction des établissements pénitentiaires qui refusent de se soumettre au jugement de la Cour d’Etat dans l’affaire Luk Vervaet.
La Cours d’Etat avait, le 22 juin 2011, annulé l’exclusion de l’enseignant. La direction pénitentiaire a d’abord fait semblant de se soumettre à cette décision de justice. Mais, dans la pratique rien n’a changé : la direction pénitentiaire maintient jusqu’à aujourd’hui son interdiction d’accès et de toute visite à des détenus dans toutes les prisons belges.
Cette situation de non-éducation et d’exclusion d’un enseignant est doublement cynique au moment où on s’inquiète sur les radicalisations diverses dans les prisons.
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