Discussion avec l’auteur du livre : Ce matin la mer est calme – Journal d’un marin-sauveteur en Méditerranée

30.03 2021 / 18h - 19h30
Évènement en ligne - Via la plateforme de Jitsi
Nous vous invi­tons, avec le Ste­ki, à une dis­cus­sion autour du livre
Ce matin la mer est calme – Jour­nal d’un marin-sau­ve­teur en Médi­ter­ra­née(édi­tions Les Étaques), d’An­to­nin Richard, en pré­sence de l’au­teur, ce mar­di 30 mars de 18h à 19h30.La dis­cus­sion se fera à dis­tance via un lien « Jitsi »
que nous vous envoyons sur demande (lien-jitsi@lesteki.be).« Ce matin la mer est calme »,
d’une manière ou d’une autre ?

 

La grue sou­lève donc les morts à la ver­ti­cale, comme des pan­tins désar­ti­cu­lés, comme la vision bru­meuse d’une tor­ture d’un autre temps. Pour­tant nous ne sommes pas dans un film de fic­tion ou de science-fic­tion, nous ne sommes pas au Moyen-Âge, nous sommes à la fron­tière de l’Eu­rope, à seule­ment deux cents kilo­mètres de ses terres, en octobre 2016. Ce qui fait l’ob­jet d’une dépêche lapi­daire dans la presse — « Dix-sept per­sonnes on été retrou­vées sans vie dans des canots de migrants par des ONG en opé­ra­tion de sau­ve­tage » — est d’une vio­lence extrême. Sans même pen­ser à l’a­go­nie qui a dû mener des jeunes femmes et hommes à cre­ver au fond d’un canot pneu­ma­tique rem­pli d’es­sence et d’eau de mer au beau milieu de la Méditerranée.

Anto­nin Richard,

Ce matin la mer est calme – Jour­nal d’un marin-sau­ve­teur en Méditerranée,

édi­tions Les Étaques, 2020, p.117 – 118

Une librai­rie est un lieu de pas­sage, certes.
Des visages incon­nus fran­chissent le seuil de la porte, et se trans­forment en autant de clients poten­tiels par un de ces tours de magie dont per­sonne ne connaît vrai­ment le secret.
Mais par­fois, viennent aus­si d’autres figures.
Un ami, un membre de la famille, un chat, un enfant, un singe de l’es­pace… un éditeur.
Et vous voi­là en train de conver­ser de tout et et de rien.
De livres, et d’autres choses.
De la vie avec ou sans virus.
De la vie d’a­vant, de celle d’après.
De ces vie qu’on sauve, et de celles qu’on oublie.

Et c’est, bien sou­vent, au milieu de ce genre d’é­changes plus ou moins inté­res­sants, plus ou moins comiques, sou­vent futiles mal­gré l’ap­pa­rente gra­vi­té et le ton concer­né, que vous êtes inter­rom­pus par un client.

Ce jour-là, c’é­tait un 13 mars, Cédric Gué­rin débar­quait à Par Che­mins avec quelques titres sous le bras gauche et un bon­net sur la tête.
Par­mi ces bou­quins, il y en avait un au titre poé­tique : /Ce matin la mer est calme//./
Et vous appre­niez que son auteur, Anto­nin Richard, serait à Bruxelles dans les semaines à venir.
Lille n’est pas très loin de notre capi­tale, et, mal­gré un énième confi­ne­ment, cer­tains êtres bougent encore.

Et même : pensent encore.
Écrivent aus­si, pour sor­tir de l’ef­froi, de la sidération.
Écrivent, avec rage, luci­di­té, avec détermination.
Comme une manière de fuir, de s’af­fran­chir, ou de lutter ?
Comme pour pro­lon­ger le voyage, et don­ner sens aux gestes posés ?
Une façon de se remé­mo­rer, de trans­mettre, de témoigner.
Un jour­nal, comme cette forme d’ex­pres­sion qui donne toute sa place à l’ac­tion, au cœur de l’ur­gence, dans cette zone fron­tière où mort et vie se bous­culent avec l’éner­gie du désespoir.
Lignes mou­vantes d’un jeune pilote de canot rapide aux prises avec les contra­dic­tions meur­trières pro­duites par nos socié­tés aux limites de l’Eu­rope, recueillies dans un bou­quin qui donnent le goût de résister.

C’est à décou­vrir le récit de cette expé­rience qu’An­to­nin Richard convie son lecteur.
Et c’est à par­ta­ger cette ren­contre que le Ste­ki et Par Che­mins vous convient.

Librai­rie Par Chemins
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