week-end de PleinOPENair
Samedi 1 septembre
Halle Libelco.
Quai de l’Industrie 79 — 1080 Bruxelles
Tram : 82 (Triangle). Tram 51 et Bus 86 (Porte de Ninove)
Métro : 2,6 (Delacroix).
Bus de nuit/Nachtbus : N13 (Liverpool) – dir. Gare Centrale/Centraal Station (dernier/laatste > 2h36).
Au bord du canal, intrigué, vous voyez des grues métalliques portant le nom de Libelco et reliant une halle. Il ne s’agit pas d’un ancien marché couvert. Cet emplacement en bordure du canal était lié à la fonction historique de stockage de charbons de la halle. Elle fut construite en 1910, période où l’activité industrielle battait son plein dans le Vieux Molenbeek, et où le canal servait principalement à acheminer le charbon jusqu’à l’usine. Après la 2ème guerre mondiale, la halle connut une seconde vie pour accueillir des matériaux de constructions. Son nom actuel vient de la dernière société l’ayant occupé à partir de 1979 : la SA Libelco. A cette époque, les exportateurs de véhicules d’occasion, essentiellement libanais, arrivent en masse dans le quartier, en s’organisant autour de la rue Heyvaert, laquelle relie la Porte de Ninove aux Abattoirs d’Anderlecht. Les garagistes profitent du départ des bouchers et découpeurs de viandes, suite au déclin de l’abattoir, pour s’installer dans ces grands entrepôts et la grande halle devient un espace de transit pour les voitures d’occasion.
Aujourd’hui, c’est une nouvelle destination qui attend la halle. Avec l’aide de fonds européens, la commune de Molenbeek l’a rachetée dans l’objectif d’y développer un jardin d’hiver. Le garage doit quitter la halle pour la fin de cette année. Ce déménagement illustre un mouvement beaucoup plus vaste. Ce n’est pas un, mais bien une soixantaine de garages, que communes et Région aimeraient voir partir vers le nord de Bruxelles, afin de « revitaliser » ce quartier central entre canal et gare TGV. Si on n’y prête pas garde, le risque est bien réel d’assister plutôt à une dévitalisation du quartier, dès lors que les garagistes constituent bien plus qu’une activité économique privée. C’est un système complexe de mondialisation par le bas, composé d’un réseau en myriade assurant l’accueil et l’emploi de toute une population migrante, qui trouve là maintes ressources matérielles mais aussi humaines.
L’équipe du Nova n’a pas décidé de transformer la halle en “drive in” le temps d’un week-end de PleinOPENair, vous pourrez y regarder le film à côté des voitures, et non dans une voiture !
samedi 1 septembre à 14h
Expo Heyvaert : résistances ordinaires d’un quartier populaire
De nombreux quartiers populaires proches des centres villes subissent aujourd’hui des transformations conséquentes, sans que les habitants et usagers premiers de ces quartiers n’ y trouvent toujours leur compte. De ces quartiers émergent aussi des formes de résistances ordinaires, ce qui est le cas du quartier Heyvaert à Cureghem. Ce territoire joue depuis plusieurs décennies un rôle de terre d’accueil, tant en termes d’habitats que d’emplois, même si la vie n’y est pas toujours rose. Une expo réalisée par le CRU, Forum Abattoir, IEB et l’ULB, à partir de photos et témoignages d’habitants et de travailleurs du quartier.
Le samedi 1er septembre de 16h à 20h sous la Halle Libelco.
Atelier : exploration murale du quartier des garages
En 2006, le collectif “Au Quai” s’installait au bord du canal à Molenbeek. Toujours présent aujourd’hui, il a initié en 2017 la LabGalerie, un laboratoire artistique à l’attention des familles du quartier Heyvaert. Une galerie itinérante urbaine, par et pour les habitants. Elle est déjà venue mettre sa patte sur la façade d’un des garagistes du quartier. Poursuivant dans la foulée, la LabGalerie vous propose cette fois-ci une intervention artistico-ludique pour petits et grands sur l’un des murs de la halle Libelco sur le thème du quartier des garages. Renseignements et inscriptions : pleinopenair@nova-cinema.org.
Atelier sérigraphie
Le samedi 1er septembre de 16h à 20h : C’est devenu un habitué du PleinOPENair. Titom et ses dessins décapants nous rejoindra avec son atelier de sérigraphie sur T‑shirt de 16 à 20h. Amenez vos vieux T‑shirts pour y faire imprimer l’un de ceux-ci, un clin d’oeil sur la ville et une autre façon de porter la parole des habitants.
Concert à 20h
Baba Sissoko. Né à Bamako au Mali, Baba Sissoko est le maître incontesté du Tama, nommé également “tambour parlant”. Multi-instrumentiste au talent incontesté, il joue également le ngoni, le Kamal ngoni, la guitare, le balafon, la calebasse, l’Hang… et chante ! Baba aime intégrer les mélodies et les rythmes de la musique traditionnelle du Mali (Bambara, Peul, Mandingue et Songhaï) aux sonorités du jazz et du blues, créant un effet musical fantastique et original.
Sa capacité à jouer un large éventail d’instruments, la particularité de sa voix chaude et douce et sa sensibilité extrême envers d’autres genres et d’autres expressions musicales, l’ont amené à collaborer avec de nombreux musiciens de renommée internationale tels que Habib Koite, Rokia Traore, Don Moye and Art Ensemble of Chicago, Chris Joris, Aka Moon, Philippe Catherine, Toumani Diabate, ou encore Toots Thielemans.
Films à 21h
Cocorico Monsieur Poulet
Jean Rouch, 1977, NE, 16mm, 93′
Dans sa 2 CV bringuebalante nommée “Patience”, Lam, alias Mr Poulet, part dans la brousse chercher des poulets pour aller ensuite les revendre à la ville de Niamey. Tallou, son apprenti, et Damouré, un opportuniste, se joignent à lui pour ce voyage censé durer un jour. Les trois comparses espèrent faire des affaires juteuses. Mais les poulets sont introuvables. La traversée du fleuve Niger s’avère plus difficile et mouvementée que prévu. Les autorités surveillent le trio. Et une diablesse ne cesse de lui jeter des sorts. La voiture, quant à elle, s’avère être une épave. Elle accumule les incidents et d’innombrables bricolages n’y changent rien. Et il ne s’agit pas de fiction : pendant le tournage, la 2 CV de Lam n’avait ni freins, ni phares, ni papiers. Ses pannes continuelles ont sans cesse modifié le scénario prévu par le cinéaste-ethnographe Jean Rouch et ses trois amis acteurs d’un film, dépassant la fiction. Ainsi, ce qui devait être au départ un documentaire sur le commerce du poulet est devenu un savoureux périple improvisé humoristique et poétique, petit bijou du style Cinéma-vérité.
Kin
Atelier Collectif — Zorobabel, 2011, BE, 35mm, vo fr , 11′
Cette animation en stop-motion raconte le quotidien de Kinshasa, parmi lequel le destin d’une voiture d’occasion arrivée de Bruxelles. Voitures ou personnages, tout est construit de canettes ou de fils de fer,… car la débrouille est un art kinois.