Cet été, l’art urbain est à l’honneur à Bruxelles et la maison de l’Amérique latine, située à quelques minutes à pied du musée d’Ixelles, vous invite à un apéro artistique sur un pays référence en matière d’art public : le Mexique.
C’est au Mexique que naquit le mouvement muraliste, qui marqua une avancée dans l’histoire de l’art et prit le contre-pied des postulats européens.
Produit de la première révolution du XXe siècle, le muralisme influença notamment le développement de l’art aux Etats-Unis bien avant l’arrivée des artistes européens fuyant la seconde guerre mondiale. Il faut par exemple noter l’influence de Siquieros dans l’oeuvre de Jackson Pollock et dans l’oeuvre murale du peintre belge Roger Someville, deux artistes qui furent des disciples du maître mexicain.
Au-delà des oeuvres réalisées par les “trois grands” — Riveira, Orozco et Siqueiros -, la vague de travailleurs mexicains qui immigrèrent aux Etats-Unis pour soutenir la main d’oeuvre de l’industrie militaire pendant la seconde guerre mondiale developpa un mouvement de peinture murale populaire dans laquelle elle exprima ses inquiétudes existentielles, entre autres la réflexion iconographique de son identité. Ce mouvement prit le nom de “chicano”.
C’est donc à la fin des années 30, sur les murs et dans les rues de Los Angeles, en Californie, que sont nées les premières expressions d’art urbain modernes — bien avant la naissance du mouvement graffiti à New-York, dans les années 80…
L’art urbain dans l’actualité :
En 2006, dans l’état mexicain de Oaxaca, naît ce que nous pouvons appeler le “néo-muralisme”, fruit d’un soulèvement populaire pour l’amélioration des conditions de vie. Sous la répression féroce des autorités locales et du gouvernement central, et face à la distorsion des faits par la majorité des médias, les étudiants de l’école d’arts plastiques de Oaxaca associent la rapidité du graffiti à la charge sociale du muralisme pour une protestation plastique dans les rues de la capitale de l’état.
Notre exposition présente quelques-unes des interventions urbaines du groupe ASARO (Association d’Artistes Révolutionnaires de Oaxaca) qui a soutenu le groupe dissident APPO (Assemblée Populaire des Peuples de Oaxaca), et a appris au reste de la population à élaborer des stencils, transformant d’un seul coup les murs en une formidable arme de communication spontanée pour encourager la lutte populaire avec un langage esthétiquement puissant et en même temps affaiblir le pouvoir des médias manipulateurs…
Cette exposition, en opposition à la mondialisation (colonisation) d’un certain art soit-disant “underground”, se veut une invitation à réfléchir sur la réalité et l’identité locale lors de la réalisation d’oeuvres urbaines,et pour prendre en considération le contexte — urbain, mais avant tout humain.
Elle propose d’aller au-delà de la répétition de codes sans dialogue (la calligraphie néo-baroque) qui, très souvent, dorment sur les lauriers du narcissisme ou de la privatisation anarchiste de l’espace public sans prendre en compte la population.
Nous félicitons tous les artistes du mouvement « d’illustration urbaine » qui avec leur créativité nous permettent de supporter la monotonie des grandes villes.
Adrian Jurado * (curateur)
Une exposition pédagogique non-exhaustive
Réalisée pour accompagner le projet IU-IH
« Interventions urbaines – intégrations humaines »
Proposé par : Adrian Jurado *
Encadré par : La Maison de l’Amérique latine asbl
Soutenu par : le Ministère de la Culture de la Communauté française de Belgique
Année de production : 2011
Info : maison.d.l.amerique.latine@gmail.com
00 32 (0) 488 82 27 68
Expo “Revolution” Vernissage le 16 août à 19H00 Maison de l’Amérique Latine Bruxelles, venez nombreux !
http://www.america-latina.be/index.php?option=com_content&view=article&id=47&Itemid=70&lang=fr