Fête Solidaire avec les mapuches du Chili

12.09 2015 /
15h Centre Culturel Cité Modèle. Allée du Rubis - 1020 Bruxelles. Métro ligne 6, station Roi Baudouin
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“fête Soli­daire” avec la Com­mu­nau­té de la famille Llan­qui­leo :“Jua­na Mihuallal. 

15h Centre Cultu­rel Cité Modèle.

Allée du Rubis — 1020 Bruxelles.

Métro ligne 6, sta­tion Roi Baudouin

Ils se sont bat­tus pen­dant des années pour récu­pé­rer une par­tie de la terre des leurs ancêtres et construire une mode de vie, indé­pen­dant, en dehors de la logique capi­ta­liste. Aidons-les dans ce pro­ces­sus d’autonomie ! ! 

same­di 12 de sep­tembre , à par­tir de 15h, vous et vos enfants, venez pas­ser un moment agréable, dégus­ter des spé­cia­li­tés chi­liennes et mapuche, apprendre un peu de mapu­dun­gun ( la langue de la terre), écou­ter et dan­ser la musique lati­no et mapuche. 

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Plus d’in­fos :

L’École Auto­nome “Jua­na Mil­la­hual” Com­mu­nau­té Mapuche Jua­na Mil­la­hual. Lleu Lleu , Contul­mo , Chili

La com­mu­nau­té Mapuche Jua­na Mil­la­hual est située sur les rives du lac Lleu Lleu, com­mune de Contul­mo. Un des ancêtres de José Llan­qui­leo, (José est une ré­fé­rence puisque nous l’a­vons reçu en Bel­gique lors de sa tour­née euro­péenne) était Juan Igna­cio Llan­qui­leo, qui fut enrô­lé par la force dans l’ar­mée chi­lienne pen­dant la guerre du Paci­fique en 1879. Les terres sont alors res­tées sous la direc­tion de Doña Jua­na Mil­la­hual, cou­vrant près de 10 000 hect. Le lac Lleu Lleu est une zone d’accès dif­fi­cile. Il n’a jamais été enva­hi par l’ar­mée chi­lienne et fut de tout temps un refuge pour les Mapuche de la ville de Cañete.

En 1904, l’E­tat dé­ci­da de contrô­ler la ré­gion et la com­mu­nau­té reçut des titres : « tí­tu­los de mer­ced » pour 300 ha de terres. Les colons, par dif­fé­rents moyens, ont spo­lié les membres de la com­mu­nau- té leur lais­sant seule­ment 120 ha. Un de ces colons, José Duran, ven­dit 180 ha aux entre­prises fores- tières qui, après avoir éli­mi­né la forêt native, y plan­tèrent des sapins.

Don Sebas­tian Llan­qui­leo, père d’I­van et de José, a gar­dé en mé­moire pen­dant des années l’in­juste perte de leur terre, et a incul­qué à ses enfants l’i­dée de ré­cu­pé­rer la terre usur­pée. Ici, la ques­tion n’était pas de ré­cu­pé­rer des hec­tares de plus ou des hec­tares de moins, c’était une ques­tion de qua­li­té. Les rives du lac sont plus pro­duc­tives que les col­lines. José se sou­vient ” la pau­vre­té était dé­ses­pé­rante, nous n’avions pas de terre où plan­ter. Mon père a tra­vaillé en tant que mé­tayer chez l’é­tran­ger (le win­ka) et, à la fin de l ‘année, nous n’a­vions rien “. La com­mu­nau­té, pen­dant les années 30, est allée au tri­bu­nal pour ré­cu­pé­rer leur terre mais elle n’a rien pu obte­nir. Grâce à l’é­lan poli­tique de jeunes étu­diants mapuche orga­ni­sés dans le foyer PEGUN, l’i­dée de ré­cu­pé­rer la terre a ger­mé : le 12 octobre 1997, ils ont cé­lé­bré une cé­ré­mo­nie reli­gieuse – « nguilla­tun » – à Pichi­lin­coyan, Pilin­ma­pu et, après un « tra­wun » (ren­contre), les com­mu­nau­tés ont dé­ci­dé de ré­cu­pé­rer les terres per­dues depuis une cen­taine d’années.

La com­mu­nau­té Jua­na Mil­la­hual est la plus tou­chée par les pro­jets miniers à laquelle elle s’oppose. Les entre­pre­neurs Tron­co­so et Far­kas ont deman­dé l’au­to­ri­sa­tion d’ex­ploi­ter les mon­tagnes Nahuel- buta près du lac Lleu Lleu, et cette ré­gion ayant été dé­cré­tée zone de pro­tec­tion natu­relle, il ne devrait s’y dé­ve­lop­per aucune acti­vi­té éco­no­mique qui nuise à son envi­ron­ne­ment idyllique.

En 2001, José Lla­qui­leo deve­nu Wer­ken de la CAM, groupe qui a lan­cé une sé­rie d’ac­tions visant à sou­te­nir et res­tau­rer les terres appar­te­nant à leur com­mu­nau­té et d’autres com­mu­nau­tés de Lleu- Lleu. En 2004, José a été recon­nu cou­pable d’in­cen­die de la ferme Podu­co Piden­co. Il dé­cide d’en — trer dans la clan­des­ti­ni­té. En novembre 2006, il est arrê­té et condam­né et libé­ré cinq ans plus tard.

Dans ce sec­teur Huillin­co, terre récu­pé­rée, José est aujourd’­hui Wer­ken de la com­mu­nau­té. Cet es- pace est par­ta­gé par des Mapuche et des Chi­liens qui ont des cabanes tou­ris­tiques. Près du lac il est pos­sible de culti­ver des lé­gumes et, sur les pentes de la mon­tagne, du blé. La com­mu­nau­té com- prend une cen­taine de familles. Selon José La com­mu­nau­té est prête à se dé­ve­lop­per sans l’aide de l’E­tat, ni de la CONADI (sorte de Minis­tère indi­gène), ni des auto­ri­tés de la com­mune de Contul- mo. Ils veulent être auto­nomes. La com­mu­nau­té gère un cam­ping qui, d’an­née en année, s’améliore. ils ont un public fidèle qui passe toutes les vacances d’é­té dans ce lieu. Le cam­ping dis­pose d’un lo- cal où les femmes de la com­mu­nau­té peuvent, pour une somme modique, louer un espace pour vendre leurs pro­duits (bijoux, mé­tier à tis­ser, pro­duits typiques de la ré­gion). En outre, le blé plan­té et ré­col­té est ven­du dans la ville de Cañete.

École auto­nome « Jua­na Millahual »

Au cours des visites de José en Europe, il nous a entre­te­nu du rêve (pew­ma) de la com­mu­nau­té : « être auto­nomes dans l’é­du­ca­tion de leurs enfants ». Ils sou­haitent reprendre les cou­tumes et les ri- tuels de la culture mapuche. Avec l’aide d’une ONG ita­lienne, les vil­la­geois ont construit une petite école : l’école Jua­na Mil­la­hual (cui­sine, salle de classe, toi­lettes) est une mai­son modeste mais belle qui n’est pas des­ti­née pour l’ins­tant à concur­ren­cer ou rem­pla­cer l’éducation des écoles de l’E­tat chi- lien. Pour le moment, y ont lieu des cours de mapu­dun­gun, des ate­liers sur la culture et la cos­mo­vi­sion mapuche. Le same­di, ici, la langue de la terre est par­lée. L’ob­jec­tif prin­ci­pal est de trans­mettre aux ado­les­cents et enfants la culture, la langue et les rituels mapuche. Angé­li­ca est celle qui dirige les ateliers.

L’un des gros pro­blèmes de ce lieu est son iso­le­ment car elle est entou­rée de col­lines, les com­mu­ni­ca­tions y sont dif­fi­ciles, donc un espace Inter­net, où les tech­niques infor­ma­tiques sont ensei­gnées aux jeunes a été créé.

Étant don­né que cette com­mu­nau­té ne veut deman­der aucune sub­ven­tion à l’É­tat chi­lien et qu’elle n’accepte pas plus que la CONADI soit un inter­lo­cu­teur entre elle et l’État chi­lien, l’ « auto­no­mie » recher­chée est fort dif­fi­cile, vu le manque de moyens éco­no­miques. Mal­gré cela, ils suivent leurs propres prin­cipes, et ils ont dé­ci­dé de gé­rer leur ter­ri­toire pour et par eux-mêmes. Même si l’é­cole est modeste, c’est un bon dé­but pour mettre en pra­tique « l’autonomie ».