Mawda, une enfant de 2 ans, fut assassinée par la police belge dans la nuit du mercredi 16 au jeudi 17 mai 2018, sur l’E42 à la hauteur de Nimy-Maisière près de Mons dans le cadre des opérations Médusa de traques aux migrants. Deux ans après cette terrible nuit l’instruction continue de traîner en longueur et les opérations Médusa ont été renforcées. Les politiques européennes de traques aux migrants continuent dans l’indifférence des classes dirigeants et de l’opinion publique majoritaire (quelques jours avant le confinement, la police grecque tiraient sur les migrants au nom de la protection des frontières de l’Europe, aujourd’hui qui se soucie encore des morts à nos frontières ?) et les pratiques racistes de profilage et de courses poursuites par la police des jeunes issus de l’immigration post-coloniale continuent leur œuvre de mise à mort (Adil assassiné par la police le 10/04/2020).
Alors que le gouvernement mis sous pression par le patronat impose un déconfinement sous une modalité quasi-eugéniste (la survie des plus immunisés se faisant au dépens des personnes les plus vulnérabilisées par la pauvreté, le racisme, l’absence de soin et l’abandon des politiques publiques) et que de nombreux travailleurs des secteurs de maintenance et du soin mènent une bataille pour la revalorisation professionnelle et la protection (via la reconnaissance du Covid-19 comme maladie professionnelle, la mise en place de mesure de protection contraignante et le droit de retrait), il nous paraît essentiel de faire de ce 17 mai 2020 un moment d’offensive politique de l’antiracisme décolonial.