Justice pour Mawda : “Violences policières, impunité judiciaire”

21.11 2020 / 18h00 - 22h00
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Si l’affaire Maw­da est une affaire d’Etat, c’est aus­si en rai­son du rôle actif joué par la police (vio­lence poli­cière sou­te­nue par des dis­po­si­tifs orga­ni­sés de chasses à l’homme) comme dans les ten­ta­tives d’étouffement des faits (coa­li­tion de fonc­tion­naires, ver­sions hal­lu­ci­nantes du Par­quet, recons­ti­tu­tions indignes, etc.). Ces élé­ments ont été étayés par le tra­vail du jour­na­liste Michel Bouffioux.
Le meurtre de Maw­da n’est pas un cas iso­lé. A chaque fois, c’est d’une forme de racisme sys­té­mique qu’il s’a­git. A chaque fois, les avo­cats, jour­na­listes, familles, acti­vistes ont affaire à des nœuds de men­songes, de non-dits, d’instructions bâclées, etc.

Les questions que nous poserons seront donc les suivantes :

Quelles sont les méca­niques de pro­duc­tion des vio­lences policières ?
Par quels méca­nismes l’impunité judi­ciaire se construit-elle ?
Quels sont les moyens de luttes, poli­tiques et juridiques ?
Avec
  • Amal Ben­toun­si. Amal est la sœur d’Amine Ben­toun­si, tué le 21 avril 2012 par la police à Noi­sy-le-Sec. Elle a fon­dé le col­lec­tif des familles des vic­times tuées par la police, ain­si que ‘Urgence-Notre Police Assas­sine ». Mal­gré sa condam­na­tion à cinq ans de pri­son avec sur­sis (après appels) pour avoir tué Amine Ben­toun­si d’une balle dans le dos, le poli­cier n’a jamais été sanc­tion­né sur le plan dis­ci­pli­naire. Par quels stra­ta­gèmes ? Quels moyens à mettre en œuvre ? Au nom de quoi sont-ils empê­chés ? Que permettent-ils ?
  • Ayoub Bou­da. Ayoub est le frère de Meh­di, tué par la police le 20 août 2019. Le poli­cier qui a heur­té Meh­di de plein fouet avec sa voi­ture de fonc­tion a béné­fi­cié d’un « non lieu ». Est ici en ques­tion le lien entre cette mort et le quo­ti­dien des pra­tiques poli­cières de contrôles au faciès et de harcèlement.
  • Alexis Des­waef, avo­cat de la famille Lamine Ban­gou­ra dont l’appel en Chambre des Mises en accu­sa­tion sera déli­bé­ré le 02 février 2021. Les 8 poli­ciers impli­qués dans la mort de Lamine le 07 mai 2018, avaient en effet béné­fi­cié d’un non lieu en « Chambre du Conseil ». L’intervention du papa de Lamine à la mani­fes­ta­tion BLM a per­mis un chan­ge­ment dans la stra­té­gie judi­ciaire. Qu’est-ce qui dans l’instruction, n’a pas été rele­vé par cette Chambre du Conseil. Quelles sont les charges plai­dables contre les poli­ciers (en ce com­pris, l’arrangement pos­sible de leurs versions) ?
  • Michel Bouf­fioux est le seul jour­na­liste belge a avoir enquê­té sérieu­se­ment sur la meurtre de Maw­da dans la nuit du 17 ou 18 mai 2018. Si cela pose la ques­tion de l’état de la presse belge, l’enquête a, par sa minu­tie, révé­lé des formes de coa­li­tions de fonc­tion­naires, de cou­ver­tures judi­ciaires et sou­li­gné les man­que­ments de l’instruction.
  • Sel­ma Ben­khe­li­fa est l’avocate de la famille de Maw­da. Elle peut témoi­gner des manières par les­quelles l’institution judi­ciaire traite ces dos­siers (Cours d’Assises ou Tri­bu­nal cor­rec­tion­nel ? Demandes de devoirs d’enquêtes ? Théo­ries policières).
Débat intro­duit par David Jamar et ani­mé par Nor­dine Saïdi.