The power of decolonisation, art and interventions.
Jeudi 3 mai à 18:00 — 22:00
Le Space
Rue de la Clé 26 — 1000 Bruxelles
WORKSHOP, Bruxelles, 3 mai 2018
MÉMOIRE / HISTOIRE : LA PUISSANCE DE LA DÉCOLONISATION, DE L’ART ET DES INTERVENTIONS
Lieu : Le Space, Rue de la Cle 26, Bruxelles 1000
Date : 3 mai 2018, à 18h00
OUVERT AU PUBLIC
Le workshop est organisé dans le cadre du projet « Généalogie de l’amnésie » qui unit la recherche et l’art. Il a été initié à Vienne, en Autriche et durera de 2018 à 2020. Le projet réunit une équipe de chercheurs au sein d’une plateforme interdisciplinaire qui a pour but d’étudier les politiques contemporaines de l’oubli, concernant trois événements traumatiques du XXème siècle dans le contexte européen. Ce passé traumatique et les événements auxquels il se réfère jouent un rôle fondamental dans la construction des identités nationales. Ces événements sont tous connectés à des génocides.
Le projet se penche sur trois cas d’étude :
—La construction d’une identité belge à la suite de la période coloniale (officiellement 1885‒ 1960).
—La construction d’une identité nationale autrichienne à la suite de l’Anschluss, « annexion » de l’Autriche à l’Allemagne nazie le 12 mars 1938.
—La construction d’une nouvelle identité nationale en Serbie et en « République Serbe » (« Republika Srpska ») allant de pair avec la négation de crimes de guerre suivant la dissolution de la Yougoslavie (1990-présent). Il est important de souligner que contrairement à l’Autriche et à la Belgique, ou même à la Serbie, la « Republika Srpska » n’est pas un état, mais une entité territoriale ethniquement homogène qui fait partie de la Bosnie-Herzégovine, avec des aspirations séparatistes.
L’objectif du projet est de développer une nouvelle carte de l’Europe ou de l’Union Européenne qui reconceptualise les subjectivités postcoloniales étroitement liées au colonialisme ouest-européen et à la force de travail immigrée venue reconstruire l’Europe de l’Ouest après l’épisode nazi. Par ailleurs, il s’agit de mettre en lumière la façon dont la formation d’identités postsocialistes dans l’ancienne Yougoslavie est un résultat direct de la guerre des Balkans dans les années 1990. Enfin, l’exploration du passé autrichien et de l’antisémitisme durable qui sévit en Autriche est une clé de compréhension majeure pour appréhender de façon critique ce qu’est l’Europe (et l’Union Européenne) d’aujourd’hui.
Genealogy of Amnesia : Rethinking the Past for a New Future of Conviviality is the title of an interdisciplinary, arts and theory based research project. It is funded by the Austrian Science Fund (FWF) through its Programme for Arts-based Research (PEEK); Project number AR 439. The research is developed at the Academy of Fine Arts Vienna, from 2018 to 2020.
Workshop avec :
- Monique Mbeka Phoba
— LAURA NSENGIYUMVA
— Pitcho Womba Konga
Modération : Matthias De Groof
Avec la participation des chercheurs Marina Grzinic et Sophie Uitz, et Muzaffer Hasaltay (vidéodocumentation).
PRÉSENTATION DES CONFÉRENCIERS
MONIQUE MBEKA PHOBA
présentées de 2015 à 2017 dans des lieux assez variés :
CV DE MONIQUE MBEKA PHOBA
tabou de la Les masterclasses ont été colonisation dans le cinéma belge des 40 dernières années. présentera le bilan de ses 17 masterclasses sur le des festivals, des instituts de formation comme des centres culturels ou associatifs (Festival du Film Africain de Bruxelles/FIFAB, BOZAR, Quai 10, festival de films de femmes, « Elles tournent », BE-PAX, Point-Culture, Pianofabriek, Institut d’art Sint-Luca de Gand, Mission Locale de Molenbeek, ULB, associations congolaises etc.).
Monique Mbeka Phoba est une cinéaste née à Bruxelles, fille d’un diplomate congolais. Elle a visité la RDC pendant ses vacances scolaires, mais s’est établie en Belgique. Elle a étudié à la Haute école de commerce de Saint-Louis et a obtenu un diplôme en commerce international à Bruxelles. Sa thèse portait sur « La coopération entre les industries audiovisuelles européennes et africaines ». Pendant ses études, Monique Phoba a donné des conférences sur la culture africaine sur le radio étudiante appelée Radio-Campus et a écrit des articles dans divers journaux à Bruxelles et à Genève, comme le Tam-Tam, Negrissimo et Regards Noirs. Elle a réalisé plusieurs documentaires. À côté de ces documentaires, figure une première fiction, « Sœur Oyo ». Ce court-métrage retrace la vision chamboulée du monde d’une Congolaise de 10 ans, qui intègre un pensionnat géré par des
religieuses belges, dans les années 1950, à l’époque coloniale.
LAURA NSENGIYUMVA parlera de son projet PeopL. Cette œuvre s’adresse à la figure de Leopold II dans l’espace public bruxellois. Et plus généralement, elle se réfère à sa présence fantasmagorique dans la conscience belge ; dans les célébrations officielles, dans le folklore, dans le langage (le roi « Bâtisseur »). La figure du Roi Leopold II devient l’instrument d’un patriotisme biaisé. Le roi devient « Bâtisseur », malgré l’immense destruction dont il a été l’auteur. Il est la figure d’un patriotisme cynique, qui ne peut fonctionner sans un cruel mais indispensable aveuglément. Le projet est centré sur la décolonisation de l’espace public.
CV DE LAURA NSENGIYUMVA
L’artiste belgo-rwandaise Laura Nsengiyumva réside à Bruxelles. Elle a remporté le Premier Prix du Kunstsalon de Gand en 2011, et le deuxième Prix de la Biennale de Dakar en 2012. Nsengiyumva explore des thèmes tels que l’expérience diasporique, l’identité multiple, les rapports Nord-Sud et l’empathie. Elle parle de ces sujets à travers des images et des interventions sur les espaces colonisés. Son regard transculturel sur l’Histoire aux travers des histoires humaines nous invite à retrouver ce qui nous rassemble.
WOMBA KONGA, connu sous son nom d’artiste PITCHO, présentera deux projets : le festival pluridisciplinaire « Congolisation » et sa dernière pièce de théâtre performative, intitulée « Kuzikiliza ». Le terme « Congolisation » est un jeu de mot mélangeant le nom du Pays « Congo » et le mot « Colonisation ». L’objectif principal de cet événement est de mettre en avant la diversité de la diaspora congolaise ainsi que son apport dans le paysage culturel Belge. Kuzikiliza (« se faire entendre » en swahili) est un spectacle plurilingue et interdisciplinaire qui fait vaciller la communication et ses mécanismes. Le point de départ de Pitcho Womba Konga est le discours de Patrice Lumumba lors de l’Indépendance du Congo, le 30 juin 1960 – un discours toujours actuel. Pitcho s’interroge sur la façon de réconcilier passé et présent, alors que le processus de décolonisation est encore pleinement en cours.
CV DE PITCHO WOMBA KONGA
L’artiste belgo-congolais Pitcho Womba Konga est un auteur prolifique, vidéaste et cinéaste, rap-musicien et acteur, actif en Belgique et ailleurs. Il a initié le festival multimédia
« Congolisation » en 2015. Il a développé en 2010 le projet « Héritages » avec Le Musée royal de l’Afrique centrale à Tervuren à l’occasion de la célébration du 50e anniversaire de l’indépendance du Congo. Au centre de plusieurs de ses œuvres reste la diaspora congolaise qui est, selon lui, l’un des symboles les plus tangibles de la relation entre l’Histoire du Congo et de la Belgique.
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