Débat dans le cadre de la campagne “Libertés et sécurités, faut-il choisir ?” de Bruxelles Laïque.
En partenariat avec La Brèche, le journal du Genepi Belgique
Depuis quelques mois, elles se rassemblent devant les murs pour se faire entendre, oser se montrer, revendiquer leurs droits fondamentaux et dénoncer les effets délétères de l’incarcération. En majorité des femmes, elles sont à la fois instrumentalisées par le système pénal et perçues comme perpétuelles suspectes. Alors que la prison affecte chaque pan de leur quotidien et qu’elles assument une partie importante des coûts sociaux de la prison, leurs peines sont invisibles.
Ignorés et invisibles, les proches sont-ils confinés à un statut de citoyen diminué et dégradé ? Comment expliquer cette invisibilité même jusque dans les réflexions menées sur la pénalité ? C’est l’objet prison qui focalise toute l’attention, laissant les logiques carcérales impensées s’insinuer silencieusement dans le reste du corps social. Comme le rappelle Gwenola Ricordeau : « Cette lacune est d’autant plus troublante que l’effet dévastateur de la prison (…) est l’argument le plus puissant et le plus communément mobilisé pour dénoncer son existence ». Les proches sont-ils de regrettables et inévitables dommages collatéraux ou la peine a‑t-elle pour fonction latente d’être pénible aussi pour les proches ? N’est-il pas temps de les sortir de l’objectivation et de les considérer pour ce qu’ils sont, non pas des citoyens de seconde zone, mais des sujets politiques ? Comment se rallier à leurs revendications et intégrer leurs perspectives dans les luttes collectives ? Car, assurément, leur présence et l’embarras qu’elles causent en usant de leurs droits constituent des brèches dans les murs.
Avec : Gwenola Ricordeau (professeure-assistante Justice criminelle à l’Université d’État de Californie Chico, auteure de “Les détenus et leurs proches. Solidarités et sentiments à l’ombre des murs”. Paris, France : Autrement, 2008), Iris Bergmans Greeven (CPDB — collectif des proches de détenu.e.s de Belgique), Latifa Elmcabeni (collectif des Madre)
Animation de la rencontre : Juliette Béghin (Bruxelles Laïque) et Lola Massinon (La Brèche, Genepi).
Une initiative inscrite dans le cadre de la campagne d’Education Permanente du Centre d’Action Laïque, “Égaux, ensemble”.
Évènement de Festival des Libertés, Genepi Belgique, Bruxelles Laïque, La Brèche — Journal du Genepi Belgique et ZIN TV