LES NOUVELLES FIGURES DE LA RESISTANCE
SAMEDI 10 décembre 2011. Grand Varia
« Je crois que la non violence détient l’avenir. La non-violence détient le progrès de l’humanité. La violence ne les détient pas, même si on ne peut éviter la violence et par conséquent la condamner ». Stéphane Hessel.
En 1964, Brodsky est condamné aux travaux forcés pour « parasitisme social » en URSS, puis contraint à l’exil en 1972. La guerre froide est au sommet. En même temps, un peu partout en Europe on voit apparaître un activisme politique pratiquant souvent la lutte armée. Une nouvelle génération marque à sa façon son refus du contrat social hérité des parents. En Allemagne, en Belgique, en Espagne, en Grèce. L’Italie, quant à elle, est traversée durant deux décennies par les Brigades rouges, une organisation de lutte armée et un mouvement politique dont la volonté est de créer une nouvelle subjectivité de résistance : celle d’une guérilla urbaine plantée au beau milieu d’une société de consommation.
Qu’il y a‑t-il de réellement nouveau dans la figure résistante de ces années 70 ? Et où nous en sommes quelque quarante ans plus tard ? Le débat proposé essayera de prendre en considération certaines de ces questions.
Infos pratiques : Varia
A 17h : Do you remember revolution — Un documentaire de Loredana Bianconi
Docteur en Art, Communication et Spectacle à la Faculté des Lettres et de Philosophie de Bologne. Elle réalise des émissions pour la RAI 3, des documentaires dont “La Mina” (1989) ou “Do You remember revolution” (1997), des courts métrages La vie autrement (2005).
Adriana, Barbara, Nadia et Susanna ont 20 ans quand elles décident d’entrer dans la lutte armée, de quitter leur vie sociale et leur famille pour faire de la révolution le centre et le but de leur existence. Elles réapparaissent après de longues années de prison, elles essayent de raconter chacune leur propre expérience. Elles parlent des raisons politiques qui les ont d’abord soutenues, des conflits, des doutes, des déchirures qui ont marqué leur vie. Un parcours qui débouche sur la condamnation de la lutte armée et la douleur des vies détruites : celle des victimes et la leur.
En présence de Susanna Ronconi (Turin), de Nadia Mantovani (Bologne) et de Loredana Bianconi, la réalisatrice.
A 20h30 :
après une pause repas, rencontre avec ces trois femmes et place au débat citoyen en leur présence, mené par Ivana Momčilović.
Ivana Momcilovic se définit comme une « ouvrière en art ». Par formation, elle est dramaturge. En 1991, au commencement de la guerre en RFS-Yougoslavie (son pays natal), elle arrête d’écrire de la fiction pour y revenir aujourd’hui. Elle poursuit actuellement des recherches sur les relations entre politique et fiction, intitulées « Structure matérialiste de la nouvelle fiction émancipatoire ».
Amplifiées par les réseaux sociaux, on voit aujourd’hui apparaître des nouvelles formes de contestation partout en Europe, allant même jusqu’aux Etats-Unis et sans compter « la révolution ou le printemps arabe ». Pour Stéphane Hessel, l’auteur de Indignez-vous, l’indignation est l’esprit même de résistance, elle en est le ferment. Des centaines de milliers de personnes emboîtent le pas à son appel d’une « insurrection pacifique », mais bien d’autres figures s’indignent à leur manière dans le monde complexe d’aujourd’hui.
C’est pourquoi, à coté des « indignés », participeront également des activistes proches du livre “L’Insurrection qui vient”, ainsi que des « dégagistes ». Ces derniers, auteurs d’un manifeste, se disent les contemplateurs du vide politique qui devient matière première d’une politique d’émancipation.
Indignez-vous ! / Indigène Editions / Collection Ceux qui marchent contre le vent — L’insurrection qui vient / Éditeur La fabrique 2007 — Manifeste du dégagisme — Edition Maelström 2011.
Une journée organisée en collaboration avec LOD.