Anne Charlotte Robertson (1949 – 2012) a utilisé la caméra comme outil thérapeutique de lutte contre la solitude et la maniaco-dépression. Son opus “Five Year Diary” dresse sur 36 heures une chronique de sa vie quotidienne dans le Massachusetts de 1981 à 1997. Conçu comme un moyen de suivre et de mesurer l’évolution de l’image qu’elle a d’elle-même, et en particulier les fluctuations de son poids, ce journal filmé est devenu une ambitieuse épopée à la première personne, comprenant au total quatre-vingt-trois parties (une bobine par partie) le plus souvent centrées sur un seul événement majeur et mineur : une visite à un parent, une dépression nerveuse, la mort traumatique d’un membre de la famille… Émerge alors un mode d’auto-thérapie vital qui s’exprime à travers les multiples couches de voix qu’elle superpose à des commentaires enregistrés par la suite. Ceux-ci révèlent les émotions profondes et instables qui définissent son monde.
La Harvard Film Archive est chargée de conserver l’œuvre de Robertson. Cependant une partie des films reste indisponible jusqu’en 2022 selon les conditions de son testament.
Pour cette séance nous projetterons les bobines suivantes :
REEL 2. DEFINITIONS OF FAT AND THIN, DECEMBER 13 – 22, 1981
REEL 26. FIRST SEMESTER GRAD SCHOOL, FEBRUARY 28- MAY 20, 1983
REEL 40. VISITING GRANDMOTHER, MY INSANITY AND WYOMING, JULY 17- AUGUST 26, 1984
+ Anne Collet [Live Soundtrack]
On l’avait entendue au Nova l’année passée avec son trio Cabane Murmure, elle revient en solo pour un Live Soundtrack uniquement bruitiste. Avec une panoplie d’objets, de machines et une présence intime, intercalée et subtile, elle tentera de sculpter un univers sonore propre à amplifier la réalité du journal filmé d’Anne-Charlotte Robertson.