C’est avec plaisir qu’on vous annonce la manifestation de la voix des sans papiers le vendredi 03 octobre 2014. Rendez-vous à 13h devant l’occupation au Boulevard Léopold II 184c Molenbeek.
La présence de tous est vivement souhaitée.
Toutes et tous ensemble uni(e)s pour l’égalité, la dignité et la justice sociale
Nous sommes des sans-papiers, nous sommes celles et ceux qui ne sont pas des citoyens de plein droit ; nous cherchons simplement à construire une vie digne pour nous et nos familles ; nous sommes des êtres humains et nous refusons toute forme de racisme, d’exploitation et de discrimination. C’est pourquoi nous avons décidé, nous les sans-papiers, de nous battre contre ce qui nous opprime, nous contrôle, nous exploite et nous criminalise ; notre colère est partagée par des citoyens européens qui refusent les politiques migratoires racistes et répressives de l’Union Européenne.
Pour faire entendre nos revendications, nous avons décidé d’organiser des occupations
dans le but de combattre, ensemble, afin d’obtenir la régularisation de tous les sans-papiers
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La légitimité de nos revendications s’appuie sur la responsabilité de l’Europe dans le développement de l’Afrique, terre de convoitise et de pillage des européens depuis l’esclavage jusqu’à aujourd’hui.
Nous voulons ainsi rappeler à l’Europe son passé esclavagiste et colonial qui lui a permis de connaître son essor économique au détriment des peuples africains.
L’immigration au 20ème siècle a fourni des armées entières de soldats et d’ouvriers qui sont morts au combat ou usés par le travail pour le plus grand bénéfice des états Européens.
Aujourd’hui, nous émigrons pour des raisons liées aux conflits armés – souvent soutenus et financés par l’économie des pays occidentaux – ou pour des raisons économiques. Celles-ci sont la conséquence directe d’une volonté de domination et d’enrichissement d’une élite européenne sur les pays du sud. Nous dénonçons également le cynisme des pays européens qui établissent des accords bilatéraux avec des gouvernements africains corrompus et autoritaires sans se soucier des conséquences pour les populations locales.
La faim, la peur et l’absence d’espoir font que l’exil devient une nécessité. Personne ne quitte son pays par gaieté de cœur.
Chaque année, des centaines d’entre nous perdent la vie dans la Méditerranée comme à Lampedusa. Ce drame représente la pointe de l’iceberg de l’échec des politiques répressives et restrictives de l’Europe et de ses États membres à l’égard de la réalité migratoire.
Nous, enfants, femmes, hommes, familles – aux vies déjà brisées – subissons l’application criminelle des politiques migratoires.
L’Europe doit cesser de considérer l’immigration comme un problème – cette posture politique est criminelle – mais plutôt, d’une part, comme une conséquence de ses propres actes et, d’autre part, comme une source potentielle de richesse, ce qu’elle a toujours été.
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Nous luttons pour le respect des valeurs universelles d’égalité, de justice sociale et pour le respect des droits fondamentaux établis par les traités internationaux.
Nous demandons, nous, les sans-papiers :
– la fin du racisme institutionnel au sein des agences étatiques qui traitent nos dossiers ;
– nouvelle campagne de régularisation sans critères pour tous les sans-papiers ;
– l’arrêt immédiat de toutes les opérations d’expulsion ;
– la libération de tous nos frères, soeurs et enfants enfermés dans les centres fermés et les centres d’expulsion ainsi que la fermeture de ceux-ci ;
– la liberté de circulation et d’installation pour toutes et tous.