Appel à manifestation contre les violences policières le 15 mars 2023
(dans le cadre de la journée internationale de lutte contre les violences policières)
Semira, Mawda, Lamine, Mehdi, Ouassim, Sabrina, Adil, Ibrahima, Sourour ….. des filles et fils, des sœurs et frères, des ami.e.s qui ont été arraché.es à leurs familles après avoir croisé le chemin de la police.
Cette liste ne cesse de s’allonger. Nous refusons ce destin funèbre et c’est pourquoi nous organisons le 15 mars prochain cette manifestation car sans justice il ne peut y avoir de paix.
Nos quartiers sont devenus les terrains d’entraînement et de jeu de la police. Tous les jours, les habitant.e.s des quartiers populaires doivent faire face au harcèlement des forces de l’ordre, rendant leur quotidien toujours plus infernal. Ce harcèlement sert de mise au pas des populations racisées et exploitées.
De plus, les femmes et les LGBTQI+ racisé.e.s doivent faire face à la violence raciste mais également sexiste et homophobe de cette institution. Entre la violence de l’état et les violences quotidiennes iels vivent entre le marteau et l’enclume sommé.e.s au silence.
Par ailleurs, les politiques racistes de migration ou de contre-terrorisme islamophobe identifient le voile, et plus largement la pratique de la religion musulmane, comme des signes de radicalisation, qui légitiment davantage le harcèlement policier.
Tandis que les quartiers populaires comptent leurs mort.e.s d’année en année, les syndicats de police et les institutions judiciaires innocentent et protègent les coupables. Les versions de la police et des syndicats sont systématiquement reprises dans les médias, sans vérification ni contre- enquête. Les médias sont devenus des caisses de résonance des revendications des syndicats de police et par là, un bras droit du système policier : l’augmentation des salaires et des budgets, des
conditions de travail améliorées, militarisation et impunité.
En 2022, le meurtre du policier a été instrumentalisé par les syndicats pour exiger
toujours plus d’armes et de moyens. La condamnation politique des faits commis contre les policier.e.s, même avant la fin de l’enquête, est systématique, alors que les meurtres commis par des policier.e.s sont soumis à la prudence politique, même quand ce sont des enfants qui sont tué.e.s.
Enfin, dans un contexte de montée de l’extrême droite, avoir une police de plus en plus forte n’est en rien rassurant. Au contraire, les discours de l’extrême droite imprègnent largement cette institution. La montée de la violence de l’extrême droite représente un danger supplémentaire pour les habitant.e.s des quartiers populaires.
Les crises sociale et économique se rajoutent aussi à un quotidien de survie, déjà
bien trop précaire. À laquelle la seule réponse est devenue la répression policière.
Nous exigeons :
• la fin des violences et du harcèlement policier dans les quartiers populaires, y compris la répression des célébrations (notamment lors des matchs de foot).
• la fin de l’incarcération de masse, qui amène des familles entières au parloir.
• la fin des politiques ultrasécuritaires de surveillance, de contrôle et de répression (qui nous coûtent un bras !). des enquêtes indépendantes loin des syndicats policiers. des réparations aux familles et aux victimes de violences policières (aide psychologique, matérielle et financière).
• la fin de la suspicion généralisée des populations racisé.e.s notamment les populations musulmanes ou perçues comme telles.
• la mise à pied sans paye des policier.e.s visé.e.s par des enquêtes et le renvoi systématique des policier.e.s reconnu.es coupables.
• L’interdiction des méthodes létales d’arrestation (comme la course-poursuite et les plaquages ventraux).
Cette manifestation nous permet de commémorer, de nous retrouver et de créer le rapport de force nécessaire pour exiger vérité et justice.
Elle nous permettra d’imaginer un monde sans police, pour que les noms de nos frères et sœurs ne tombent jamais dans l’oubli.