Marche de la Dignité et contre le Racisme
Dimanche 1 novembre
14h Avenue Stalingrad — 1000 Bruxelles (coté gare du Midi)
« MARCHE DE LA DIGNITÉ » 01 Novembre à Bruxelles.
La présence quotidienne de policiers dans nos quartiers est une des principales causes d’insécurité pour les habitants des quartiers populaires. Les descentes massives de police se sont multipliées provoquant chez les habitants des quartiers le sentiment d’être « assiégés par des forces d’occupation ». Des incidents graves et répétitifs, liés à ces interventions policières, sont commis en toute impunité, souvent dans le cadre d’opérations dites « antiterroristes ».
Par le passé, à Forest (1991), Molenbeek (1995), Anderlecht (1997), des jeunes issus des quartiers populaires de Bruxelles s’étaient déjà heurtés avec violence aux forces policières.
Le 22 septembre 1998, la Nigériane de 20 ans, Semira Adamu, demandeuse d’asile, a été tuée lors de son expulsion, étouffée avec un coussin maintenu sur son visage par les policiers qui l’escortaient dans l’avion…
Le 28 août 2009, Khaled est frappé à coups de matraque, menotté et contraint de monter dans un fourgon de police. « Dis que tu es un sale macaque ou je frappe plus fort ! », s’écrie un policier. Khaled s’exécute. « Après je me sentais si humilié. Je regrette toujours, mais j’étais gagné par la peur », confiera le jeune homme traumatisé.
Durant l’hiver 2011 – 2012, Bruxelles fût le théâtre de manifestations belgo-congolaises protestant contre la réélection truquée de Joseph Kabila en RDC. Médias et pouvoirs politiques belges ont immédiatement qualifié ces manifs « d’émeutes » : une psychose sécuritaire et négrophobe s’est imposée sans tarder !
Les sœurs Cathy et Julie Mubenga, Belges d’origine congolaise, ont été violemment agressées par des policiers aux cris de « Dégage, sale pute ! Sale nègre ! Dégage ! »… Résultat : commotion cérébrale et hospitalisation pour l’une ; le traditionnel fourgon pour l’autre. « Dans le combis, ils m’ont tiré les cheveux, déchiré les vêtements, détruit mes lunettes. J’étais menottée, mais ça ne les empêchait pas de me frapper avec leurs matraques et ils n’arrêtaient pas de m’insulter : ‘Tu vas voir, sale nègre ! Espèce de macaque, on va te faire retourner là-bas ! Tu mérites une balle comme les macaques’ », affirme Cathy Mubenga… qui ne connaît pas du tout le jeune Khaled.
La mort suspecte du Belgo-marocain Youssef Tariki dans un commissariat de Charleroi et celle du Belgo-congolais Dieumerci Kanda dans une cellule d’un commissariat d’Anderlecht nous confirme que la police n’a pas le moindre respect pour l’humanité des communautés noires, arabes et/ou musulmanes de Bruxelles. Un mépris raciste démontré quotidiennement par l’utilisation excessive de la violence sous toutes ses formes (contrôles aux faciès, rafles, tabassages, etc.)
Le scandale Ali Aarrass — du nom de ce Belgo-marocain injustement accusé de « terrorisme », abandonné par l’Etat belge, extradé, puis incarcéré et torturé au Maroc depuis 5 ans — rappelle à chaque Belge d’origine africaine que le racisme d’Etat peut briser sa vie à tout moment.
Les cas que nous venons de décrire ne sont que quelques exemples de violences policières commises à Bruxelles. Avec en ligne de mire, cette règle immuable : on n’échappe pas à un large spectre de violences institutionnelles lorsqu’on fait partie des minorités racisées.
Il est temps de dire « Assez » à ces abus que nous avons subi et subissons encore !
Aujourd’hui, comme il y a 30 ans, comme il y a 10 ans, loin d’avoir renoncé à ses comportements passés, l’État belge ne sait que renforcer tous ses dispositifs de surveillance et de répression. En plus des conditions sociales toujours plus déplorables, le harcèlement des populations des quartiers, leur humiliation, constituent le quotidien pour les Noirs, les Arabes, les Rroms, les Blancs des quartiers. Dans ce paysage dévasté, le crime policier n’est jamais fortuit. Il est l’aboutissement de toute la logique d’un État qui n’a pour nous que désintérêt et mépris.
Le crime policier est l’expression achevée du racisme d’État. C’est celui-ci qui conditionne des fonctionnaires puissamment armés à passer à l’acte, c’est lui qui les dispense de réfléchir au moment tragique, qui leur donne le temps de se saisir de leur arme, d’ajuster et de tirer à mort ou d’écraser la poitrine et la gorge de leur proie sous la clef d’étranglement.
Le message implicite que délivre le crime policier est simple. “Non seulement vous n’êtes pas des êtres humains comme les autres, mais avec vous nous pouvons aller jusqu’à la mise à mort et les meurtriers sont assurés de l’impunité”. À ce jour, rarissimes sont les procès ayant
abouti favorablement. Le crime policier n’est jamais un homicide involontaire, il n’est jamais gratuit, il est là pour répandre la consternation, la désolation dans les cœurs et les esprits des familles endeuillées, pour nous faire renoncer à être traités comme des êtres humains. Il n’épargnera personne, il est là pour nous terroriser.
C’est pourquoi comme il y a 30 ans, comme il y a dix ans, contre l’humiliation quotidienne, contre le mépris, contre l’islamophobie, la négrophobie, la rromophobie, galopantes, contre les crimes policiers, s’impose une nouvelle marche : la marche de la dignité.
Voilà pourquoi, en écho à celle de Paris, nous vous convions à une MARCHE POUR LA DIGNITE à Bruxelles ! Une marche contre l’humiliation quotidienne, contre l’islamophobie, la négrophobie, la rromophobie et contre les crimes policiers.
Notre mobilisation digne, puissante, déterminée est l’unique façon d’enrayer notre écrasement collectif annoncé. C’est à cette Marche, que nous souhaitons historique, que nous vous convions le 1 er novembre prochain à 14h, au départ de Stalingrad.
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• La Marche de la Dignité aura lieu à Paris le 31 Octobre 2015.
• A Bruxelles, une autre Marche aura lieu le 01 Novembre 2015
• Rendez-vous à l’Avenue de Stalingrad (gare du Midi) à 14h00.
• Collectifs, associations de quartiers : rejoignez le mouvement !
• Mobilisons-nous pour faire de cette Marche un événement historique !
Je soutiens l’appel et signe le manifeste « MARCHE DE LA DIGNITÉ »
À titre individuel :
Au nom de mon organisation :
Pour signer, envoyez vos coordonnées par mail à
marchepourladignitebxl@gmail.com