OCTOBRE A PARIS (1962 — 70 minutes — Jacques Panijel)
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Mardi 6 mars — 20h — Espace MAGH
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Cette programmation s’inscrit dans le cadre du 50ème anniversaire de l’indépendance de l’Algérie et nous rappelle la violente répression menée par le préfet Papon, à Paris, à l’encontre de la manifestation pacifiste des Algériens le 17 octobre 1961. Date de triste mémoire certes, mais des faits qui restent encore hélas largement méconnus.
Présentation du film : http://octobre-a-paris.com/
Il y a 50 ans le préfet de Police de la Seine, Maurice Papon, avec l’accord du gouvernement de l’époque, imposa un couvre feu discriminatoire, visant exclusivement tous les français musulmans d’Algérie. Ce couvre feu raciste entraîna, à l’appel de la Fédération de France du FLN, une réaction pacifique sous la forme d’une grande manifestation dans les rues de Paris. Au soir du mardi 17 octobre près de trente mille algériens, hommes, femmes et enfants manifestèrent pacifiquement sur les grandes artères de la capitale pour rappeler leur droit à l’égalité et à l’indépendance de leur pays. Il s’en suivit une répression féroce, dissimulée à l’opinion publique durant de nombreuses années. Onze mille arrestations, des dizaines d’assassinats, dont de nombreux manifestants jetés à la Seine après avoir été tabassés. Des centaines d’expulsions et des plaintes restées sans suite.
Octobre à Paris fut, bien entendu, interdit et Jacques Panijel inquiété. La fin de la guerre d’Algérie n’arrêtera pas les poursuites de l’État contre le film et son auteur. Les cinémas qui cherchèrent à le projeter dans des séances privées ou semi publiques, virent systématiquement l’intervention de la police qui cherchait à confisquer les bobines. Ce n’est qu’en 1973, après la grève de faim du cinéaste et ancien résistant René Vautier que Octobre à Paris obtint enfin son visa d’exploitation.
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Le film Octobre à Paris sera précédé du fabuleux court métrage du cinéaste Yann Le Masson J’ai huit ans, réalisé en 1961 en collaboration avec René Vautier (A partir de leurs dessins, des enfants algériens parlent de leur expérience de la guerre). L’oeuvre de Yann Le Masson, récemment décédé, comme celle de René Vautier d’ailleurs, nous rappelle avec force l’importance de l’engagement, à nos petits niveaux, pour ce qui nous semble juste.
La programmation “Algérie / 50 ans” se poursuivra en avril avec les films de Tarik Teguia et Malek Bensmaïl.