Rassemblement contre le système de retraite au Chili
17h Ambassade du Chili.
Rue des Aduatiques 106, 1040 Bruxelles
Rassemblent pour dire « no mas AFP », non à au système de retraite hérité de la dictature d’Augusto Pinochet. Ces fonds de pension garantissent à la fois aux travailleurs de misérables retraites et des bénéfices incroyables aux six entreprises privées qui les gèrent, les AFP.
Géré par six entreprises privées appelées Administratrices de fonds de pension (AFP), ce système promettait d’offrir aux travailleurs chiliens de meilleures retraites, et même 100 % de leur salaire, comme le titrait le journal de droite El Mercurio en 2000. La réalité est toute autre : un retraité chilien reçoit en moyenne 270 euros par mois, neuf Chiliens sur dix gagnant même moins de 209 euros, loin derrière les 345 euros que représente le salaire minimum, déjà peu élevé au regard du coût de la vie.
Chaque mois, les AFP reçoivent les cotisations obligatoires des Chiliens, qui s’élèvent à 10 % de leur salaire, auxquels s’ajoute une commission de gestion de 1,15 % en moyenne (le salarié est donc ponctionné automatiquement à hauteur de 11,15 % en moyenne chaque mois).
Sur les cotisations que reçoivent les AFP, seules 40 % sont redistribués sous forme de retraites. « Quant au 60 % restant, la moitié tombe dans la poche des AFP, précise Manuel Riesco, économiste de Cenda, un centre de recherches en économie, et l’autre tombe directement dans celle des grands groupes financiers chiliens, sous forme d’investissement à très bas taux d’intérêt. »
L’économiste explique que ce système a été créé pour cette raison, « pour soutenir le modèle économique chilien ». Alors, pour réformer ou mettre à bas ce « vol » ou cette « arnaque », comme disent les manifestants, ces derniers ne comptent pas sur leurs représentants politiques, dans un contexte où les scandales de corruption ne cessent de les éclabousser. Pas plus qu’ils ne croient aux réformes proposées par la présidente socialiste Michelle Bachelet il y a deux semaines, une présidente soutenue par seulement 15 % de la population selon un dernier sondage.