LIGUE DES DROITS DE L’HOMME
16 MAI 2011 – MARCHES DU PALAIS DE JUSTICE
EN SOLIDARITE AVEC RICARDO,
RASSEMBLEMENT
CONTRE LES VIOLENCES POLICIERES
Samedi 7 mai 2011.
Ricardo, militant pacifique, se rend au Steenrock festival pour marquer sa solidarité avec les détenus du Centre 127 bis.
Il n’arrivera pas au festival et devra être hospitalisé et opéré en urgence.
En cause : le déchaînement de violence d’un policier qui, suite à une incompréhension linguistique durant un contrôle d’identité, l’a tabassé à coups de matraque, dont plusieurs au visage.
Les dents cassées, les fractures multiples et la lèvre déchirée sont les douloureux témoins d’un déchaînement de violence inadmissible.
Une altercation verbale – même ironique ou désobligeante voire, dans l’absolu, injurieuse – ne peut mener, de la part des forces de l’ordre, à une réponse aussi disproportionnée et violente.
Scandalisée par ce comportement et inquiète de la multiplication de la violence policière à l’égard de militants pacifiques,
La Ligue des droits de l’Homme invite ses membres, ses sympathisants et tous les citoyens partageant cette inquiétude,
à participer, le lundi 16 mai, de 13 à 14 heures,
à un rassemblement pacifique sur les marches du
Palais de Justice de Bruxelles, Place Poelaert
- pour témoigner leur solidarité avec Ricardo ;
- pour exprimer leur rejet catégorique de tout comportement violent de la police à l’égard d’un militant pacifique ;
- pour que toute la lumière soit faite tant par la Justice que par les instances disciplinaires de la police sur cette affaire
Plus d’info : http://www.zintv.org/spip.php?article476
Ci-dessous, Question parlementaire de Zoé Genot (député ECOLO) à Annemie Turtelboom
http://www.zoegenot.be/Jeune-homme-…
Jeune homme démoli par un policier alors qu’il se rendait au festival devant le centre fermé 127bis
jeudi 12 mai 2011, par Zoé Genot
20 points de suture, plusieurs fractures au visage, 3 dents arrachées… Mais la ministre n’estime pas nécessaire de suspendre le policier ou de demander une enquête interne. Espérons que la justice fera son travail après le dépôt de plainte.
10 Question de Mme Zoé Genot à la ministre de l’Intérieur sur “une agression policière violente à Steenokkerzeel” (n° 4557)
10.01 Zoé Genot (Ecolo-Groen !) : Monsieur le président, madame la ministre, le samedi 7 mai, se tenait en face du centre fermé 127bis, le Steenrock Festival. Sa gestion policière en a été discrète et l’ambiance était bon enfant.
Néanmoins, un jeune homme d’origine chilienne qui se rendait à cette manifestation a fait l’objet d’une agression d’une rare violence par un policier. Il s’est fait arrêter par deux policiers s’exprimant en néerlandais, qui souhaitaient probablement réaliser un contrôle d’identité. Le jeune homme ne comprenait pas le policier et lui a demandé s’il pouvait s’exprimer en français.
Le policier a commencé à le frapper violemment avec sa matraque, uniquement au visage. L’autre policier n’a pas bougé. Malgré les supplications de la victime, le policier s’est acharné sur la tête du jeune, avant de s’asseoir dessus pour le menotter. Puis de constater les blessures : plusieurs dents manquantes, un bout de joue et de lèvre arrachés, un visage déformé. La police a eu le bon goût d’appeler l’ambulance. Elle a expliqué aux ambulanciers, en français, que c’était la faute de la victime.
La victime aura besoin de 20 points de suture ; plusieurs fractures au visage seront constatées, outre les trois dents arrachées et d’autres cassées.
Madame la ministre, pourquoi des contrôles d’identité étaient-ils effectués sur des personnes souhaitant rallier une manifestation pacifique et autorisée ? Voilà qui me semble contraire au droit de manifester que de prendre l’identité des participants.
Ce policier est-il toujours en service ?
Quelle procédure est-elle en cours à son encontre ?
Quelle procédure est-elle envisagée vis-à-vis de son collègue qui n’a pas porté assistance à la victime ?
10.02 Annemie Turtelboom, ministre : Chère collègue, normalement, je ne souhaite pas m’exprimer en tant que ministre sur des cas individuels comme celui-ci : ce n’est pas l’habitude au Parlement. Néanmoins, j’ai interrogé mes services et il ressort de leur réponse que la version des faits de la police locale est radicalement différente. Il vaut mieux que vous contactiez une nouvelle fois votre source pour comparer les versions. Je peux uniquement vous dire qu’aucune plainte n’a été introduite contre la police et qu’aucune mesure n’a été prise envers les agents de police. La police m’a également fait savoir que le comité P comme l’AIG ont été informés des faits.
Je constate donc l’existence de deux versions totalement divergentes. Il va de soi que les personnes concernées peuvent également en informer les services de contrôle de la police.
10.03 Zoé Genot (Ecolo-Groen !) : Madame la ministre, en effet, cette personne ayant été soignée, elle ne s’est pas précipitée pour porter plainte. En général, après 20 points de suture et trois ou quatre fractures, vous ne courez pas chercher votre avocat ! C’est maintenant qu’elle récupère ses esprits que cette personne va le faire. Connaissant les blessures infligées à ce jeune homme, je m’attendais au minimum à une enquête proactive de votre part et à une suspension de ce policier tant que l’enquête n’a pas eu lieu. Je suis effrayée de savoir que des policiers de ce genre continuent à circuler dans l’espace public.
L’incident est clos.
Commission de l’Intérieur, des Affaires générales et de la Fonction publique du Mercredi 11 mai 2011 Après-midi, compte rendu intégral