Repris de l’évènement facebook : http://www.facebook.com/event.php?eid=154329367952647
Pour soutenir les peuples tunisiens et algériens en quête de justice sociale et de liberté,
Pour exiger la libération immédiate des jeunes arrêtés durant les émeutes,
Pour exprimer notre solidarité avec les peuples du Maghreb ;
Loin des clivages nationaux, nous appelons à un rassemblement de solidarité le samedi 15 Janvier 2011 au croisement de l’avenue de Stalingrad et du boulevard du Midi (statue mégaphone) à 15h00
Nordine Saïdi, EGALITE
Suite à la mobilisation populaire qui ne cesse de croître en Tunisie et en Algérie, EGALITE affirme sa solidarité sans faille avec le formidable mouvement de contestation que connaissent la Tunisie et l’Algérie ainsi qu’avec les mots d’ordre de la révolte initiée à Sidi Bouzid.
Le vendredi 17 décembre 2010 a démarré un mouvement de protestation à Sidi Bouzid (Tunisie). Une semaine plus tard, la police tuait deux manifestants à Menzel Bouzaiane (dans le centre du pays). Des avocats qui entendaient manifester leur solidarité ont été violemment battus le 28 décembre.
A ce jour, les médias parlent déjà de 20 morts en Tunisie.
Quelques semaines plus tard,c’est au tour des quartiers populairesd’Alger d’exploser. Une hausse brutale des prix des denrées de première nécessité (23% pour les produits sucrés, 13% pour les oléagineux, 58% en un an pour la sardine) a entraîné des troubles à Oran, puis en Kabylie et à Alger.
Dans les deux pays, ce sont d’importantes manifestations de jeunes chômeurs, de précaires et de travailleurs qui sont descendus dans la rue.
« En Algérie, comme dans le reste du Maghreb, ils sont ceux qu’on appelle « les diplômés chômeurs ». En Tunisie, le taux de chômage des jeunes diplômés, officiellement de 23,4%, frôlerait en réalité les 35%. En Algérie, le même indicateur toucherait plus de 20% des jeunes diplômés, très loin des 10% officiels. Au Maroc, où le mouvement des diplômés chômeurs est institutionnalisé depuis plus d’une décennie, six d’entre eux ont d’ailleurs tenté de s’immoler devant le ministère du Travail, à Rabat, dans les jours qui ont suivi l’affaire de Sidi Bouzid. » 1
En sortant dans les rues pour manifester violemment contre leurs oppresseurs, les jeunes Maghrébins nous prennent à témoin de leur désespoir.
Nos médias n’en parlent pas ou trop peu.
Ce sont des émeutes de l’inégalité sociale.
Cette inégalité sociale, nous la connaissons aussi chez nous, toutes proportions gardées.
Et c’est aussi pour cela que nous comprenons etpartageons la révolte des jeunesses populaires du Maghreb.
Un quart des Bruxellois vit sous le seuil de « risque de pauvreté ».
« Bruxelles est caractérisée par une importante concentration de la pauvreté dans les quartiers fortement peuplés du “croissant pauvre” au centre de la ville, notamment le bas de Saint-Gilles, Cureghem, les Marolles et le sud du pentagone, le bas Molenbeek, Laeken, le bas de Schaerbeek et Saint-Josse-ten-Noode. Cette zone est habitée par de nombreuses familles avec des jeunes enfants. Le taux de chômage y atteint plus de 25 % et même plus de 40 % chez les jeunes. La proportion de ménages qui vivent d’une allocation du CPAS y est jusqu’à 5 fois plus élevée que dans le reste de la région. Dans certains quartiers, jusqu’à un enfant sur deux vit dans un ménage sans revenu du travail ».2
EGALITE affirme que les écarts de richesse entre quartiers prospères et quartiers sinistrés ne font que se creuser. Ces fossés sont à l’image de ceux qui existent, partout dans le monde, entre régions riches et régions pauvres. Et, au sein de chaque partie du monde, entre riches et pauvres.
Bruxelles compte plus de cent cinquante nationalités et plusieurs langues. Cette particularité ne peut nous faire oublier que le problème fondamental est celui de la répartition des richesses et non le problème de l’origine nationale, de la religion, de la langue ou de la culture.
Loin des clivages nationaux, notre rôle consiste à être une passerelle entre les revendications du Sud et les nôtres.
La répression sociale, le manque de perspective politique et la remise en cause des quelques libertés démocratiques en Tunisie et en Algérie nous inquiète.
Les méthodes peuvent être différentes, mais le résultat est le même pour tous !
Le citoyen belgo-tunisien Bel Haj M’Hamed Sofiène a été arrêté le mercredi 6 janvier 2011 à 6 heures du matin en Tunisie.
L’épouse de Monsieur Bel Haj M’Hamed Sofiène s’est rendue au consulat du Royaume de Belgique pour exiger d’eux que les autorités belges demandent des nouvelles de son mari, qui est un ressortissant belge. Elles se sont réfugiées derrière la fameuse phrase : « En Tunisie, il est Tunisien, et on ne peut rien faire ».
A ce jour, cette épouse est sans nouvelles de son mari.
Pour un Maghreb démocratique et respectueux des droits politiques, civils, sociaux, culturels et religieux de ses peuples ;
Pour une région bruxelloise démocratique et respectueuse des droits politiques, civils, sociaux, culturels et religieux de ses habitants ;
Nous soutenons ces mouvements populaires contestataires et autonomes auquel la jeunesse participe massivement.
Nous appelons à la libération de tous les prisonniers poitiques d’aujourd’hui et d’hier.
Nous appelons à une réelle prise en compte de la précarité. L’accès des citoyennes et citoyens aux services publics de qualité, le droit à la santé, au logement, à l’enseignement, à la formation et l’accès à l’information.
Nous réclamons que les responsables de la répression soient traduits en justice.
Nous demandons aux autorités belges et européennes de prendre position et de s’exprimer publiquement sur la répression en cours en Tunisie et en Algérie. Leur silence vaudrait complicité voire approbation et chacun saurait s’en souvenir.
Nous demandons une intervention immédiate du gouvernement belge pour obtenir la libération de Monsieur Bel Haj M’Hamed Sofiène.
Nous réclamons comme ce fut scandé dans les manifestations : « du travail pour tous », « une répartition des richesses entre tous et toutes », « l’arrêt de la corruption et du népotisme ».