Dans le cadre de l’initiation au cinéma documentaire
Rencontre avec Mikaël Doulson Alberca, lorsque le reporter a rendez-vous avec l’Histoire.
Jeudi, le 5/11 au Pianofabriek.
Rue du Fort 35 — 1060 Bruxelles.
Salle de projection Arenberg.
Il arrive que le reporter/documentariste ait rendez-vous avec l’Histoire, sans préméditation, comme ce fût le cas de Kim Bartley lorsqu’elle tournait “Coup d’État contre Hugo Chavez”, elle n’avait pas prévu qu’elle filmerait le coup d’État militaire le 11 avril 2002 ou comme Patricio Guzman en tournant “La bataille du Chili” lorsqu’il vit le coup d’État se réaliser devant sa caméra le 11 septembre 1973. Ce fût également le cas de Mikaël Doulson Alberca lorsqu’il prît la caméra et filma l’insurrection au Burkina Faso du 28 octobre 2014. Ses images ont circulé dans la presse Européenne et un documentaire est actuellement en cours.
Quelles sont les fonctions d’un cinéaste immergé dans un contexte insurrectionnel ? Être à la bonne place, au bon moment ? Comment documenter le réel en pleine turbulence ? Peu importe la pauvreté des moyens pourvu qu’on puisse rendre compte de l’événement ? Relater d’accord, mais si l’événement est plus fort que lui ? Toutes ces questions embarrassantes seront posé à Mikaël qui en toute humilité nous présentera des morceaux d’un film documentaire en cours (dont quelques images ci-dessous).
Mikaël Doulson Alberca se définit comme : journaliste de formation, citoyen-reporter de conviction. “Pourquoi citoyen avant journaliste ? Car il me semble que le domaine du journalisme — comme la politique ou l’économie — ne doit pas être laissé uniquement entre les mains des professionnels de l’information. Le citoyen gagne en responsabilité en se réappropriant la production d’information ; il gagne aussi en autonomie intellectuelle et en pouvoir politique en apprenant à consommer cette information de façon responsable, en prenant l’habitude de vérifier les sources ou de recouper les informations par exemple. Apprendre à décrypter l’info est d’autant plus capital que nous vivons dans une société mondialisée, hypermédiatisée, où tous les grands enjeux (économiques, sociaux, environnementaux, géopolitiques, etc.) passent par le contrôle de l’information. Ouvrir des espaces de réappropriation de l’information et de l’action politique par les citoyens, voilà mon crédo !”
Comment prendre du recul lorsqu’on est impliqué ? Ces questions qu’un cinéaste se pose ont été approfondis dans l’article que nous avons publié chez ZIN TV en juin 2015 : Insurrection et cinéma, entretien avec Thierry Odeyn
Voici également, le photoreportage sur l’insurrection burkinabè d’octobre 2014 de Mikaël Alberca, ainsi que ses capsules vidéos (remonter la liste jusqu’aux vidéos d’octobre/novembre 2014).
Nous vous invitons à lire article de Mikaël Doulson Alberca : Burkina Faso, « Nous sommes tous des enfants de Sankara »
Une participation aux frais est souhaitée (montant libre) sur place ou sous la forme d’une donation à ZIN TV sur le compte (IBAN) BE67 9794 3467 4987
& Code BIC ARSPBE 22
La manifestation du peuple burkinabé à Ouagadougou le 28 octobre 2014 a dégénéré en guérilla urbaine lorsque les manifestants ont quitté la Place de la Nation en direction du rond-point des Nations Unies avec le projet d’atteindre l’Assemblée Nationale pour l’occuper. Après quelques minutes de sit-in et d’occupation pacifique par les manifestants au rond point des Nations Unies, les forces de police ont lancé l’assaut et ont chargé les manifestants à coup de gaz lacrymogène et de camion à eau.
Les pick-up des policiers se sont lancés aux trousses des manifestants, en tirant des grenades de gaz lacrymogène parfois à bout portant. On déplore des blessés, mais pas de morts. La manifestation aurait rassemblé des centaines de milliers de manifestants à Ouagadougou, près d’un million selon les organisateurs.
Les partis d’opposition au CDP (parti au pouvoir) avaient lancé pour cette manifestation le mot d’ordre suivant : désobéissance civile, jusqu’à la chute du régime. Le Président du Faso Blaise Compaoré espère que le vote de jeudi 30 octobre à l’assemblée nationale lui permettra de changer l’article 37 de la Constitution sans passer par un référendum, et ainsi de se présenter à sa propre succession aux élections présidentielles de 2015.