Rencontre avec le reporter Mikaël Doulson Alberca

05.11 2015 /
18h>20h Pianofabriek. Rue du Fort 35 - 1060 Bruxelles

Dans le cadre de l’ini­tia­tion au ciné­ma documentaire

Ren­contre avec Mikaël Doul­son Alber­ca, lorsque le repor­ter a ren­dez-vous avec l’Histoire.

Jeu­di, le 5/11 au Pianofabriek.

Rue du Fort 35 — 1060 Bruxelles.

Salle de pro­jec­tion Arenberg. 

Il arrive que le reporter/documentariste ait ren­dez-vous avec l’His­toire, sans pré­mé­di­ta­tion, comme ce fût le cas de Kim Bart­ley lors­qu’elle tour­nait “Coup d’É­tat contre Hugo Cha­vez”, elle n’a­vait pas pré­vu qu’elle fil­me­rait le coup d’É­tat mili­taire le 11 avril 2002 ou comme Patri­cio Guz­man en tour­nant “La bataille du Chi­li” lors­qu’il vit le coup d’É­tat se réa­li­ser devant sa camé­ra le 11 sep­tembre 1973. Ce fût éga­le­ment le cas de Mikaël Doul­son Alber­ca lors­qu’il prît la camé­ra et fil­ma l’in­sur­rec­tion au Bur­ki­na Faso du 28 octobre 2014. Ses images ont cir­cu­lé dans la presse Euro­péenne et un docu­men­taire est actuel­le­ment en cours.

Quelles sont les fonc­tions d’un cinéaste immergé dans un contexte insur­rec­tion­nel ? Être à la bonne place, au bon moment ? Com­ment docu­men­ter le réel en pleine tur­bu­lence ? Peu importe la pau­vreté des moyens pour­vu qu’on puisse rendre compte de l’événement ? Rela­ter d’ac­cord, mais si l’événement est plus fort que lui ? Toutes ces ques­tions embar­ras­santes seront posé à Mikaël qui en toute humi­li­té nous pré­sen­te­ra des mor­ceaux d’un film docu­men­taire en cours (dont quelques images ci-dessous). 

Mikaël Doul­son Alber­ca se défi­nit comme : jour­na­liste de for­ma­tion, citoyen-repor­ter de convic­tion. “Pour­quoi citoyen avant jour­na­liste ? Car il me semble que le domaine du jour­na­lisme — comme la poli­tique ou l’é­co­no­mie — ne doit pas être lais­sé uni­que­ment entre les mains des pro­fes­sion­nels de l’in­for­ma­tion. Le citoyen gagne en res­pon­sa­bi­li­té en se réap­pro­priant la pro­duc­tion d’in­for­ma­tion ; il gagne aus­si en auto­no­mie intel­lec­tuelle et en pou­voir poli­tique en appre­nant à consom­mer cette infor­ma­tion de façon res­pon­sable, en pre­nant l’ha­bi­tude de véri­fier les sources ou de recou­per les infor­ma­tions par exemple. Apprendre à décryp­ter l’in­fo est d’au­tant plus capi­tal que nous vivons dans une socié­té mon­dia­li­sée, hyper­mé­dia­ti­sée, où tous les grands enjeux (éco­no­miques, sociaux, envi­ron­ne­men­taux, géo­po­li­tiques, etc.) passent par le contrôle de l’in­for­ma­tion. Ouvrir des espaces de réap­pro­pria­tion de l’in­for­ma­tion et de l’ac­tion poli­tique par les citoyens, voi­là mon cré­do !

Com­ment prendre du recul lors­qu’on est impli­qué ? Ces ques­tions qu’un cinéaste se pose ont été appro­fon­dis dans l’ar­ticle que nous avons publié chez ZIN TV en juin 2015 : Insur­rec­tion et ciné­ma, entre­tien avec Thier­ry Odeyn

Voi­ci éga­le­ment, le pho­to­re­por­tage sur l’in­sur­rec­tion bur­ki­na­bè d’oc­tobre 2014 de Mikaël Alber­ca, ain­si que ses cap­sules vidéos (remon­ter la liste jus­qu’aux vidéos d’octobre/novembre 2014).

Nous vous invi­tons à lire article de Mikaël Doul­son Alber­ca : Bur­ki­na Faso, « Nous sommes tous des enfants de Sankara »

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La mani­fes­ta­tion du peuple bur­ki­na­bé à Oua­ga­dou­gou le 28 octobre 2014 a dégé­né­ré en gué­rilla urbaine lorsque les mani­fes­tants ont quit­té la Place de la Nation en direc­tion du rond-point des Nations Unies avec le pro­jet d’atteindre l’Assemblée Natio­nale pour l’occuper. Après quelques minutes de sit-in et d’occupation paci­fique par les mani­fes­tants au rond point des Nations Unies, les forces de police ont lan­cé l’assaut et ont char­gé les mani­fes­tants à coup de gaz lacry­mo­gène et de camion à eau.

Les pick-up des poli­ciers se sont lan­cés aux trousses des mani­fes­tants, en tirant des gre­nades de gaz lacry­mo­gène par­fois à bout por­tant. On déplore des bles­sés, mais pas de morts. La mani­fes­ta­tion aurait ras­sem­blé des cen­taines de mil­liers de mani­fes­tants à Oua­ga­dou­gou, près d’un mil­lion selon les organisateurs.

Les par­tis d’opposition au CDP (par­ti au pou­voir) avaient lan­cé pour cette mani­fes­ta­tion le mot d’ordre sui­vant : déso­béis­sance civile, jusqu’à la chute du régime. Le Pré­sident du Faso Blaise Com­pao­ré espère que le vote de jeu­di 30 octobre à l’assemblée natio­nale lui per­met­tra de chan­ger l’article 37 de la Consti­tu­tion sans pas­ser par un réfé­ren­dum, et ain­si de se pré­sen­ter à sa propre suc­ces­sion aux élec­tions pré­si­den­tielles de 2015.