Ce phénomène, Piolat le décrit comme une certaine disposition de la majorité des occidentaux à disqualifier, invisibiliser et ignorer systématiquement les pratiques culturelles, conceptions, complexités et modes de production de connaissances extra-occidentaux ou issus des Suds.
L’auteur a pu observer cette disposition au fil d’une recherche de 13 ans dans les milieux de l’alphabétisation des migrants, mais encore dans de réguliers discours politiques surmédiatisés ou au sein de films et séries mettant en scène des personnes non blanches.
Si le livre « Sudalisme » met en lumière certains processus de défiguration plus ou moins insidieux, il est également une invitation à déseurocentrer notre regard et à questionner les failles affectives, intellectuelles et politiques de notre quotidien en Europe de l’Ouest.
Docteur en sciences politiques et sociales (UCLouvain), anthropologue, Jérémie Piolat est l’auteur de nombreux articles de science sociale et de l’ouvrage « Portrait du colonialiste » (Editions Libre, seconde édition, 2021). Il est également professeur invité à l’Université Catholique de Louvain-la-neuve, chargé d’études pour l’association Bepax, et consultant « discriminations et interculturalités ».
“Dans son enquête dans les milieux associatifs et d’alphabétisation des personnes migrantes, Jérémie Piolat décortique les mécanismes racistes à l’oeuvre dans les manières de constituer des “publics”, de penser “la culture et son accès”, la “participation”. L’enquête est non seulement essentielle, mais elle l’est d’autant plus qu’elle a eu lieu en Belgique.”