Séminaire // Émeutes, autonomie ouvrière & préhistoire du droit du travail : la grève des mineurs borains de 1861
14.10 2021 / 18h00 - 20h00
ULB - Université libre de Bruxelles - Bâtiment NA - local NA4.302 -
ULB, Campus du Solbosch, Bâtiment NA (à côté de la Bibliothèque des Sciences humaines), local NA4.302
Le Centre d’Histoire et de Sociologie des Gauches a le plaisir de vous annoncer la reprise de ses séminaires en présentiel.
Pour ce premier séminaire de l’année 2021 – 2022, nous recevrons Lucas Raucq (Historien, ULB) pour un exposé sur le thème « Émeutes, autonomie ouvrière et préhistoire du droit du travail : la grève des mineurs borains de l’été 1861 ».
La discussion sera animée par Jean Puissant (professeur honoraire, ULB), auteur de L’évolution du mouvement ouvrier socialiste dans le Borinage (Académie royale de Belgique, 1982)
“Durant l’été 1861, l’effervescence règne dans ce petit bout de Belgique qu’est le Borinage : étroit réduit industriel glissé entre la frontière française et le chef-lieu de la province de Hainaut, Mons. En effet, une goutte d’eau bien atypique vient de faire déborder le vase de la résilience maintes fois éprouvée de la classe ouvrière locale et l’a poussée à l’émeute : l’affichage de règlements d’atelier sur les murs de ses charbonnages. Sur ces affiches, les « maîtres de fosses » ont inscrit ce qu’ils appellent « le bon ordre industriel », en fait les normes de travail qu’ils souhaitaient voir s’appliquer dans le quotidien des travaux miniers. Ce nouvel ordre des choses, les ouvriers et ouvrières ne semblent pourtant pouvoir l’encadrer, il froisse au plus haut point leur sens du juste et de l’injuste, ainsi que leur autonomie jusque-là relativement sauvegardée sur les lieux de leur labeur… La grève et les émeutes qui l’accompagnèrent ébranlèrent la société belge de l’époque et suscita des débats pionniers — mais mort-nés — quant aux questions du droit et de la règlementation du travail. Cet événement et ses répercussions ont laissé en outre à l’historien de multiples indices sur ce qui constituait la norme et le normal au travail à la fois aux yeux du maître et à ceux de l’ouvrier charbonnier : un point d’accès vers ce qui composait les cultures respectives de ces deux classes sociales ?”
Entrée gratuite, ouvert à tou.tes