Mardi 20 mars 2012 de 9h45 à 13h00
Maison de la Solidarité — 66, rue Coenraets — 1060 Bruxelles
Avec Jihane Sfeir, chargée de cours Monde Arabe, Directrice de la section Histoire et Cultures de l’Institut d’Etudes Européennes — ULB ; Firouzeh Nahavandi, Professeur à l’Université Libre de Bruxelles et Directrice du Centre d’Etudes de la Coopération Internationale et du Développement (CECID) ; Alicia Abird, Coordinatrice d’AWSA-Be asbl (Arab Women’s Solidarity Association-Belgium).
Organisation : Pascale De Boeck
On l’avait prévu et cela s’est confirmé, les partis religieux sortent vainqueurs des élections organisées dans les pays du printemps récemment allégés de leurs tyrans locaux.
Les religieux ont certes gagné la partie, et les démocrates n’auraient, semble-t-il, rien à craindre puisqu’il s’agit de partis religieux « modérés ». Pourtant, la tentation est forte à penser que les partis islamistes entendent moins démocratiser l’islam qu’ils ne prétendent islamiser la démocratie.
Force est de constater que le résultat a de quoi interpeler, car très vite un fossé s’est creusé entre le rêve démocratique et la réalité culturelle. La géopolitique n’avait pas prévu que le religieux occuperait les espaces libérés pour y installer sa conception de la vie sociale. Peut-on imaginer que les partis religieux dit “modérés” respectent les valeurs démocratiques telles que l’égalité de genre, la liberté d’expression, la tolérance à la différence, l’ouverture à l’esprit critique, la liberté de culte, la liberté des médias, la liberté sexuelle…
De plus, la tendance au statu quo, voire même le risque d’un retour en arrière du statut des femmes, plane insidieusement dans les réorganisations de ces différents pays. Comme constat, prenez la nouvelle Constitution égyptienne qui ne contient aucun article relatif à l’égalité homme-femme et n’octroie à ces dernières qu’un accès limité aux listes électorales. Leur statut est à peine plus enviable en Libye, où le gouvernement provisoire, le Conseil national de transition, ne compte dans ses rangs qu’une seule femme. Il faut souligner qu’à l’heure actuelle, seule la Tunisie a enregistré des progrès, en ratifiant des lois sur la parité de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW)”.
Quant à la laïcité ‑qui prône une séparation des pouvoirs temporels et spirituels et repose sur l’idée issue des philosophes des Lumières selon laquelle “toutes les femmes et tous les hommes, quelles que soient leurs origines, leur couleur, leurs appartenances religieuses, philosophiques, sont libres et égaux, en droits et en devoirs- la laïcité donc saura-t-elle faire entendre sa voix, tenir son rôle de gardien des droits humains et trouver sa place dans ce paysage politico-religieux ?
Lors de cette matinée de réflexion, le Centre régional du Libre Examen a invité trois femmes, spécialistes du sujet. Après avoir posé leur point de vue les liens entre Islam et laïcité, elles réfléchiront avec le public à la manière de réagir face à ces divers scénarios possibles.
Programme
“Historique de la montée de l’islamisme dans le monde arabe post-révolutionnaire” par Jihane Sfeir, chargée de cours Monde Arabe, Directrice de la section Histoire et Cultures de l’Institut d’Etudes Européennes — ULB
“Laicité & femmes” par Firouzeh Nahavandi, Professeur à l’Université Libre de Bruxelles et Directrice du Centre d’Etudes de la Coopération Internationale et du Développement (CECID)
“Femmes et révolutions : entre espoir et désillusion” par Alicia Abird, Coordinatrice d’AWSA-Be asbl (Arab Women’s Solidarity Association-Belgium).
www.centre-librex.be