Soutenons Benjamin victime de violences policières
Samedi 18 février à 14:00 — 15:30
Place de la Bourse, 1000 Bruxelles
ATTENTION!!!!!!! date et lieu changés
à la base au 16/01, DATE REPORTEE, au 18 février!!!
Rassemblement devant la bourse, organisé pour réclamer la justice pour Benjamin, une victime de violences policières de plus dans cette zone de police.
En effet, les abus policiers sont nombreux et récurent envers certains type de populations (sans-papiers, jeunes de quartier,…) mais personne n’est à l’abri de l’impunité dont jouissent les bleus.
Organisé par Campagne Stop Répression
Voici donc son témoignage :
“J’ai été agressé par la police de 1000 Bruxelles la nuit du Nouvel An !
Le contexte
Vers 3h20 du matin, alors que la soirée commençait à toucher à sa fin, moi et deux amis sommes allés à trois dehors utiliser le reste des pétards qui nous restaient. Comme un nombre incalculable de personnes, nous nous sommes pris à ce jeu pour célébrer la nouvelle année. L’endroit que nous avions choisi était sécure, car éloigné des voitures et des poubelles. Nous étions au milieu de l’avenue de Stalingrad (1000 Bruxelles), au croisement d’avec la rue de la fontaine, et le matériel que nous avions ne présentaient aucun danger. Nous faisions très attention.
L’agression
Vers 3h30, une voiture de police blanche (Zone Bruxelles-Ixelles) nous a repéré et deux policiers (hommes de type caucasien « blanc », dont l’un, 1m80, grisonnant et plutôt mince, a probablement la cinquantaine, l’autre, brun et corpulent, le début de la trentaine et de 1m75) se sont approchés. Cela a son importance car nous cherchons encore à les identifier.
L’un de mes amis (que j’appelle « Y ») avait un pétard non-allumé dans la main, l’autre (« J ») tenait le sac avec ce qui restait (…plus grand-chose !). Le plus vieux des deux policiers nous a directement confisqué ledit sac au motif qu’un arrêté du bourgmestre a interdit les pétards pour cette nuit du Nouvel An.
Je lui ai alors demandé de le rendre et dit que nous allions retourner dans la fête privée de laquelle nous venions. Il a refusé. Je l’ai redemandé. Et il m’a alors pris au cou dans un élan de colère sans nulle autre raison, et son collègue, le plus jeune qui n’avait rien dit jusqu’à lors, l’a accompagné et me donnant, ensuite, une série de coups de pied au niveau du ventre et des côtes. Les deux avaient sorti leur matraque en même temps. Leur volonté d’en découdre par la violence était explicite.
« Y » s’apprêtait à filmer mais a dû cesser très vite parce qu’une des deux policières (1m70, cheveux longs noirs, d’une trentaine d’années, accent flamand) restées près de la voiture a couru dans sa direction en lui intimant de façon manifeste d’arrêter la vidéo. Il n’avait pas encore commencé à enregistrer et n’a donc pas pu filmer ce qui se déroulait.
Ayant des notions de répartie apprises, ça et là, via les témoignages nombreux des agressions commises par les agents de cette zone de police, je leur ai demandé leurs numéros de matricule à l’un et à l’autre et que cela n’allait pas rester sans suite. Pour toute réponse, le plus jeune m’a aspergé de sa bombe-spray lacrymogène en pleine figure (et j’avais mes lentilles de contact, les risques sont donc non négligeables). J’étais déstabilisé un moment à cause du picotement douloureux de la substance. Les deux policiers s’apprêtèrent à s’en aller, ils marchaient vers leur voiture (un break), quand je leur ai réitérer que j’allais porter plainte, mais cette fois-ci, en leur mentionnant le « Comité P ».
Peut-être pris de rage encore plus forte, les deux policiers se sont mis à revenir vers moi en courant. Moi, pris de frayeur, j’ai couru vers le début de la rue de la Fontaine, espérant pouvoir retourner au lieu d’où je venais et me mettre à l’abri.
Peine perdue. Ils m’ont rattrapé avant, saisi par la capuche de ma veste, mis au sol puis frappé de coups de pieds dans l’abdomen, dans le dos, les côtes et le ventre mais surtout dans mes jambes. Tout ça sans relâche pendant plusieurs minutes. A deux.
« Y » et « J » n’ont pas pu me venir en aide, car la policière aux longs cheveux noirs les maintenait violemment à distance. La seconde policière, 1m70, cheveux blonds et de corpulence mince à l’instar de sa collègue, veillait au grain et semblait approuver cet écart au droit venant de ses trois collègues. Elle était dans l’abstention de porter secours, dirait-on juridiquement. Cela est condamnable également.
Incapable de me défendre, j’ai été forcé de leur dire que je ne porterais pas plainte. Car c’était leur condition sine qua non pour qu’ils stoppent. Le plus jeune des deux policiers criait d’ailleurs : « Alors, tu veux porter plainte ? Tiens ! Tiens ! ». En cognant toujours.
Finalement, la voiture de police est partie, les quatre fonctionnaires de police non identifiés encore à l’heure qu’il est. Nous n’avons pas pu saisir non plus leur numéro de plaque du véhicule.
La suite
J’irai en justice.
J’ai d’ores et déjà déposé une plainte au Comité P en demandant la suspension immédiate de ses deux agents agresseurs mais également des deux policières pour le fait d’avoir tenté de faire disparaitre des traces d’un délit d’agression et de coups et blessures aggravées (pour l’une) et de non-assistance à personne en danger (pour l’autre). Je prendrai un avocat et nous irons au tribunal.
Heureusement, une vidéo de la scène a été enregistrée par un inconnu (que nous appelons à se manifester s’il lit ce message !). Nous n’avons pas pu le retrouver car les policières lui ont couru après. La vidéo se retrouvera peut-être quelque part sur les réseaux sociaux.
J’ai des séquelles physiques, bien évidemment. Des yeux rougis, des hématomes à divers endroits, des douleurs au dos, à l’abdomen et à la tête. Le genou gauche enflammé a doublé de volume… Le médecin a mentionné que les cartilages ont peut-être été endommagés.
Voilà, pourquoi, j’ai contacté la presse. La « Stratégie de Rupture » est un atout assumé de ma part et j’en use, par conséquent aussi, pour que Justice soit faite.
Je conclurai en rappelant que la mission de la police est de protéger la population, pas de l’agresser. Nous avons vu, par cet exemple, que l’argument de sécurité peut être utilisé pour commettre des bas desseins et de la violence. Et que, par la voie judiciaire — et légale cette fois -, j’espère participer à l’encadrement rapproché de tous les agents de police du territoire belge. Et de mettre hors d’état de nuire, des agresseurs en uniforme.
J’ai quatre jours d’arrêt de travail et des frais de soins que je leur impute. Ainsi qu’un dédommagement pour les lésions physiques, morales et matérielles dont nous prendrons la mesure avec mon avocat.
J’exige réparation de la part de ces quatre personnes. Rien n’est terminé, tout commence à peine. ”
Benjamin Hannesse.