Vers une société sans cash ?

Le mou­ve­ment est clair et semble iné­luc­table : de plus en plus, les banques nous poussent vers la sys­té­ma­ti­sa­tion des paie­ments par voie élec­tro­nique, dégraissent les ser­vices en agence, ferment les gui­chets de retrait en espèces… cer­taines agences n’acceptent déjà plus qu’on leur dépose du cash.

L’argent liquide n’est-il pour­tant pas un bien public ? Est-ce aux banques pri­vées de déci­der de son sort ?

À Attac Bruxelles, cette réa­li­té qui semble s’im­po­ser nous inquiète à plus d’un titre. Nous avons dès lors vou­lu la trai­ter dans le cadre d’une confé­rence-débat à par­tir de deux inter­ro­ga­tions principales :

* Quelles sont les consé­quences sociales de cette trans­for­ma­tion en cours ?

Pour explo­rer cette dimen­sion, nous nous sommes tour­nés vers les orga­ni­sa­tions qui se sont pen­chées sur la ques­tion depuis un cer­tain temps : la Fédé­ra­tion des Ser­vices Sociaux (FdSS), le Réseau Wal­lon de Lutte contre la Pau­vre­té (RWLP) et le mou­ve­ment social des aînés (Énéo) qui tra­vaillent avec les publics qui subi­ront poten­tiel­le­ment les plus l’im­pact de cette transformation.

Vio­laine Wathe­let, Secré­taire poli­tique d’Énéo, nous fera part de leur ana­lyse sur la ques­tion et nous indi­que­ra aus­si com­ment ces orga­ni­sa­tions et leurs publics pro­posent de réagir à cette transformation.

Quelles pour­raient être les consé­quences poli­tiques et éco­no­miques de cette transformation ?
Aug­mente-t-elle le pou­voir des banques pri­vées ? Aggrave-t-elle notre dépen­dance, et si oui à l’é­gard de qui ? Qu’ar­ri­ve­rait-il si les porte-feuilles dis­pa­rais­saient et que nous n’a­vions plus la pos­si­bi­li­té de sous­traire notre argent du sys­tème bancaire ?

Pour arpen­ter cette sous-ques­tion, nous avons trou­vé néces­saire de prendre le temps de reve­nir aux fon­da­men­taux : qu’est-ce qui déter­mine la « valeur » de l’argent ? Qui la déter­mine ? Quel est le rôle de la banque cen­trale par rap­port aux banques privées ?

Hen­ri Hou­ben, éco­no­miste au GRESEA, nous rap­pel­le­ra toutes ces notions fon­da­men­tales afin de mieux com­prendre ce que cette nou­velle séquence peut chan­ger, et envi­sa­ger les réponses à y apporter.