Nous apprenons par des détenus que des agents de la compagnie SN Airlines ont “rendu visite” à quelques détenus d’un centre fermé ce 03/09/2013.
Ils ont demandé le dossier de quelques Africain(e)s en voie d’expulsion et qui avaient déjà subi une (des) tentative(s) d’expulsion. A leur demande, l’assistante sociale du centre leur a remis le dossier des personnes qu’ils voulaient rencontrer.
Les employés de la compagnie SN Brussels Airlines ont donc pu avoir un entretien avec ces personnes : ils leur ont expliqué que la compagnie proposait que la personne à expulser collabore et se laisse expulser sans escorte et qu’en contrepartie la compagnie leur donnerait 250 euros à l’arrivée au pays.
D’après notre interlocuteur, ce genre de marché avait déjà été précédemment proposé à d’autres par la compagnie, à l’aéroport au moment de l’expulsion. A leur arrivée au pays, toujours d’après les témoignages, ils n’ont pas reçu la somme proposée.
Pour rappel, une polémique avait eu lieu suite à un communiqué Belga :
»Le budget annuel de la police pour les rapatriements forcés a déjà été presque entièrement consommé »
« Réagissant à l’information publiée ce lundi matin par De Standaard et Het Nieuwsblad, la Secrétaire d’Etat à l’Asile et à la Migration, Maggie De Block affirme “que le budget de l’Office des Etrangers destiné au rapatriement lors de retours forcés est toujours suffisant”. “La question des escortes de la Police pour ces rapatriements sera discutée ces prochains jours avec la cellule politique compétente”, est-il ajouté. »
http://www.rtbf.be/info/belgique/detail_le-budget-2013-pour-les-rapatriements-des-illegaux-toujours-suffisant?id=8074565
Serait-ce cette collaboration bien malhonnête avec SN Brussels Airlines qu’ils ont sortie d’un chapeau pour régler « la question des escortes de la police pour ces rapatriements » ?
Comment des employés d’une firme privée ont-ils accès aux centres fermés pourtant si hermétiques, le centre fermé de Bruges ayant même refusé l’accès à des journaliste lors de la campagne “open access”?
Comment la déontologie d’assistant(e)s sociaux permet-elle la remise de dossiers personnels à ces employés ?
De plus, ce mode de fonctionnement n’indiquerait-il pas que l’on se dirige vers une privatisation des expulsions par des entreprises spécialisées ?
A savoir que e.a. au Royaume-Uni les rapatriements sont déjà effectués par une firme privée, le G4S, pour ne pas le nommer, non sans graves dégats « collatéraux »
Source de l’article : Getting the Voice Out
http://www.corporatewatch.org/