Olivier Hadouchi, historien de cinéma, reconstruit l’histoire politique et cinématographique des années 60 et 70, l’émergence du tiers monde et la naissance des nouveaux cinémas face à ce que l’on appelait très couramment à l’époque comme “l’impérialisme”.
_Par David Jurado
J’ai rencontré Olivier Hadouchi pour parler sur le « Cinéma de la Tricontinentale », sur l’influence de René Vautier, Joris Ivens et le cinéma parallèle dans ces nouvelles vagues de cinéma fait dans les marges. On a essayé de définir la place de ces deux réalisateurs dans l’histoire du cinéma européen à l’époque et dans l’histoire culturelle et politique de ce continent. On a traité le problème de la génération 68. Etait-elle « révolutionnaire » ou simplement « événementielle » ?
Jusqu’à quel point, me demandais-je, les revues, les Festivals, l’arrivée des groupes de jeunes plutôt éloignés des partis communistes ou socialistes, ont été déterminants pour le développement du « cinéma Tricontinental » ? Le nom de Frantz Fanon apparaissait à l’instant pour contourner ces jeunes qui voyaient de très près les entreprises révolutionnaires du Che, les mouvements scandaleux de l’ONU, l’invasion de la plage Giron et les premières disparitions, celle de Ben Barka, par exemple.
Mais l’histoire est complexe, on fait face à des contradictions, des milieux d’ombre. Comment expliquer, par exemple, le fait de vouloir lutter contre le colonialisme et le néocolonialisme dans trois continents qui ne partageaient pas la même histoire, était-il possible, était-il envisageable ? Était d’ailleurs possible de construire un langage en commun qui puisse décrire des injustices particulières ? Et que se passe-t-il quand l’histoire se répète ? La comparaison entre « cinéma de la Tricontinentale » et « Cinéma altermondialiste », disais-je à Olivier, me fais penser à la citation très connue de Marx sur la répétition de l’histoire : la première fois elle est tragique et la deuxième, comique.
Enfin, la question de ce va et vient entre « cinéma d’auteur » et « cinéma coopératif ou collectif ». Les uns tiraient d’un coté, et les autres, de l’autre coté, et malgré tout, ils partageaient des causes similaires.
On a parlé beaucoup, mais j’ai essayé de récupérer l’essentiel de ce qu’Olivier disait, qui parfois, à vraie dire, était difficile à suivre, tellement des choses avion-nous à dire.
Source de l’article : culturevisuelle
Olivier Hadouchi : La Tricontinental (1/2) par DJaAM-Documentary-films
Olivier Hadouchi : La Tricontinentale (2/2) par DJaAM-Documentary-films