A ce jour, les travailleurs (1810 ouvriers, 300 employés et 100 cadres) n’ont reçu qu’une partie de leurs arriérés de salaires. Ce qu’ils doivent encore recevoir s’élève à environ 20 millions d’euros.
En 1992, les Forges de Clabecq (Tubize) manquent de liquidités. Le ministre président PS de la région wallonne Guy Spitaels envisage de prêter 500 millions de francs belges à l’entreprise à condition que les travailleurs acceptent le plan patronal. C’est-à-dire : suppression de 900 emplois, fermeture de la moitié de l’usine, baisse de 10 % des salaires et suppression du 13ème mois.
Au premier référendum, 89 % d’ouvriers votent NON au plan du patron Dessy. Malgré tout, la
réduction des salaires est appliquée illégalement.
La grève éclate le 5 novembre. Le patron emploie tous les moyens pour casser la résistance des travailleurs. Il enregistre une cassette vidéo où il fait du chantage à la fermeture. 2.000 copies sont distribuées par les cadres au domicile de chaque travailleur. Malgré cette pression, la grève tient bon.
Après 2 semaines de grève et de pressions médiatiques et politiques, quand la délégation organise un deuxième référendum, 54 % votent pour la poursuite de la grève. Selon les statuts syndicaux, c’est insuffisant pour la continuer.La grève s’arrête, la totalité de l’usine est préservée, il n’y a pas de licenciements. La réduction salariale est maintenue et la délégation syndicale impose que ce soit un prêt à l’entreprise, remboursable en 1995.
Malgré les garanties données, 26 ans plus tard, seule une partie de leurs salaires a été payée aux travailleurs.
1997, LA FAILLITE DES FORGES DE CLABECQ
Depuis les années 70, la délégation et les travailleurs des Forges ont développé l’esprit de Clabecq :
• Un syndicalisme démocratique et de participation des travailleurs,
• L’avant-garde dans la lutte contre les maladies professionnelles, les accidents du travail et la
défense de l’environnement.
L’expérience des travailleurs des Forges de Clabecq reste exemplaire et « une séquence
historique tout à fait importante de l’action ouvrière en Europe occidentale » (Alain Badiou).
Après le prononcé de la faillite, c’est grâce à cet esprit que la délégation syndicale et les ouvriers ont pu mobiliser pour une “Marche multicolore contre l’exclusion et pour l’emploi” le 2 février 1997. Pour la première fois dans l’histoire du mouvement ouvrier, 70.000 personnes manifestaient contre la fermeture d’une usine, à Tubize.
Après huit mois de lutte, les Forges de Clabecq ne ferment pas.
1998, REPRISE DE L’USINE PAR DUFERCO
Lors de la reprise de l’usine par Duferco, l’emploi est passé de 1.800 à 900 travailleurs. Tous ceux qui avaient été candidats, élus ou pas sur les listes (FGTB, CSC, CGSLB) ont été d’office exclus de l’embauche. L’usine a redémarré dans des conditions déplorables. Il y a eu deux accidents mortels dès la première année.
APPEL À LA SOLIDARITÉ
Pour connaître les dates et les lieux de leurs prochaines actions et réunions d’information, vous pouvez les suivre sur la page facebook Ceux de Clabecq.