Cette fois, la mobilisation menée chaque année pour la diversité sexuelle et de genres à Caracas à atteint son dixième septième anniversaire, dans e but de continuer à s’affirmer et revendiquer leurs droits. Pour la première fois depuis 2001, la marche s’est déplacée ce dimanche dernier, 2 Juillet, vers l’ouest de Caracas, depuis la Tour Previsora de la place Venezuela jusqu’à la place Diego Ibarra.
Avec le slogan « Vive la diversité sexuelle avec identité propre », l’organisation de la marche a mobilisé les gens autour de la promotion d’une culture du refus de l’homophobie chez les Vénézuéliens, avec le soutien du gouvernement bolivarien, le maire de Caracas et les organisations de diversité sexuelle.
Au fil des ans, le thème a longtemps été sujet de discorde dans les mouvements et groupes LGBTQI, cette année le nouvel horizon politique marque une nouvelle étape et il invite à avancer dans le débat populaire pour la reconnaissance des personnes LGBTQI. Il relance également un processus de politisation profonde qui génère des conditions spécifiques de formation de critères unifiés et qui contribuent aujourd’hui à la constituante. Cet élan n’a pas réussi a être récupéré par les secteurs qui flirtent avec la vision d’une société de consommation, et qui voient ici l’occasion d’une “affaire rose”, la panacée du renforcement du marché.
Cette fois-ci, le parcours est passé par l’avenue Libertador et Bolivar de Caracas. Paola Martucci, de l’Alliance Sexe Genre Diversité Révolutionnaire (Asgdre), participant à l’activité, déclare s’être mobilisée pour « porter les revendications qui nous correspondent dans ce moment historique de l’Assemblée constituante ».
Elle précise certaines de leurs demandes auprès de l’État vénézuélien comme « le mariage ou l’union civile entre conjoints du même sexe, la reconnaissance des foyers homoparentales qui ont étés sondés à plus de 6000 jusqu’à ce jour. L’identité trans, les soins de santé pour les camarades trans, le système de reproduction assistée pour les couples lesbiens, le changement de prénom des trans, et leur inclusion au travail » et a souligné que c’est important parce que la communauté est bombardée par l’industrie de la beauté, « avec les coiffeurs et tout ça, pour beaucoup d’entre-elles qui n’aiment pas ça elles y vont, mais au moins dans ces lieux on ne les discriminent pas. »
Martucci a souligné : « Nous voulons que les gens sachent que nous sommes partout, il y a des avocats, des policiers, des gardes nationaux, des fonctionnaires qui sont encore dans le placard parce que la société les juge, car ils sont visiblement homosexuel ou transsexuel… Nous sommes ici pour dire que nous sommes des gens valeureux, soumis à la loi, et avons besoin de reconnaissance ».
Mari Cruz Salazar, participante de la marche déclarait quant à elle : « soutenir une fois de plus la diversité sexuelle dont elle est membre depuis ses quatorze (…) et de continuer à soutenir pour un Venezuela libre et pour un renforcement de la Constituante pour nos droits en tant que citoyens libres d’être avec qui on veut et que nos biens puissent être partagés avec nos partenaires. »
Elle souligne également que « le Venezuela se réveille aujourd’hui et montre encore une fois que nous sommes tolérants avec la diversité des genres parce que nous sommes une grande famille et dans tous les lieux de travail de la société on partage avec tous en cohésion… Que vive paix, que vive la Constituante, que vive Nicolás Maduro et qui vive Chavez ! ».
De même, Josemit Moret, a souligné que « les préférences politiques de chacun sont respectés, et je pense que la violence doit cesser, il y a beaucoup de gens innocents qui en paient les conséquences. »
De son côté, Ingrid Barón, organisatrice de la marche et membre de la Fondation Base Lesbienne a déclaré « on lutte d’arrache-pied, ce n’est pas un cliché, c’est une réalité. Nous le faisons à visage découvert, et nous sommes ici pour dire que nous voulons la paix et nous continuerons dans la paix et que le Venezuela s’en renforcera plus. » Elle a insisté sur la construction et le renforcement de la Constitution qui punit les crimes motivés de haine et toute formes de discrimination. Elle a également mis l’accent sur une plus grande implication dans le cadre de production économique du pays.
Baron assure qu’ils ont encore beaucoup à contribuer dans ce moment historique que vit le pays, « notre lutte LGBTQI vénézuélienne vise une véritable transformation sociale économique, politique, et nous voulons faire partie de tout cela ». En s’adressant « à nos politiques révolutionnaires… Oui, vous pouvez compter sur les mouvements sociaux ! N’ayez pas peur de la diversité, nous faisons partie de vous et nous sommes aussi révolutionnaire que vous à partir du moment ou nous nous assumons. Car nous n’avons pas peur. »
La journée s’est clôturée avec un programme culturel proposé pour l’occasion, où le public a apprécié la musique live, danses, spectacles Drag Queens, phono-mimiques, entre autres expressions culturelles qui rendent visible la lutte pour la diversité sexuelle.
Reste à voir la réaction de la société vénézuélienne et les différents dirigeants politiques quant à la question du droit au mariage à l’Assemblée Nationale Constituante, par exemple. Cette édition, non seulement à servi à promouvoir une autre réalité colorée et de fête, mais a permis de définir des postures qui renforcent la Révolution bolivarienne.
Source : ALBA TV
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