Rencontre avec un leader mapuche, Juana Kuante

28.10 2014 /
19h30 L' Horloge du Sud : Rue Du Trône 141, 1050 Bruxelles
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ren­contre avec la Lon­ko Jua­na Kuante

Pour la dé­fense du centre cé­ré­mo­nial Ngen Mapu Kintuante
Dans son rôle de Lon­ko, Jua­na Kuante est une diri­geante poli­tique et spi­ri­tuelle de la com­mu­nau­té mapuche de Pitriu­co situées aux envi­rons du rio Pil­mai­quén à près de 900 km au sud de Santiago.
Les com­mu­nau­tés mapuche située dans les envi­rons de cette rivière vivent un grave conflit dû à la pré­sence de l’en­tre­prise Eléc­tri­ca Pil­mai­quén S.A. qui pro­jette de construire une sé­rie de bar­rages dont trois d’entre eux sur la rivière Pilmaiquén.

Jua­na Kuante dirige la ré­sis­tance des com­mu­nau­tés mapuche contre la construc­tion de ces bar­rages qui a com­men­cé en sep­tembre de cette année. Le ter­ri­toire ances­tral a dé­jà été occu­pé par l’en­tre­prise. Elle a cou­pé des arbres mil­lé­naires et a refu­sé aux com­mu­nau­tés l’ac­cès à leurs centres de cé­ré­mo­nie. Le rio Pïl­mai­quén est depuis des temps immé­mo­riaux la demeure de Kin­tuante, esprit pro­tec­teur de la rivière, de ce ter­ri­toire et de ses habi­tants. La construc­tion du bar­rage implique d’i­non­der 18 km² qui incluent l’an­tique centre cé­ré­mo­nial mapuche williche Ngen Mapu Kin­tuante, c’est pour­quoi sa construc­tion consti­tue une attaque directe à leur pra­tique reli­gieuse, un atten­tat à la conti­nui­té de leurs pra­tiiques rituelles et un dom­mage au patri­moine cultu­rel de ce peuple.

Par ailleurs il faut sou­li­gner que pour construire ce bar­rage, il n’y a pas eu de consul­ta­tion préa­lable des com­mu­nau­tés, comme le sti­pule la
Conven­tion 169 de l’OIT concer­nant les peuples indi­gènes et tri­baux des Nations Unies.

La Lon­ko Jua­na Kuante a de plus assu­mé la dé­fense publique des pri­son­niers poli­tiques dé­fen­seurs de l’es­pace cé­ré­mo­nial Ngen Mapu Kin­tuante comme c’est le cas de la Machi Mil­la­ray Hui­cha­laf, auto­ri­té reli­gieuse supé­rieure et pro­tec­trice d’une com­mu­nau­té mapuche. La machi Mil­la­ray s’est trou­vée dé­te­nue quatre mois dans la pri­son de Haute sé­cu­ri­té de Val­di­via, accu­sée de l’at­taque incen­diaire d’une habi­ta­tion dans la pro­prié­té Pisu Pisué, accu­sa­tion qui n’a pu être vé­ri­fiée c’est pour­quoi on a dû la lais­ser en liber­té. Beau­coup de membres de com­mu­nau­tés ont été per­sé­cu­tés poli­ti­que­ment, on a per­qui­si­tion­né leur mai­son, empri­son­nant et cri­mi­na­li­sant ceux qui s’op­posent à la construc­tion de ces barrages.

Les auto­ri­tés tra­di­tion­nelles et spi­ri­tuelles mapuche ont dé­po­sé un recours de pro­tec­tion contre le res­pon­sable de la Direc­tion des Eaux qui a auto­ri­sé la construc­tion de la cen­trale hydroé­lec­trique sur la rivière Pil­mai­quén. Ce recours cher­chait à garan­tir l’é­ga­li­té et la non-dis­cri­mi­na­tion contre les peuples indi­gènes. L’E­tat chi­lien pro­tège la liber­té reli­gieuse de tous les citoyens à exer­cer leurs dif­fé­rentes croyances, cepen­dant, il ne le fait pas de manière égale pour les peuples indi­gènes aux­quels on empêche le dé­rou­le­ment de leur spiritualité.

Sur la pho­to, la Lon­ko de la com­mu­nau­té Pitrui­co, Jua­na Kuante, la Machi de la comu­ni­dad El Roble Cari­mal­lín, Mil­la­ray Hui­cha­laf, accom­pa­gnées par deux porte-parole et par l’a­vo­cate Nan­cy Yañez, au moment de dé­po­ser un recours de garan­tie à la Cour Suprême de San­tia­go du Chili.
Avec ce recours on a ten­té de pro­té­ger un ter­ri­toire de haute signi­fi­ca­tion cultu­relle, rituelle et spi­ri­tuelle pour le peuple mapuche williche, comme c’est le cas de Ngen Mapu Kintuante.

Les fon­de­ments de ce recours sont :

1. Le droit à la Non-Dis­cri­mi­na­tion, car en inon­dant un site cé­ré­mo­nial on viole le droit de pou­voir exer­cer leur culte à ces communautés.

2. Droit à la pro­prié­té ances­trale et en par­ti­cu­lier aux espaces qui ont une signi­fi­ca­tion culturelle.

3. Ledroi­tà­vi­vre­dan­su­nen­vi­ron­ne­ment­dé­pour­vu­de­con­ta­mi­na­tion.

Lien du trai­ler du docu­men­taire „Ter­ri­to­rio sagrado“