Peut-il vaincre cet establishment ? La présidence lui est-elle accessible ? Comment le “socialisme” a‑t-il pu devenir aussi populaire aux États-Unis ? A quel point les victoires pour un salaire minimum de 15 dollars de l’heure ont eu une importance ? Que signifie la “révolution politique contre la classe des milliardaires” à laquelle appelle Bernie Sanders ?
Nous discuterons de tout cela et de bien d’autres choses en présence de GINGER JENTZEN, activiste américaine chevronnée et militante socialiste de Minneapolis. Elle fut notamment l’organisatrice de la campagne 15NOW à Minneapolis et a participé activement à la campagne électorale de Sanders en 2016.
Elle sera exceptionnellement présente en Belgique pour une tournée qui l’emmènera à Anvers, Bruges, Bruxelles, Louvain, Liège et Mons.
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Bernie Sanders, futur président ?
En 2016, le sénateur grisonnant et jusque-là relativement inconnu Bernie Sanders est soudainement devenu l’homme politique le plus populaire des Etats-Unis, sans toutefois parvenir à devenir le candidat du Parti démocrate à la présidence. L’échec ne s’explique pas par un manque de soutien pour ses idées : il a obtenu une victoire dans 22 Etats et 12 millions de voix. Mais il avait été saboté avec acharnement par l’establishment démocrate et les médias dominants pour faire gagner Hillary Clinton. Manipulation aux conséquences dramatiques puisque les électeurs la considéraient pour ce qu’elle était : un pilier de l’establishment politique si détesté. Trump a parfaitement joué cette carte et a réussi ce que personne n’imaginait : devenir président.
Bernie peut-il accéder à la présidence cette année ? Il est en tout cas le meilleur candidat pour empêcher un second mandat de Trump.
Le moment Bernie
Quand Trump a tweeté ‘‘Sanders le fou est premier’’ [dans les candidats aux primaires démocrates] à la mi-janvier, Bernie a répondu : ‘‘Ça signifie que tu vas perdre’’. Il y a quatre ans, Bernie a appelé à juste titre à une révolution politique contre la classe des milliardaires. Aujourd’hui, il continue sur la même voie. Le système américain est en faillite et Bernie a des propositions intéressantes en faveur des intérêts de la population et non des capitalistes.
Bernie défend qu’un autre avenir est possible. Il appelle la classe ouvrière à s’organiser. Le slogan de sa campagne est ‘‘Pas moi. Nous’’. Il popularise des idées socialistes et stimule des campagnes de terrain en faveur d’un salaire minimum de 15$ de l’heure et d’un Green New Deal pour les travailleurs. Plusieurs millions de personnes regardent cette campagne comme un exemple de campagne militante, qui se revendique ouvertement du socialisme et qui parle à l’esprit des victimes du capitalisme.
Dans l’antre de la bête
La campagne de Bernie est un soulagement dans le débat public. Mais sa campagne comporte aussi des contradictions importantes. Le parti pour lequel il veut être candidat à la présidence, bien qu’il ait l’audience électorale la plus progressiste, est minutieusement contrôlé par l’establishment capitaliste. Il doit créer un parti au sein de ce parti, pour ainsi dire, afin de ne pas être écrasé par cet establishment. Il est fort probable qu’il ne remporte pas la bataille malgré le fait qu’il obtiendra le plus de voix.
Sa campagne peu-elle constituer une base pour construire un parti socialiste de masse aux États-Unis dans le but de renverser le capitalisme ? Un tel projet susciterait l’enthousiasme dans le monde entier.