Ce vendredi, 29/01, à 15h, nous appelons à un rassemblement pour réclamer Vérité et Justice pour Ilyes, déclaré mort par la police de la zone Ouest mercredi dernier.
Vérité, à l’égard des 24h qui se sont déroulés entre son arrestation et la déclaration de son décès. 24H ayant impliqué deux institutions dont le silence assourdissant situe la mort d’Ilyess Abbedou dans les linceuls de l’oubli.
Par son action, l’Office des étrangers a contribué en faisant parvenir un ordre de quitter le territoire au commissariat de la zone de police Polbru, à blanchir promptement la mort de Ilyes. En effet, l’heure à laquelle a été fourni cet OQT, 01h du matin et la zone grise temporelle qui s’en est suivie, nous porte à croire qu’il existe dans cette affaire des éléments à poursuivre dans le contexte d’une instruction juridique dignement menée.
En outre, le signalement d’ordre de quitter le territoire signifié à la police symbolise ce délit cruel de l’imprescriptible politique de refoulement dont les sans-papiers sont sujets.
Par ailleurs, les errements et les sauts temporels dans l’administration du protocole régit par le service Mercure ainsi que les communications douteuses du médecin légiste sur la provenance réelle de la tâche de sang retrouvée sur le nez de Ilyes, nous porte à douter des premiers éléments notifiés par l’enquête établi. En effet, de trop nombreux cas historiques d’effacements et de troubles dans la tenue des enquêtes et des politiques de poursuite à l’encontre des policiers, nous amène à nous questionner sur la nature raciste du meurtre dont Ilyes eut été la victime univoque.
Le racisme d’état fourni en Belgique un étalage procédural enivrant l’engagement morbido-pratique de la structure policière. Opérations de chasse aux migrants sur les autoroutes, dans les gares, opérations de filature transfrontalière, jurisprudence et recrudescence du volume de peines contre les délits pour séjour illégal, la police et la justice belge deviennent par cette relation les corps actant ce racisme. La visée subséquente de ces dispositifs de sécurité est à la fois de rendre la vie des migrants en Belgique invivable et leur renouveau impossible.
À l’heure actuelle, chaque policier belge est structurellement capable de mettre un terme à la vie des subalternes. Ce droit de tuer, condensé notamment dans le cadre des Opérations Médusa ayant entraîné la mort de Mawda et de tant d’autres effacés de nos mémoire, confère à l’état belge un droit de privation de deuil à l’endroit des proches d’Ilyes Abbedou.
Cette recherche vitale de vérité, nous a conduit en tant qu’organisation luttant pour le respect de la dignité humaine à briser le tabou de la boite noire juridique. En effet, compte tenu du préjudice portant atteinte à la pérennité de nos objets sociaux respectifs, nous avons décidé en tant que JOC (Jeunes Organisés et Combatifs) et LDH (Ligue des Droits Humains), de nous déclarer personne lésée dans l’intention ultérieure de nous constituer comme partie civile.
Nous appelons à cet effet, sur base du préjudice étatique encourue, à une émulation massive dans l’acte de constitution de partie civile, de l’ensemble des organisations inscrites dans ce droit de dignité pour les migrants. Ciré, CSC, UNIA, MRAX, nous vous observons et espérons que vous nous accompagnerez dans la future démarche.
Allahoumma Ghfirli Wa Lahou Wa A’qibni Minhou ‘Ouqba Hasana.
Vérité pour Ilyes.